«Le droit à l'imaginaire» Pour l'endormir ou le calmer pendant la journée, raconter une histoire à son enfant est, au-delà de l'expérience ludique et relaxante, un excellent moyen de l'aider à grandir. Source intarissable d'une imagination nécessaire à son développement. Les histoires font partie des nombreux moyens dont les parents disposent pour préparer leur chérubin à sa vie future. Souvenez-vous de ces émotions, de ces frissons et de ces éclats de rire qu'ont suscités les histoires que l'on vous racontait, lorsque, petit, vous saviez encore vous étonner de tout... Maintenant, regardez votre bout de chou qui vous écoute, les yeux grands ouverts et la mine béate. Il évolue avec délices dans son univers fantastique qu'il quittera bien assez tôt. Alors, tant qu'il est encore temps, offrez-lui donc, et sans modération, ce rêve et cette magie qui lui sont nécessaires. Le moment de la lecture est un instant de transmission chaleureuse. Au sens propre du terme, imagination et contact se mêlent pour créer une relation d'intimité et de complicité très importante. Une imagination stimulée Sans faire le procès du petit écran, on sait qu'un enfant est en position de passivité face à un poste de télévision. Il «avale» les images qui défilent devant lui, ce qui laisse peu de place à son imagination. La lecture, au contraire, est une activité interactive. A chaque instant, l'enfant peut prendre part à l'histoire, modifier l'intrigue, poser des questions. Les livres ne sont pas toujours illustrés, et lorsque c'est à lui de se figurer la vilaine sorcière ou la belle princesse, toutes ses facultés entrent en jeu. Stimuler l'imagination d'un enfant est favorable au développement de plusieurs aptitudes. Elle permet une meilleure structuration de ses repères espace-temps, favorise l'organisation du langage ou, encore, encourage sa maturation émotionnelle. En sollicitant l'imagination l'enfant, les parents lui transmettent évidemment l'amour pour la lecture, mais lui montrerez aussi le chemin de la créativité et de la sensibilité, qui l'aideront à avancer. Une invitation aux confidences De l'avis des psychologues, écouter le récit de situations vécues par des personnages fictifs peut renvoyer l'enfant à ses propres expériences. En effet, au-delà d'un effet stimulant, les histoires permettent aux enfants d'extérioriser certaines angoisses en les dédramatisant. La petite tortue est malheureuse à l'école parce que personne ne lui parle ? Il vous confiera peut-être que, comme elle, il a du mal à aller vers ses camarades... Lire des histoires à ses enfants, c'est donc aussi en profiter pour nouer un dialogue sur des sujets parfois délicats à aborder de butte en blanc. Entre réalité et fiction... Il est rare qu'un enfant s'enferme et s'isole dans le monde qu'il s'est créé, au point de ne plus distinguer réel et imaginaire. La présence d'un adulte est tout de même bénéfique. Il pourra en effet offrir des repères à l'enfant en maintenant une forme d'ancrage avec la réalité. Issues de contes illustrés, de livres-cassettes ou encore de votre propre imagination, ne vous privez donc pas de raconter des histoires à vos enfants. Cependant, veillez à vivre ce moment avec calme et disponibilité : prenez le temps de vous asseoir, oubliez tout le reste et observez avec attention l'émerveillement de votre enfant, qui pourrait bien s'emparer aussi de vous. Il n'y a pas d'âge pour aimer les livres ! Il n'y a pas de limite d'âge pour initier votre enfant si ce n'est à la lecture, du moins au plaisir de feuilleter un livre : Même chez les tout-petits, dès 6 mois, on peut développer le goût des livres, pas forcément de la lecture, mais du livre-objet. L'essentiel est de partager un moment privilégié avec l'enfant, en feuilletant des livres d'images par exemple, et en racontant, en expliquant les illustrations. Les librairies fourmillent de livres d'images mais vous pouvez tout à fait en confectionner un avec lui, en découpant des photos dans des magazines : l'enfant, en participant à la réalisation de “son” livre s'y intéressera d'autant plus que le contenu de l'ouvrage lui correspondra entièrement. Dans tous les cas, les excès sont à proscrire : S'il y a trop de livres à la maison, ou une injonction trop forte à lire, l'enfant peut faire un rejet. Certains parents, sans le dire directement, vont en effet faire sentir à leur enfant qu'ils ne « l'aimeront » que quand il saura lire. C'est très risqué. A l'inverse, l'absence totale de livres est tout aussi néfaste. Car s'il n'est pas familier à l'enfant, le livre a toutes les chances d'être associé à l'école, donc à la contrainte. Entre 8 et 10 ans, on peut leur lire des histoires plus complexes, sans images, ou des poèmes : l'essentiel est de monter que les mots sont un plaisir…