L'économie nationale a réalisé de «bonnes performances» et a fait preuve d'une grande résilience face à une crise internationale exceptionnelle, grâce aux mesures prises par le gouvernement pour soutenir la demande intérieure, a indiqué, lundi à Rabat, le Premier ministre, Abbas El Fassi. Ces mesures incitatives ont concerné essentiellement le renforcement des investissements et de la consommation, les deux principaux moteurs de l'économie nationale, qui a réalisé un taux de croissance de plus de 5,6 % en 2008 et de 5,3 % en 2009, a précisé le Premier ministre, qui présentait le bilan de son gouvernement devant le parlement. Le Maroc, grâce à la poursuite de la dynamique des réformes structurelles, a réussi à atténuer les effets de la crise internationale, en dépassant la réponse conjoncturelle qu'appelle une situation d'urgence et en poursuivant une politique anticipatrice et une approche stratégique et structurelle, a-t-il souligné. Doublement des investissements publics à 163 MMDH Parmi les résultats réalisés par le Maroc dans ce domaine, le Premier ministre a cité le doublement du budget des investissements publics, de 82 milliards de dirhams (MMDH) en 2007 à 163 MMDH en 2010, pour accélérer la réalisation des chantiers structurants, l'augmentation de la consommation moyenne de 7 % en 2008 et 2009, contre 4 % en 2007, la préservation de plus de 100.000 emplois, grâce aux mesures d'urgence mises en place par le Comité de veille stratégique et le recul du taux de chômage de 9,8 % en 2007 à 9,1 % en 2009, au moment où ce taux s'est inscrit sur un trend haussier dans plusieurs pays du monde à cause de la crise. Il a précisé également que son gouvernement s'est penché sur la diversification des sources de croissance à travers le lancement d'une nouvelle génération de stratégies sectorielles intégrées, tels que le «Plan Maroc Vert» dans l'agriculture, Halieutis pour la dynamisation du secteur de la pêche, le Pacte national pour l'émergence industrielle (PNEI), «Maroc Numeric 2013» et la Vision 2020 pour le tourisme. Selon le Premier ministre, le «Plan Maroc Vert», qui prévoit à l'horizon 2020, un gain en valeur ajoutée (+160 % à 99 MMDH) et la création de 1,5 million d'emploi supplémentaires, a déjà vu 10 MMDH injectés dans le secteur au titre de la campagne agricole 2009-2010 et quelques 600.000 emplois créés. Par rapport à l'année de référence 2005, le PIB agricole a augmenté de 30 % et la production de 37 %, au moment où l'utilisation des semences sélectionnées a doublé pour atteindre 1,13 million de quintaux, a-t-il ajouté. Tourisme : Bonne performance dans un contexte mondial morose Il a indiqué, par ailleurs, que le tourisme a enregistré de bonnes performances en dépit d'un contexte mondial morose, précisant que la vision 2010 a permis d'enregistrer une progression significative des investissements, en témoigne la capacité d'accueil du Royaume qui s'est améliorée de 50 %, au même titre que les arrivées touristiques dont la moyenne annuelle a progressé de 8 %, pour dépasser aujourd'hui les 8 millions de touristes. En 2009, le Maroc a réalisé une progression de 6 % des arrivées se classant premier dans le bassin méditerranéen en termes de progression, loin devant la Turquie (+2 %), a rappelé M. El Fassi, qui table sur 9,3 millions de touristes à fin 2010, soit 94 % de l'objectif de la vision 2010. Le Premier ministre a également mis l'accent sur les efforts déployés par le gouvernement dans le domaine du développement durable, citant dans ce cadre le Programme national de l'énergie solaire, la charte nationale de l'environnement, le programme national de l'assainissement liquide et le plan national de gestion des déchets ménagers et assimilés. Il a été procédé, dans ce cadre, à la création de la commission nationale de l'environnement des affaires, visant le renforcement de la transparence des procédures administratives, la modernisation du droit des affaires et l'amélioration du système de règlement des litiges commerciaux, a-t-il ajouté. Il a mis l'accent également sur les efforts du gouvernement dans le domaine du renforcement des exportations avec la nouvelle stratégie «Maroc Export Plus», l'amélioration de la compétitivité logistique, avec la stratégie nationale pour le développement de la compétitivité logistique, présenté en avril dernier devant SM le Roi Mohammed VI, et la création de pôles de développement intégrés, dans les secteurs de l'industrie, de l'agriculture et des services. Il a été procédé, dans ce cadre, à la création de 21 pôles régionaux de développement intégrés dans différents secteurs et la déclinaison territoriale des stratégies sectorielles à travers la signature de contrat-programmes entre l'Etat et les différentes régions du Royaume en lien avec le Plan Maroc Vert, la stratégie de l'eau et de l'environnement, l'artisanat et les contrats spécifiques à l'économie sociale, l'enseignement supérieur et le tourisme.