Les pays arabes ont entamé hier à Rabat, une conférence régionale sur le dialogue social qui doit les amener à réfléchir durant deux jours sur l'institutionnalisation de la concertation sociale, ainsi que sur leurs expériences respectives en le domaine. En même que cet inventaire des lieux, cette réunion qui est diligentée par l'Organisation Arabe du Travail (OAT) sous l'égide de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) et, en collaboration avec le Ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle, se propose d'examiner les initiatives en matière de concertation entre secteurs public et privé, ainsi que les mesures engagées au niveau de la protection sociale. Lors des travaux d'ouverture de cette conférence à laquelle participent les représentants d'une vingtaine de pays dont ceux de l'Espagne, de l'Afrique du sud et du Brésil, les intervenants en ont d'emblée dit l'importance dans un contexte marqué par la crise économique et, pour en sortir, la nécessité de relancer l'emploi. C'est ainsi qu'ils ont qualifié le dialogue social de fondement de la bonne gouvernance et du développement économique équilibré. Des termes qu'on trouve dans la bouche de Jamal Aghmani qui a parlé de la concertation entre partenaires sociaux comme d'un fondement de la démocratie, et qui a dit la volonté du Maroc de renforcer ses acquis dans un domaine qu'il a qualifié de prioritaire. Le ministre qui a rappelé les Orientations de SM le Roi invitant à une meilleure perception de la question de l'emploi, a retracé les grandes étapes du dialogue social au Maroc et dit sa conviction que la concertation entre le gouvernement, les entreprises et les syndicats devrait se doubler d'une autre, également plurielle, au sein de l'entreprise. Il a également plaidé pour un dialogue social efficace parce que soucieux des équilibres macroéconomiques et de l'intérêt général. Augurant des temps difficiles pour l'expatriation de la force du travail en raison de tendances protectionnistes qui se manifestent ici et là, il a relevé que le monde arabe offre des emplois à une quarantaine de millions d'étrangers quand les chômeurs y sont au nombre de treize millions. Cette remarque du ministre a manifestement interpellé le Directeur général de l'OAT, Ahmed Mohamed Lokmane, pour qui le chômage dans le monde arabe et l'urgence à y faire front uni, a conduit l'organisation à déclarer la période 2010- 2020, décennie de l'emploi. D'autant plus, a-t-il estimé, que le plein-emploi nourrit la paix sociale, laquelle favorise l'investissement et le développement économique. Tous les intervenants promettent de mettre en valeur les expériences - en matière de dialogue social, de son institutionnalisation , de la protection sociale ou de la coopération entre secteurs privé et public- exposées par les représentants de l'Arabie saoudite, de Palestine, du Brésil, de l'Algérie, du Brésil et de l'Espagne.