Nombreuses sont les personnes qui prennent le mois sacré du Ramadan comme excuse pour expliquer leur mauvaise humeur ou leurs fréquentes et subites colères. Les avis diffèrent quant à ce comportement qui prend beaucoup d'ampleur pendant la période du jeûne. Le spectacle qui s'offre quotidiennement, dans les moindres recoins du royaume jusqu'à l'heure de la prière du Maghreb, n'est guère de nature à adoucir les mœurs. L'on a beau assuré que les nerfs sont souvent à fleur de peau quand la faim et la soif tenaillent un individu, il n'en demeure pas moins qu'essayer d'expliquer la tendance générale à l'humeur massacrante pendant le ramadan n'est pas chose aisée. On ne déroge à cette sorte de « sinistrose ambiante » du moins jusqu'au coucher du soleil ; puisque pour un oui ou pour un non, pour une futilité, le ton monte à la vitesse grand V et il n'est pas rare que cela débouche sur des injures, des rixes, voire même plus, malheureusement. Le mois de Ramadan sert notamment d'alibi aux chauffards qui hantent les routes. « Ventre vide n'a pas d'oreille », dit l'adage, mais cela peut-il constituer éternellement un prétexte à des actes d'incivilité dus à l'excès de vitesse et à l'inconscience de personnes qui se moquent du code de la route comme de l'an quarante ? Selon les psychosociologues, il existe plusieurs catégories de coléreux. Il y'a d'abord les grands fumeurs et spécialement ceux qui fument plus de dix cigarettes par jour. On sait que la nicotine peut jouer sur le système nerveux du fumeur. Elle peut avoir un effet calmant ou excitant selon l'état d'esprit de ce dernier et selon la quantité de nicotine absorbée. Mais cela n'explique en rien, ni n'excuse le comportement fâcheux et coléreux de certains individus. Car tous les fumeurs ne sont pas des coléreux. Il existe aussi plusieurs cas de coléreux «occasionnels» et qui ne se manifestent que pendant le mois du ramadan et ils sont assez nombreux. Il y'a les personnes qui prennent la période du jeûne comme prétexte pour déverser leur rancœur sur les autres, profitant souvent de la candeur et de la tolérance de ces derniers. On rencontre aussi un autre ensemble de personnes que les psychosociologues rangent dans la catégorie des opportunistes. Ceux qui profitent des opportunités, ici du mois du ramadan, pour manifester leur colère. De ces deux cas précités, découle un phénomène social qui s'ancre dans toute la société et qui fait que les individus croient par ignorance que ces crises de colère souvent insensées, sont les pures conséquences du jeûne. Les signaux de la faim réelle sont des gargouillements dans l'estomac, la fatigue ou une mauvaise concentration mais jamais la colère. Il y a plusieurs façons de gérer les émotions comme le stress et l'ennui. Etablissez une liste de 10 choses que vous pouvez faire lorsque vous êtes dans cet état. Lisez un livre, prenez un bain, promenez vous, écoutez ce qui vous apaise ou bien appelez un ami (mais ne vous énervez pas sur lui) Le mois sacré du ramadan devrait permettre au corps de se débarrasser de beaucoup de toxines notamment pour les fumeurs. C'est une période d'éducation pour promouvoir l'éthique et les bonnes manières. Les gens qui fument ou ceux qui font éclater leur colère prétextant que les autres en sont la raison, ceux-là contredisent l'esprit et la lettre d'une religion qui prône tolérance et pacifisme. Il faut cesser de dire : «pardonnez-lui son emportement car il jeûne». La colère pendant le mois du ramadan est une défaillance du comportement de la personne et rien d'autre. L'avis du psy Avec ramadan il y'a ce changement fondamental qui se produit au niveau individuel et qui concerne le rythme physiologique. Sachant que ce rythme commande largement les comportements et les activités des personnes dans la vie de tous les jours, une prédisposition psychologique s'installe chez certains individus dès les jours précédant le ramadan et non seulement à ses débuts. Cette prédisposition argue chez eux la «tgarnina» dont ils font usage. Dans ce cadre, la soif et surtout la faim, comme étant des motivations correspondant à des besoins fondamentaux, sont pour beaucoup dans l'explication de ce type d'état psychologique, mais sans pour autant le justifier. De même que le manque de sommeil auquel est relié un type de mauvaise humeur et d'animosité de certains, notamment par rapport à l'exercice d'une activité. Quant à la privation de consommation de café, de tabac, etc., qui entraînent un manque et un besoin de doses, se traduisent chez certains sujets par des états d'explosions qui deviennent comme la marque de tempérament de l'abstinence. Il est vrai que le manque de doses (nicotine, caféine…) est souvent avancé pour justifier les excès ou les états d'humeurs colorés d'irritation et d'agressivité. Alors, que les personnes qui en font l'objet, au lieu de reconnaître l'existence chez elles d'un problème ou d'une anormalité (bien entendu, pas au point de la pathologie mais qui peut le devenir), se résignent, bien au contraire, au fait que c'est dû à une sorte d'inadéquation avec le jeûne et que d'une certaine façon elles considèrent inconsciemment que c'est un fait qui leur procure une satisfaction, vu que la situation de jeûne leur permet de libérer cette impulsion qui les mouvemente. Aussi, ces personnes s'attendent à ce que les autres comprennent et rapportent ces états comme justifiés par le jeûne. Il s'agit là d'une représentation sociale assez typique qui traverse la vie en société pendant cette période de ramadan. La perception sociale de certains comportements caractéristiques se retrouve bien intégrée dans les habitudes et les usages quotidiens, alors qu'ils ne sont conformes ni aux normes sociales ni aux règles de conduite que la religion prescrit au jeûneur dans l'accomplissement de l'acte d'abstinence. Sondage Qu'est ce que vous avez le plus de mal à supporter pendant le ramadan ? La faim 8,45% La soif 23,16% La fatigue 48,23% La cigarette 5,99% Autres 14,17%