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Consommation : Ménagère montre moi ton panier, je te dirai qui tu es…
Publié dans Albayane le 03 - 09 - 2010

Finies les années 1970, avec leur rejet de la société de consommation. Aujourd'hui, acheter est une façon assumée de se faire du bien en cherchant l'éthique, le pas cher ou l'identitaire.
Quels consommateurs sommes-nous devenus ? Depuis 1945, le niveau de consommation des ménages s'est considérablement élevé au Maroc. Selon le HCP, «la consommation finale des ménages, qui a contribué à hauteur de 5,5 points à la croissance du PIB, a augmenté en volume de 9,4 % contre 3,8 % trois ans plus tôt».
La consommation a plus que triplée en volume. Mais depuis 1980, c'est surtout la répartition des achats qui a évolué. La part du revenu consacré à l'alimentation a diminuée, celle consacrée au logement a considérablement augmenté. Ont aussi augmenté, la part des dépenses d'énergie (du fait de la hausse des prix) et celle affectée aux besoins d'éducation, de santé, de voyage ou de produits high-tech.
Comment le «pas cher» est devenu la référence ?
Après la folie dépensière des années 80, les consommateurs se veulent plus économes. Cette situation a fait naître un nouveau marché : Celui du gratuit. La presse financée uniquement par la publicité cartonne. A l'instar de l'Europe, le Maroc n'a pas échappé au formidable essor de la presse gratuite. Au Fait, Madincity, le magazine féminin Plurielles ou encore Sport Hebdo cartonnent. Et leur pourcentage de diffusion totale couvre près de 98% des tirages. Des chiffres qu'envieraient bien des quotidiens et magazines en difficultés.
Le point commun entre ces publications ? Un cœur de cible de nouveaux lecteurs potentiels (18-35 ans) et toutes les niches généralement oubliées par la presse «classique». Pour les séduire, tous proposent un mix de trois marketings : «un marketing produit» (information courte et synthétique), «un marketing distribution» (mise à disposition adaptée au mode de vie), et «un marketing prix» (gratuité).
La quête du moindre coût trouve également son bonheur avec la prolifération du Low-cost. Avions, hôtels, locations de voiture. Une cinquantaine de compagnies aériennes low-cost se partagent ainsi 20 % du trafic intra-européen. Au Maroc, Treize compagnies aériennes low-cost opèrent, dont dix assurent 57 vols hebdomadaires. Leur méthode pour faire des économies ? Une seule classe pour augmenter le nombre de sièges, pas de place attribuée pour réduire les délais d'enregistrement, des repas et des boissons payantes, un site internet à la place des agences et des comptoirs.
Le S.A.C, maladie des temps modernes ?
Deux psychiatres français ont identifié ce qui déclenche l'acte d'achat et qui ne repose pas sur l'acquisition nécessaire et quotidienne des biens de consommation, mais sur un besoin de consolation. C'est le syndrome des achats compulsif (SAC). Une conduite addictive qui trouve sa satisfaction dans de fugitifs instants de bien-être (l'excitation de convoiter, le plaisir d'emporter), mais qui coûte cher ! Une autre étude américaine a réussi a démontré que près de 6% de la population serait aux prises avec un problème d'achats compulsifs.
Et autant d'hommes que de femmes. Le hic, c'est que contrairement à l'alcoolisme, le «shopaholisme» (addiction au shopping) n'est pas une addiction prise au sérieux. Si l'alcoolique est considéré comme étant malade, l'acheteur compulsif est perçu comme un bon vivant. De plus, l'acheteur compulsif améliore son apparence avec la dégradation de sa compulsion.
Ce qui n'est pas le cas chez l'alcoolique ou le joueur. L'acheteur a l'air d'un King ! Une équipe de bénévoles prend en charge ces «malades de l'argent» sur www.debiteursanonymes.org et quelques conseils sur http://levifweekend.rnews.be/fr/style-de-vie/
Les plans radins
Voici un adjectif qui devient presque tendance… Sur le site www.lesradins.com, des internautes regroupent des milliers d'«astuces de radin» : Se faire inviter au cinéma en assistant à des avant-premières, se passer d'automobile grâce au covoiturage, éviter les locations de vacances avec l'échange d'appartements, manger chic et pas cher dans les écoles hôtelières…Des bons plans sans cesse mis à jour. A l'œil.
Focus
Je suis shopaholic, mais je me soigne
Oups, you did it again. La pause shopping s'est transformée en véritable razzia : vous avez fait mieux que Pretty Woman et Sarah Jessica Parker réunies. Sauf que votre sourire de satisfaction a vite fait place à un sentiment de culpabilité. Et si vous souffriez de shopaholisme ? Pourquoi, quand Sophie Kinsella raconte dans ses romans les aventures d'une accro du shopping, tout le monde se marre, mais lorsque la version vivante rentre à la maison avec une nouvelle paire d'escarpins, l'homme fait la gueule ? Probablement parce que c'est la quatrième paire ce mois-ci, et que le loyer, lui, n'est toujours pas payé… Et damned, cette fichue petite manie dépensière peut devenir une véritable addiction.
Huit tuyaux pour cesser les achats émotionnels et ne pas succomber à la tentation.
1. Abandonnez vos cartes de crédit
Si vous êtes shopping addict, détruisez vos cartes de crédit illico, et n'inscrivez pas les numéros quelque part « au cas où ». Payer cash permet de faire le lien entre acheter quelque chose et dépenser de l'argent. Une carte de banque fausse cette vérité.
2. Fixez-vous un budget
Autorisez-vous à faire les boutiques de temps à autre, mais avec un budget limité et raisonnable. Choisissez par exemple un montant mensuel fixe dédié aux achats qui ne mette pas en péril votre épargne et n'engendrera aucune dette. Une fois votre limite atteinte, faites tout ce qui est en votre pouvoir pour ne pas craquer le reste du mois.
3. Adoptez la règle des 24 heures
Vous venez d'apercevoir l'objet de votre désir, un beau canapé en cuir ou un écran plasma dernier cri? Ce n'est pas un achat réfléchi et planifié, alors attendez un jour, et le lendemain, demandez-vous si vous en avez toujours réellement envie. La plupart du temps, ces 24 heures de réflexion créeront la rupture nécessaire pour ne pas craquer.
4. Taxez-vous
Chaque fois que vous achetez quelque chose, forcez-vous à consacrer 10 % du montant à l'épargne.
5. Consommer à des moments émotionnellement neutres
Enervé, angoissé, triste ? Fuyez à tout prix les boutiques! Ne faites vos achats que lorsque vous vous sentez serein.
6. Faites une « wishing list »
Notez tout ce dont vous rêvez. De temps à autre, faites le tri entre ce que vous désirez vraiment et ce qui semble finalement accessoire. Vous éviterez ainsi d'acheter des futilités.
7. Transférez votre énergie
Trouvez d'autres occupations pour remplacer vos achats inutiles comme lire, faire du sport ou pratiquer un hobby (la photographie, l'aquarelle, la poterie…). Vous ne ferez pas de dépenses inutiles mais, en plus, vous serez engagé dans une activité saine et enrichissante.
8. Faites-vous aider
Demandez aide et écoute à vos proches (mais ne leur en voulez pas s'ils vous rappellent à l'ordre en pleine digression). Si cela ne suffit pas, n'ayez pas peur de vous tourner vers un professionnel. Un thérapeute pourra vous aider à trouver des pistes plus personnalisées pour gérer votre addiction.
(Source : www.getrichslowly.org)


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