Promouvoir la culture et la langue Amazighes au Maroc reste un souhait de milliers de Marocains d'origine amazighe et qui ne cessent de revendiquer leurs droits et appellent à donner davantage de poids et d'importance à cette langue méconnue de bon nombre de citoyens. La langue amazighe peut être considérée comme appartenant à une majorité de Marocains considérés à tort par certains, comme étant minoritaires. De leur part, les mouvements amazighs ont longtemps souffert d'une négligence de la part de l'Etat. Les Marocains d'origine amazighe, se sentaient jusqu'à un passé non lointain, marginalisés et spécialement en ce qui concerne l'utilisation de la langue amazighe dans les médias et dans le secteur de l'éducation et de la formation. Certains vont encore plus loin. Ils estiment que la constitution devrait être révisée et qu'il y soit clairement précisé que la langue officielle du Royaume du Maroc ne doit pas être seulement l'arabe mais aussi la langue amazighe qui représente un nombre très important de la population marocaine. De plus, il semble que le Maroc a négligé dans son programme national d'arabisation, d'instaurer peu de temps après l'indépendance du pays, la question amazighe et ne pas la considérer comme étant une langue importante, voire égale à la langue arabe. Ce qui a créé un réel problème et a nourri un sentiment d'exclusion de la part des personnes qui ne maîtrisent pas la langue arabe et ne savent parler que berbère. Dans les programmes scolaires, on nous fait apprendre que le Maroc était peuplé à la base par des populations amazighes. Dans la réalité, nous assistons à une absence quasi-totale de la pratique de cette langue à tel point qu'on n'arrive pas à déchiffrer les mots si les circonstances nous amènent à rencontrer une personne berbère ou dans le cas d'une liaison d'amitié avec ce denier. Dernièrement, le gouvernement et la plus haute autorité de l'Etat ont tous deux pris conscience de l'importance à redonner à la langue amazighe la place qu'elle mérite. En effet, la création de l'Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM) témoigne de l'intérêt que le Roi du Maroc veut donner à cette langue très riche qui constituera en l'apprenant un atout et une valeur ajoutée pour tous les Marocains, quels que soient leurs âges. Aussi, l'intégration de cette langue dans les manuels scolaires démontre clairement l'implication du ministère de tutelle dans cette voie qui vise à donner un nouveau visage à une langue longtemps délaissée. Néanmoins, il ne faut pas tomber dans la même erreur commise lors de l'arabisation des programmes scolaires, quand l'étudiant se voyait obligé d'étudier les matières scientifiques à titre d'exemple en langue arabe et ce jusqu'au baccalauréat, mais une fois à l'université ces mêmes matières étaient enseignées en langue française, ce qui mettait l'étudiant au bord de la paranoïa. De ce fait, il ne faut pas que l'enseignement de la langue amazighe subisse le même sort et se limite au cycle primaire ou secondaire pour s'arrêter brusquement au supérieur. Les langues amazighes forment un groupe de langues afro-asiatiques dérivées du berbère ancien, séparé en deux branches. Il existe les langues berbères du Nord et du Sud. Elles sont présentes depuis le Maroc jusqu'à l'Egypte, en passant par l'Algérie, la Tunisie, le Niger et le Mali. On dénombre une trentaine de dialectes. Le berbère ou tamazight possède son propre système d'écriture, celui que les Touaregs ont conservé : le tifinagh. Les langues berbères ont assimilé plusieurs emprunts : hébreu, phénicien, latin, turc, arabe, français, ou encore espagnol. Il n'existe pas de chiffres officiels concernant le nombre de berbérophones, mais on estime le nombre de locuteurs de 40 à 50 millions. Les dialectes berbères, dispersées sur une aire géographique très vaste, sont soumises à une pression de l'arabe maghrébin et dans une moindre mesure du français. Des villes et des régions majoritairement berbérophones au début du 20ème siècle ne le sont plus aujourd'hui, l'arabe maghrébin ayant remplacé le berbère.