La politique étrangère et de sécurité commune de l'Union européenne (UE) inclut la définition progressive d'une politique de défense commune qui pourrait conduire, le moment venu, à une défense commune. Une notion est mise en avant lors du séminaire organisé par la délégation de l'union européenne en collaboration avec l'ambassade de Belgique, à Rabat hier Mardi, sur «la politique européenne de sécurité et de défense depuis le traité de Lisbonne». L'objectif , rapporte l'Ambassadeur, chef de la délégation de l'Union Européenne à Rabat, Eneko Landabaru, étant de discuter des objectifs stratégiques de la PESD, esquisser l'importance du Maghreb et des pays sub-sahariens pour l'UE et expliquer les réalisations lors de l'année 2010 et les perspectives d'avenir. La politique européenne de sécurité et de défense(PESD) a pour objectif de permettre à l'UE de développer ses capacités civiles et militaires de gestion des crises et de prévention des conflits à l'échelle internationale. Elle contribue ainsi au maintien de la paix et de la sécurité internationale, conformément à la charte des Nations Unies. La PESD, qui n'implique pas la création d'une armée européenne, évolue de façon compatible avec l'OTAN. Dans son exposé «Objectifs stratégiques de la PESD», le professeur Docteur Sven Biscop a passé en revue l'ensemble des traités conclus par l'UE en matière de sécurité et de défense. Le traité de Maastricht (1992) a été le premier à contenir des dispositions sur la responsabilité de l'UE en termes de sécurité et sur l'éventualité d'une politique commune de défense. Suite à l'entrée en vigueur du traité d'Amsterdam (1999), de nouvelles missions ont été incluses dans le traité de l'union européenne. Cette innovation importante concerne les missions humanitaires et d'évacuation, les missions de maintien de la paix ainsi que les missions de forces de combat pour la gestion des crises, y compris les missions de rétablissement de la paix (missions dites de Petersberg). A ces missions de gestion des crises civiles et militaires, s'ajoute la composante «prévention de conflits» de la PESD. Le Dr Sven Biscop confie que le comité politique et de sécurité (COPS), le comité militaire de l'UE (CMUE) et l'état major militaire de l'UE (EMUE) constituent les structures politiques et militaires permanentes consacrant une politique de défense autonome et opérationnelle de l'union. Par ailleurs, le conseil européen d'Helsinki (décembre 1999) a instauré la notion de «l'objectif global» c'est-à-dire le pouvoir de l'Union de déployer, dans un délai de 60 jours et pendant au moins un an, jusqu'à 60 000hommes. Lors du conseil européen de Göteborg (Juin 2001), le conseil européen a manifesté sa volonté d'améliorer les capacités de l'UE dans les domaines de la prévention des conflits et de la gestion des crises avec des moyens militaires et civils. Le traité de Nice (2001) a attribué au COPS la charge des opérations de gestion de crises, toujours sous la responsabilité du Conseil. Plus récemment, le traité de Lisbonne, entré en vigueur le 1er décembre 2009, modifie profondément la PESD et permet à l'Europe de se faire clairement entendre auprès de ses partenaires mondiaux. La nomination d'un haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, qui est également vice-président de la Commission, renforce le poids, la cohérence, et la visibilité de l'action extérieure de l'UE. Les avancées en matière de politique européenne de sécurité et de défense préserveront certaines modalités de décision spécifiques, mais faciliteront également une coopération renforcée au sein d'un groupe restreint d'Etats membres. Le traité de Lisbonne renforce la capacité d'action de l'UE dans plusieurs domaines qui figurent aujourd'hui au premier rang de ses priorités et de celles de ses citoyens, comme, entre autres, la sécurité, la lutte contre le terrorisme et la criminalité. Au programme également de ce séminaire, l'intervention du professeur Mohammed Benhammou dont l'exposé a porté sur « Le Maghreb et le Sub-Sahara : Régions stratégiques pour la PESD». Pr. Benhammou a souligné les bonnes relations qu'entretient le Maroc avec la PESD avec notamment la participation des Forces armées royales à l'opération Althea en Bosnie-Herzégovine. Coopération qui a contribué avec succès au maintien d'un climat de sécurité dans le pays suite à l'accord de paix de Dayton. Le contingent marocain, le seul du continent africain, y a acquis une expérience précieuse.