Le choix de la Russie et du Qatar pour organiser les Coupes du Monde 2018 et 2022 continue de faire échos. Une semaine après le verdict surprenant de la Fédération internationale de football, le président Sepp Blatter, sort de son mutisme pour défendre fortement sa boite de la FIFA et la désignation de ces deux pays au détriment des autres candidats en lice qui passent pour de grandes nations de football. Pour Blatter, le football a besoin de nouveaux marchés de développement, là où les racines n'ont pas forcément éclos, c'est ainsi que s'est exprimé le patron de la FIFA, Blatter, qui a ouvert son cœur à un grand quotidien européen, à savoir « L'Equipe ». Ni l'Angleterre, ni les Etats-Unis, ni l'Australie, ni les mêmes les candidatures communes de Portugal-Espagne, Pays-Bas-Belgique et Corée du Sud - Japon ne sont arriver à séduire la FIFA. Pour Blatter et ses amis, il n'y a pas mieux que la Russie et le Qatar. Le choix de la Russie est justifié par sa situation géographique distinguée, elle représente un continent en soi avec tous ses satellites et cela fait une immense population, entre l'Europe et l'Asie. Un pays comme la Russie qui a son passé footballistique, a d'énormes capacités et autres caractéristiques pour abriter une telle manifestation, semble dire Blatter avec plus de confiance Quant au choix du Qatar, il est aussi juste et n'a rien à voir avec d'autres choses qui se trament dans les coulisses pour les intérêts personnels des décideurs de la FIFA. La victoire du Qatar n'est absolument pas une question d'argent pour ce petit pays et l'un des plus riches dans le monde. Le Qatar est certes un petit pays par le nombre de sa population et la superficie de son territoire, mais il reste un grand pays ambitieux qui veut réussir le défi d'organiser une grande compétition comme la Coupe du Monde. C'est un grand honneur pour le Qatar, le Golfe et tout le monde arabo-musulman qui a osé plusieurs fois. C'est ce qui d'ailleurs paraît juste aussi bien pour la Russie que pour le Qatar, du point de vue du principe. Mais sur le terrain, la réalité peut ne pas se converger autour du choix de la FIFA et ses membres influents. En effet, le choix de ces deux pays constitue un double choc pour tous les autres pays en course tout comme pour plusieurs intéressés et spécialistes qui n'ont pas accepté aussi bien le verdict annoncé que les explications et les justifications que Blatter vient de donner, aujourd'hui. Le Maroc est aussi concerné du fait qu'il est le premier pays à prendre l'initiative de présenter sa candidature pour l'organisation de la Coupe du Monde en 1994, attribuée aux Etats-Unis, brisant ainsi la rotation des choix de la FIFA entre l'Europe et l'Amérique du Sud. Le Maroc qui a continué, en vain, avec ses candidatures en 1998, 2006 et 2010, méritait d'organiser le récent Mondial en Afrique du sud, pour la première fois sur la terre africaine. Tout le monde se rappelle bien comment Blatter, principal juge, et ses copains de la FIFA dont le Qatarien Bin Hammam ont favorisé l'Afrique du Sud au détriment du Maroc. C'était de l'injustice d'un patron de la FIFA qui avait promis, auparavant, d'attribuer cette édition à l'Afrique du Sud classée juste derrière l'Allemagne pour l'organisation de l'édition 2006. Cette affaire relevait aussi de la chose politique qui avait donné l'avantage au pays de Nelson Mandela. Aujourd'hui, Blatter revient pour nous dicter que le choix du Qatar ne relève guère d'une connotation politique ni de celle de l'argent. De quoi donc… de l'odeur du pétrole ? Les grands pays déçus comme les Etats-Unis et leur président Barak Obama qui a directement accusé la FIFA de Blatter pour ce choix « injuste et honteux » sans ménager le Qatar, son pays frère et ami, en savent quelques choses… L'Emir du Qatar a d'ailleurs fait état de sagesse et de diplomatie pour répondre à son ami américain considérant que ce dernier était dans un état de mécontentement et qu'il s'agit d'un lapsus pardonnable. M. Blatter n'a rien dit en ce moment là, mais aujourd'hui, il revient également pour se rattraper et nous dire que la FIFA pourrait autoriser le déroulement des rencontres du Mondial 2022 dans des pays proches du Qatar. Chose qui n'est d'ailleurs pas juste puisqu'elle relève d'une candidature commune, non seulement entre le Qatar et un second pays, mais avec le concours, voire le secours de plusieurs pays de la région… Est-ce vraiment de l'incompétence d'un pays censé organiser la Coupe du Monde ? Une grande manifestation comme la Coupe du Monde a été toujours organisée dans de grands pays et exige beaucoup de critères dont les grands stades et leur nombre qui varie entre huit au moins et douze au plus, pour abriter, dans de meilleures conditions, les rencontres de 32 pays participants étalés sur huit groupes de quatre chacun. Et puis, le Qatar qui n'a pas aujourd'hui assez de stades de haute compétitions, en attendant la construction d'autres complexes sportifs, n'a présenté son projet de candidature de son Mondial que sur maquette. Pas de problème pour Sir Blatter qui continue à esquiver : le Qatar se développe et a douze ans pour se préparer. Ce fut d'ailleurs le même cas pour le Maroc qui avait aussi son temps pour être à jour pour le Mondial 2006 et encore mieux pour celui du 2010. Pourquoi donc le Qatar aujourd'hui et pas le Maroc hier… ? Disons tout simplement que la FIFA est en train de perdre sa crédibilité… Sportivement et sans rancune nos frères du Qatar et du Golfe. Bravo, bonne continuation et bonne chance pour un premier mondial arabe de l'histoire à la hauteur…