Entre la Tunisie et le Maroc, il existe tout un faisceau de relations d'amitié et de fraternité sincères. «Les Journées économiques et commerciales tuniso-marocaines», qui se tiennent aujourd'hui à Casablanca, constituent une autre raison de raviver la foi commune des deux pays d'aller de l'avant pour, à la fois, tirer le meilleur parti du potentiel des gisements d'affaires et d'échanges, et contribuer à la concrétisation de cet espace maghrébin libre et prospère. Depuis l'ère des indépendances à nos jours, une batterie de mesures a été mise en place visant à développer davantage la coopération économique entre les deux pays et à forger un véritable espace de citoyenneté maghrébine. L'ambassadeur de Tunisie à Rabat, Sadok Korbi, en est convaincu, estimant que l'événement qu'abrite la capitale économique du royaume «constitue un nouveau jalon et un modèle à développer en matière de coopération dans la région du Maghreb». Aujourd'hui, la coopération entre le Maroc et la Tunisie inaugure une ère nouvelle, celle du partenariat et de l'intégration. Le couple Maroc-Tunisie entame, en effet, une nouvelle ère. « Les relations économiques entre les deux pays ne se limitent plus à quelques chiffres ou à des états comptables », tient à préciser le président du conseil d'affaires maroco-tunisien, Abdelmounaim Faouzi. «On se dirige, depuis trois ans, vers une certaine complémentarité. Désormais, on parle complémentarité et intégration, signale, de son côté, le vice président du conseil d'affaires, Saâd Sefrioui. Plus qu'une simple rencontre entre hommes d'affaires, « les Journées de partenariat » qui se déroulent aujourd'hui et demain, dans un grand palace casablancais, vont « nous permettre de mieux coordonner nos politiques économique et commerciale et découvrir, par la même occasion, de nouvelles opportunités d'échanges entre nos deux pays », rappelle l'ambassadeur tunisien. Lors du point de presse, tenu au siège de la CGEM, M. Korbi a jugé que le rapprochement maroco-tunisien est essentiel pour la construction maghrébine ». Après avoir passé en revue les différents volets des échanges commerciaux, l'ambassadeur tunisien a évoqué le large éventail de thèmes et de projets qui vont faire l'objet de débat entre les deux délégations. « Notre objectif c'est d'exploiter le potentiel de croissance que recèle nos deux économies, dans tous les secteurs d'activités ». Le diplomate tunisien estime qu'une nouvelle impulsion aiderait indubitablement à rehausser les échanges et à développer les synergies pour une compétitivité accrue des deux économies aux plans méditerranéen et mondial. Le Maroc et la Tunisie partagent, en effet, un héritage culturel assez étoffé. En dépit des contraintes géographiques, il y a une volonté politique, de part et d'autre, pour aller de l'avant. « Il est très rare, disait M. Sadok Korbi, de constater une constance dans les travaux de la Haute commission mixte ». Lors de la toute dernière réunion en mai 2010, il était question de «développer un partenariat win-win». «Ce n'est pas une forme rhétorique. Il s'agit bel et bien de construire un partenariat réel, profond et multiforme. Notre espoir est de faire du modèle maroco-tunisien une locomotive de la coopération et de l'intégration dans la région ». C'est une conviction qui anime aujourd'hui les opérateurs économiques et hommes d'affaires des deux pays. Le temps est venu, sans doute, de tirer parti de tout le dispositif réglementaire et législatif existant, notamment le fameux accord d'Agadir, l'Accord de libre-échange arabe et tous les accords bilatéraux. Il se trouve que jusqu'à aujourd'hui, en dépit de tous ces instruments, le volume des échanges entre le Maroc et la Tunisie demeurent en deçà des potentialités existantes. Valeur aujourd'hui, le montant des échanges ne dépasse pas les 700 millions de dollars, alors que le potentiel des échanges, tel qu'il est évalué par le Conseil d'affaires maroco-tunisien, est estimé à 4 milliards de dollars. « Lorsqu'on regarde la structure des importations des deux pays, il y a, à coup sûr, des possibilités d'exploiter des niches et de rehausser ainsi les échanges entre nos deux pays, pour une meilleure intégration commerciale, explique M. Faouzi. Pourquoi alors continuer à importer d'un autre pays alors qu'il est possible de s'approvisionner auprès d'une compagnie marocaine, et/ou inversement auprès d'une société tunisienne ? se demande M. Faouzi. Le défi est à la mesure de l'ambition. Aux opérateurs économiques maintenant de jouer le jeu. Auquel cas, le Maghreb ne restera pas un simple vœu pieux.