Le phénomène du hooliganisme refait surface dans la ville de Casablanca. Dimanche, après le sifflet final de la rencontre RCA-DHJ, plusieurs boulevards de la métropole (Anfa, Les FAR, Moulay Ismail) ont était le théâtre d'incidents graves… Les fauteurs de troubles sont revenus encore une fois à la charge pour semer la terreur parmi les citoyens. Des vitres de bus entièrement cassés et des voitures endommagées. La police a dû intervenir pour procéder à l'arrestation des casseurs dont la plupart sont des mineurs. Des passants ont été dans l'obligation de prendre la poudre d'escampette pour éviter le pire, surtout quand les agressions se sont multipliées, comme le souligne un témoin dont l'épouse a été victime d'une agression près d'un grand restaurant à Al-Maârif. Les événements auraient pu tourner au vinaigre, lorsque des pseudo-supporteurs rajaouis ont voulu attaquer l'autobus transportant le public de l'équipe adverse, heureusement, il y avait une intervention des forces de l'ordre, nous déclare Abderrahim Bourkia, sociologue chercheur sur le phénomène de supportérisme comme aspect de violence à Casablanca. Pour lui, la majorité des fauteurs sont issus des quartiers défavorisés. « Le match constitue un moment de déclic pour eux, voire de défoulement de leur rage, manifestant un sentiment comme réponse de leur exclusion de la société » souligne Bourkia. Quant aux facteurs contribuant à l'émergence de ce phénomène, Bourkia met l'accent sur plusieurs dont : la psychotropie, la provocation, et le manque d'encadrement. Ainsi, les agents de socialisation, famille, école, société civile et aussi les pouvoirs publics doivent assumer leurs entières responsabilités pour contenir ce mal, précise-t-il. Et de conclure, il faut d'abord renforcer l'arsenal juridique, en commençant par l'application des mesures instaurées par les autorités et qui interdisent l'accès au stade aux mineurs non-accompagnés par leur parents ou un proche de la famille. Malheureusement, cela n'est nullement respecté, martèle-t-il.