Le cancer du sein est un cancer de bon pronostic. S'il est détecté à un stade précoce, la survie relative à 5 ans est supérieure à 90 %. D'où l'intérêt de pouvoir le dépister tôt afin de le traiter efficacement. Avec prés de 12.000 nouveaux cas chaque année, le cancer du sein représente un réel problème de santé publique au Maroc. La majorité des malades sont âgées entre 45 et 55 ans. Selon les études épidémiologiques, il est la première cause de mortalité des Marocaines. Pour faire face à ce fléau, l'Association Lalla Selma de lutte contre le cancer a procédé au lancement de la deuxième campagne nationale de sensibilisation et de lutte contre le cancer. Plus un cancer du sein est détecté tôt, plus les chances d'être guéri sont fortes. Aujourd'hui grâce aux grandes avancées que la médecine a réalisé, à la haute technologie et aux nouvelles molécules thérapeutiques, il est possible de faire un diagnostic fiable et de vaincre le cancer du sein. 90 % des cancers du sein traités à un stade débutant peuvent être guéris, si la tumeur est inférieure à 2cm, sans envahissement ganglionnaire. Il est clair que plus un cancer du sein est dépisté a un stade précoce, plus celui – ci aura des chance de guérir. ce sont là les renseignements que doivent connaître toutes les femmes afin qu'elles puissent prendre conscience de l'importance de la consultation précoce. L'importance du dépistage du cancer du sein à un stade précoce permet de déceler d'éventuelles anomalies très tôt, en l'absence de tout symptôme. Cela permet aussi de se soigner plus facilement et d'avoir de plus grandes chances de guérison. Ceci dit, afin de sensibiliser les femmes marocaines vis-à-vis du cancer du sein, une campagne de sensibilisation et de lutte contre le cancer du sein de très grande envergure est lancée depuis Vendredi Novembre 2010, des spots télévisés , des émissions radiophoniques ainsi que des affiches géantes mettant en exergue les avantages d'un diagnostic précoce font désormais partie du quotidien des Marocains Les professionnels de santé sont mis à contribution dans cette lutte, c'est ainsi que les médecins spécialistes, les généralistes, gynécologues, radiologues, infirmières, assistantes médicales, pharmaciens participent à cette campagne de sensibilisation, de lutte contre le cancer du sein et celui du col de l'utérus . Cette campagne de sensibilisation s'inscrit dans le cadre du plan national de lutte contre le cancer, sa concrétisation sur le terrain est en grande partie l'œuvre de l'Association Lalla Salma de lutte contre le cancer. L'Association Lalla Salma de lutte contre le cancer comme à son habitude ne ménage aucun effort, en met à contribution des moyens humains importants, du matériel et la haute technologie, mais aussi des moyens financiers pour permettre au plus grand nombre de femmes non seulement d'avoir accès au dépistage précoce, mais aussi aux médicaments anticancéreux. Les signes et techniques de dépistage L'examen des seins : palpation des seins pour détecter des anomalies. Chaque femme peut faire elle-même l'examen des seins chaque mois. Si vous constater une boule ou un nodule dans la région mammaire ou dans le creux de l'aisselle, Une légère dépression ou rétraction à la surface du sein, une modification locale de l'aspect de la peau, un petit écoulement du mamelon, une déformation mammaire… La mammographie : Grâce à cet examen radiologique simple, peu douloureux , la mammographie permet de faire un diagnostic précoce des tumeurs du sein parfois avant que celles-ci puissent être perceptibles à la palpation. Cet examen permet en effet de déceler des tumeurs de trois millimètres de diamètre. La mammographie est à réaliser tous les 2 ans dès 45 ans. L'échographie : permet, dans certains cas, d'apporter des informations complémentaires aux résultats de la mammographie. Qui est concerné Les deux tiers des cancers du sein se développent chez des femmes de plus de 50 ans. En revanche, cette maladie est rare chez les femmes de moins de 35 ans et reste exceptionnelle chez celles qui ont moins de 20 ans. Après 40 ans, les statistiques nous apprennent que le risque d'avoir un cancer du sein se multiplie une fois et demi tous les dix ans. Après 50 ans, outre l'examen - au moins annuel - de vos seins par votre médecin traitant ou votre gynécologue et l'autopalpation mensuelle de vos seins, votre médecin vous prescrira une mammographie tous les deux ans pour dépister de manière très précoce un éventuel cancer. Les antécédents familiaux Une femme dont la mère ou la sœur a déjà eu un cancer du sein risque deux fois plus que les autres femmes de développer un cancer du sein. Si tel est votre cas, vous devez, encore plus que les autres, vous faire surveiller médicalement au moins une fois par an et ne pas omettre de signaler vos antécédents familiaux à votre médecin traitant ou à votre gynécologue. 15% des femmes traitées pour un cancer du sein développeront un cancer sur l'autre sein. Si vous êtes dans cette situation, vous devez absolument bénéficier d'un suivi médical particulièrement attentif Peut-on éviter la venue d'un cancer du sein ? Non, on ne peut pas encore véritablement empêcher la survenue d'un cancer du sein. Il faut en effet reconnaître que nous ne savons pas encore bien déterminer les différents facteurs qui feront qu'une femme - et non une autre - développe un cancer du sein. Ce qui est malheureusement certain c'est qu'au Maroc aujourd'hui, 1 femme sur 10 pourra en être atteinte à un moment où à un autre de sa vie. Cette maladie représente ainsi un quart des cancers chez la femme. Il est donc essentiel que vous connaissiez les précautions et les examens simples qui permettent de dépister un éventuel cancer du sein le plus tôt possible et donc d'accroître les chances de guérison totale. Un suivi médical doit avoir lieu tous les 6 mois ou tous les ans à partir de 30 ans. Vous devez pratiquer tous les mois une auto-palpation de vos seins. - A partir de 50 ans : vous devez pratiquer une mammographie tous les 2 ans. Au-delà d'un dépistage Si cette louable initiative que représente cette campagne nationale de dépistage du cancer du sein, qui est une très grande œuvre à mettre à l'actif de l'Association Lalla Selma de lutte contre le cancer, nous réjouit et nous rassure pour le devenir de toutes ces femmes atteintes dans leur chair par le mal qui les ronge. Nous devons avoir présent à l'esprit que beaucoup de ces femmes vivent dans la précarité, le dénuement total. C'est le cas de celles qui se trouvent au niveau des zones difficiles d'accès, des zones ou se mêlent la pauvreté, la misère, l'ignorance. Ces femmes sont souvent seules face à la maladie, sans ressources, et parfois abandonnées à leur triste sort et à la mort. Aussi me permettrais-je de rendre ici un hommage au courage qui anime toutes ces femmes qui luttent chaque jour contre la maladie, sachant parfois que, in fine, elle est inéluctable. Il peut s'agir de femmes jeunes, avec enfants et on comprend tous les drames qui peuvent se jouer. Dès lors, se pencher de façon urgente, importante, sur cette problématique est certainement une priorité de santé publique, car ces femmes ont-elles aussi le droit d'avoir accès au dépistage précoce, à une mammographie, à une échographie, à un examen clinique par un spécialiste. Est-ce le cas aujourd'hui ? Nous sommes et convaincus que grâce aux efforts des uns et des autres, cette campagne nationale de dépistage du cancer du sein la deuxième du genre, puisque la première a été organisée en 2008, permettra d'obtenir à court terme une réduction de la mortalité et une amélioration de la qualité de vie des patientes. Pour finir nous insistons sur l'importance du dépistage, plus un cancer du sein est détecté précocement, plus les chances de guérison sont importantes. Nous devons privilégier la culture de la prévention, en initiant nos enfants à la maison à l'école sur les réels avantages et bénéfices que l'on peut tirer grâce à une approche préventive en ce qui concerne la lutte contre les maladies, c'est le cas des IST, du cancer, des intoxications alimentaires… Et comme dit l'adage «mieux vaut prévenir que guérie».