Les travaux de la réunion préparatoire du congrès de la coopération industrielle entre le monde arabe et la Turquie se poursuivent à Rabat, en présence de plusieurs responsables turcs. Initié par l'Organisation arabe pour le développement industriel et minier (OADIM), ce congrès se déroulera à Istanbul en mars prochain. Objectifs : renforcer la coopération industrielle entre les deux parties et explorer les opportunités d'investissement, aussi bien dans le monde arabe qu'en Turquie. La réunion de Rabat devrait fixer un cadre de travail pour la promotion de la coopération industrielle arabo-turque et déterminer les besoins des pays arabes et les domaines qui nécessitent le soutien des expertises techniques turques. Les échanges commerciaux entre la Turquie et le Monde arabe se sont multipliés ces dernières années pour atteindre 29,7 milliards de dollars en 2009, a rappelé Mohamed Ben Youssef, président de l'OADIM. Les pays arabes constituent ainsi le deuxième marché avec 21 % du volume global des exportations turques, a-t-il noté. Les exportations arabes à destination du marché turc s'élèvent à 7 milliards de dollars en 2009, alors que les exportations turques vers les pays arabes se sont établies à 22 milliards de dollars au cours de la même année, a-t-il précisé, ajoutant que les pays arabes restent le troisième partenaire de la Turquie, après l'Europe et les Etats-Unis. Après avoir noté que le volume des investissements arabes directs en Turquie s'est multiplié par six, entre 2002 et 2008, Ben Youssef a estimé que ces investissements sont appelés à se développer davantage notamment à travers le renforcement de la coopération industrielle bilatérale et la création d'unités industrielles avec des capitaux arabes et le savoir-faire technologique turc en vue de produire des produits de meilleure qualité et compétitifs à l'échelle internationale. Revenant sur le prochain congrès, il a expliqué que cette rencontre vise la mise en place d'un partenariat arabo-turc stratégique pour favoriser la création d'industries modernes dans les zones arabe et turque avec des capitaux communs, conquérir de nouveaux marchés pour l'écoulement des produits et, partant, à favoriser l'émergence à moyen terme d'un pôle économique fort dans la région. Le monde arabe dispose d'un marché important fort de 400 millions de consommateurs, ce qui est de nature à assurer le succès de ce nouveau pôle économique, a-t-il estimé, ajoutant que la coopération arabo-turque, en particulier dans les domaines économique et industriel, est devenue un pilier fondamental pour la réalisation du développement et la stabilité pour les deux parties. Après avoir souligné les liens historiques et culturels existant entre la Turquie et le monde arabe, Ben Youssef a mis en exergue la position géographique, ainsi que les richesses et les potentialités dont disposent les deux parties. Ces potentialités dont regorgent la Turquie et le monde arabe dans les différents domaines sont de nature à favoriser l'émergence d'un pôle, le plus stratégique à l'échelle mondiale, et une zone économique et sécuritaire prospère, ouverte sur l'Union européenne et les Etats-Unis, d'une part, et l'Asie, l'Afrique et l'Australie, d'autre part, fait remarquer le responsable. Le président de l'Organisation devait souligner l'importance du développement de la coopération entre les deux parties et la nécessité d'œuvrer pour la mise en place d'un partenariat équilibré dans les domaines des échanges commerciaux, l'investissement commun, les nouvelles technologies, l'échange d'expertises régionales et internationales et la coopération entre les institutions académiques et les centres de recherches et études industrielles.