Oujda fut fondée par Ziri Ibn Attia, vers 994 au centre de la plaine des Angads. Investie par les Khalifes Omeyyades de Cordoue, Ziri Ben Attia (chef des Maghraoua, groupe de Zénètes nomades au milieu d'une vaste plaine désertique) décide de s'installer au centre du pays. Il se résout ainsi à créer une « capitale » au milieu de la plaine des Angad à proximité de la source de Sidi Yahia et des montagnes pouvant lui servir de refuge. Mais, le site d'Oujda se justifie aussi par le croisement qui s'y opère entre deux grandes voies commerciales : la voie Nord-Sud de la mer à Sijelmassa et Ouest-Est de Fès à Tlemcen. Elle demeure pendant 80 ans le siège de la dynastie de son fondateur. Avant la conquête romaine, les populations établies à l'Est du fleuve de Melwiya étaient unies sous le royaume de la Masséssylie. Dans cet Etat, riche en hommes et en produits du sol, la culture des céréales et l'élevage du bétail étaient développés. En105, d'après l'historien romain Salluste (Guerre de Jugurtha), le fleuve Mulucca (Melwiya) séparait le royaume de Jugurtha, roi numidien, de celui de Bocchus, roi maurétanien. Selon certaines sources, le « Castellum de Melwiya » serait le Jbel Mahsseur situé à 20 km au sud d'Oujda. En 42, la Maurétanie, devenue province romaine, est divisée en Maurétanie césarienne, s'étendant de Sétif à la Moulouya, et en Maurétanie tingitane comprise entre l'océan Atlantique et la Melwiya. À partir du IIe siècle, la présence du judaïsme, ensuite du christianisme, devient dominante dans la région. Des clans judaïques et semi-nomades s'établissent dans la région de Tlemcen et de Taza. Les persécutions antisémites des Wisigoths et de Justinien dirigèrent beaucoup de juifs dans la région de la Moulouya, où ils étaient florissants. Les traces de l'antiquité juive sont dans la légende de Sidi Yahya Ben Younès qui perpétue le souvenir d'une grande époque pour les juifs de la région. L'antiquité tardive voit la cuvette d'Oujda occupée par de nombreux villages. L'historien Abou Hamid El Guazali, selon des témoignages recueillis par lui-même, avance qu'ils étaient habités par des chrétiens qui vivaient sous le règne d'un roi appelé El Ablak El Fortas (l'albinos teigneux). En 682, la conquête arabe entreprise par Oqba Ibn Nafi Al Fihri sous le règne des Omeyades de Damas est parachevée vers 705 par Musa ben Nusayr. Au milieu du XIe siècle, Oujda prend de l'importance grâce à son statut de ville relais sur la voie Sijelmassa – Orient. Au fil de l'histoire, elle finit par assumer une fonction stratégique importante chez les Mérinides installés à Fès ; en l'occurrence celle de base arrière dans leur conflit avec les Abdelouadides de Tlemcen. Cette situation est à l'origine de plusieurs invasions destructrices, auxquelles Oujda fut exposée. De même, elle connut beaucoup de difficultés en se ralliant tantôt à l'Est, tantôt à l'Ouest en raison de sa situation sur le champ d'affrontements entre les Saadiens et les Turcs. Longtemps, les souverains de Fès et de Tlemcen se disputèrent la ville. Dès le XVIe siècle, elle fut briguée par les dynasties chérifiennes du Maroc et les Turcs d'Alger. En 1692, le Sultan moulay Ismail chassa les Turcs qui ont établi leur hégémonie sur l'Algérie. Après la destruction de la ville en 1272 par le Sultan Abou Yaâcoub El Marini, son fils Abou Yaâcoub Youssef entreprend la relève en 1325, reconstruisant ainsi une kasbah, un palais, une mosquée, des bains et enfin réussit à lui donner une certaine prospérité. La légende dit qu'elle est la ville de 360 portes qui s'étendait de l'ouest de Tairet aux rives d'Isly, avec une infinité de quartiers dont on retrouve toujours les restes. Le sultan moulay Ismaïl, procède à partir de 1673 à la restauration et l'organisation de la ville et sa région. Des spécimens de l'industrie de l'âge de la pierre ont été recueillis autour d'Oujda, vers Sidi Yahia. L'industrie de la pierre polie, qui coïncide avec le début des temps géologiques actuels, a également laissé quelques traces dans la région. Vers les jardins de Sedd et au confluent de l'Oued Nachef avec l'Oued Isly, on a observé des foyers du Néolithique ancien ; sur le plateau du Djorf El Akhdar, il a été trouvé une moitié de hache polie de forme dérivée de la hache en boudin. Des restes de l'activité humaine des temps primitifs ont été trouvés dans les grottes des environs d'Oujda : silex, pointes, etc. sur le Borj Sid Taourirt et Saïdia Taourirt Autour de Taourirt subsistent des tumulus berbères de formes variées. Ils sont caractérisés par la pauvreté du mobilier : restes d'os humains, perles, pendeloques de cuir et fers de lance, etc. Taourirt est une ville située dans la région de l'Oriental. Anciennement appelée Qasba de Moulay Ismaïl, en l'honneur du Sultan qui lui offrit ses remparts, la ville tenait une place importante dans la défense du royaume chérifien. Située à la croisée de la route Fès-Oujda, et de l'axe commercial entre Sijelmassa et l'Europe, la ville fut en proie à de longues guerres dynastiques aux XIIIe et XIVe siècles. Saïdia L'histoire de Saïdia est relativement peu importante par rapport à celle du Maroc. Les rifains de la région (principalement issus des tribus des Ikabdanae et des Ait Iznassen) fondèrent la ville vers 1548 et établirent des mosquées. En 1881, le Sultan Moulay Hassan Ier, s'empara de Saïdia et édifia une citadelle et deux mosquées. En 1913, elle fut placée sous protectorat français et devient alors une station balnéaire. Après l'indépendance, Saïdia s'est transformée en un pôle touristique des plus attrayants du Nord Marocain. Saïdia, surnommée « la perle bleue », est une station balnéaire sise dans l'extrême Nord-est du Maroc sur la côte méditerranéenne dans la Wilaya de l'Oriental (région du Rif oriental). Elle est rattachée à la province de Berkane. Elle est à 30 minutes de Nador, 45 minutes d'Oujda, 1h15 d'Al Hoceima et à peine 100 km de l'Algérie. Son sable fin et son climat idéal, durant la deuxième moitié de l'année, l'érigent en une des plus belles stations balnéaires du Nord marocain. Elle compte parmi les destinations les plus prisées tant au niveau national qu'international. Sa plage qui s'étend sur une superficie de 18 km est très propre et fréquentée, notamment en période estivale, par des Marocains d'ici et d'ailleurs et par des touristes. Les gravures rupestres de la région de Figuig Figuig est une ancienne ville située à l'extrême Est du Maroc, à quelques 400 Km au Sud de Oujda et à 7 km de la ville algérienne de Beni Ounif. Elle contient sept ksours (Zenaga, Laâbidate, Loudaghir, Oulad Slimane, Hamam Tahtani, Hamam Foukani et El Maïz). Sa population est constituée majoritairement de familles chérifiennes originaires du Golfe Arabique et de populations nomades d'origine algérienne. Elle est située dans une oasis riche en palmier, où les dattes satisfont les besoins des habitants et sont également exportées vers d'autres régions. La beauté du Sahara et des montagnes confère à la ville une qualité paysagère exceptionnelle. La ville de Figuig connut l'existence d'une université au VIIIe siècle, au sein de laquelle étaient enseignées l'algèbre et la théologie islamique. Les gravures rupestres de la région de Figuig sont des gravures préhistoriques d'âge néolithique apparentées à celles du Sud-oranais (Algérie). Au long de l'Atlas saharien, elles précèdent celles, à l'est, des régions d'Ain Sefra, d'El-Bayadh, d'Aflou puis de Tiaret. Des gravures comparables ont été décrites, plus à l'est encore, autour de Djelfa et dans le Constantinois. Moins célèbres que les figurations du Tassili, les gravures du Sud-oranais font l'objet d'études dès 1863. Les travaux les plus importants ont été réalisés par A. Pomel (de 1893 à 1898), Stéphane Gsell (de 1901 à 1927), M. Flamand (de 1892 à 1921), L. Frobenius et Hugo Obermaier (en 1925), l'Abbé Henri Breuil (de 1931 à 1957), L. Joleaud (de 1918 à 1938) et R. Vaufrey (de 1935 à 1955). En 1955 et 1964, Henri Lhote effectue des séjours de plusieurs mois dans la région qui lui permettent de compléter les recherches précédentes, d'ajouter des centaines de descriptions nouvelles et de publier en 1970 Les Gravures rupestres du Sud-oranais dans la série des « Mémoires du Centre de recherches anthropologiques préhistoriques et ethnographiques » (CRAPE) dirigée à Alger par Mouloud Mammeri (Arts et Métiers graphiques, Paris, 210 pages et reproductions photographiques). Sur les soixante neuf stations recensées dans cet ouvrage, six appartiennent à la région de Figuig, mais certaines se trouvent en Algérie : Tisserfine, Beni-Ounif, Djebel Mélias, col des Zénaga, Djebel Youssef et Djattou. Une seule d'entre elles fait l'objet d'une courte description, Beni-Ounif (« Gara el Hamir »), où sont représentés un petit félin et un ensemble de petits chevaux (appartenant à l'étage tardif suivant celui des chars). Henri Lhote signale par ailleurs au « col des Zénaga » l'existence de deux béliers à sphéroïdes garnis de plumes et d'une brebis. Nador : carrefour des civilisations Nador a été le carrefour des civilisations phéniciennes, carthaginoises, romaines puis islamiques. Deux hypothèses sont avancées pour expliquer l'origine du nom. Selon la première, le nom « Nador » serait le diminutif d'Aït Nador, un des douars situés à proximité de la lagune. Quant à la deuxième, elle postule que le nom « Nador » serait issu de l'arabe « nadar » qui signifie la vue. En effet, Nador était un point d'observation stratégique avec l'Espagne. La région a été une terre d'accueil pour plusieurs Rois marocains. C'est le cas notamment du Roi Omar Ibn Idriss II et du Souverain Almoravide Youssef Ibn Ali Ibn Tachfine qui s'installa avec ses troupes sur le Mont de Temsamane dans le Rif. Pour leur part, les Souverains de la dynastie Alaouite ont accordé à la région de Nador un intérêt particulier en raison de sa position stratégique privilégiée. En effet, le Sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah avait choisi le site de Nador comme point de rassemblement de ses troupes pendant le siège de Melilla. Mohammed Ibn Abderrahmane s'est longtemps installé à la Kasbah de Selouane en qualité de représentant de son père dans la région. De leur côté, les Sultans Moulay Slimane, Moulay Ismaïl et Hassan 1er ont doté la région de diverses fortifications pour faire face aux convoitises des empires coloniaux. Nador reste étroitement associé aux grandes épopées menées dans le Rif contre les troupes espagnoles qui occupaient la région. Il s'agit, entre autres, des combats livrés par les Nadoris, sous la direction de Charif Mohamed Ameziane, et surtout de la célèbre bataille d'Anoual menée par Mohammed Ben Abdelkarim El Khattabi. Tafoghalt : La grotte des pigeons Une équipe d'archéologues marocains a découvert, récemment, dans la grotte des pigeons à Tafoghal (région de Berkane) des restes humains datés entre 11.000 et 12.000 ans avant notre ère. Cette découverte s'inscrit dans le cadre des recherches archéologiques dirigées par l'Institut national des Sciences de l'Archéologie et du Patrimoine (INSAP), en coopération avec l'Université d'Oxford, elle a été l'objet d'une table ronde organisée, le 19 juin 2008, à Casablanca, par l'Association « 1200ème anniversaire de la fondation de la ville de Fès », sur le thème : « Aux origines de la civilisation marocaine : Préhistoire et Antiquité au Maroc », avec la participation de Nick Barton, Directeur de l'Institut d'Archéologie à l'Université d'Oxford. L'un de ces squelettes humains a été inhumé avec des cornes de mouflon à manchettes (ammotragus lervia), un mammifère qui était très abondant dans les régions montagneuses du Maroc oriental au cours des temps préhistoriques. A côté de ces restes humains ont été également découverts des outils lithiques et osseux. Cette nouvelle découverte permettra une meilleure connaissance des rites funéraires des populations préhistoriques au Paléolithique supérieur et particulièrement de la culture ibéromaurusienne. La grotte des Pigeons à Tafoghalt a connu des fouilles archéologiques depuis les années 40 du siècle dernier jusqu'à 1977. Mais, les recherches y ont été reprises de manière régulière à partir de 2003 par une équipe maroco-britannique sous la direction de Bouzouggar. C'est dans le cadre de ces prospections qu'une série de sites de plein air a été découverte dans la région du Cap de l'eau contenant des outils lithiques, de la poterie et des fragments des œufs d'autruche. Des échantillons de sédiment archéologique (charbon de bois) y seront prélevés pour réaliser des datations à même de préciser le cadre chronologique des groupes humains préhistoriques qui ont peuplé le Maroc oriental des milliers d'années avant notre ère.