L'Iran devrait disposer d'ici deux ans d'une fusée capable d'emporter une charge à mille kilomètres d'altitude, au delà de l'atmosphère terrestre, a déclaré le président Mahmoud Ahmadinejad dans des propos rapportés jeudi par l'agence Fars. «Les scientifiques iraniens sont actuellement au travail, et dans un avenir proche une fusée à trois étages nous emmènera à un orbite de 1.000 kilomètres, qui signifie sortir de l'atmosphère», a déclaré le président iranien dans une interview à une télévision locale rapportée par Fars. «La fusée que nous construisons aura une puissance au décollage de 120 à 140 tonnes, contre 32 tonnes pour celle que nous avons lancée pour le premier satellite» mis en orbite par l'Iran en février 2009, a précisé Ahmadinejad. «La première fois nous avons envoyé un satellite à 250 km, l'année prochaine ce sera à 700 km et l'année d'après à 1.000 km», a-t-il précisé. Ahmadinejad a par ailleurs confirmé le lancement «prochain» d'un satellite expérimental de télécommunications «prévu pour fonctionner pendant un an». Ahmadinejad n'a pas donné de date précise pour ce lancement, mais le ministre des Télécommunications Reza Taghipour avait annoncé début juillet qu'il était programmé pour la dernière semaine d'août. Ce satellite expérimental devrait être le deuxième à être mis en orbite par l'Iran après le lancement d'Omid (Espoir) en février 2009. Le lancement d'Omid, premier satellite construit en Iran, par une fusée Safir-2 également iranienne avait provoqué l'émoi des Occidentaux, qui avaient exprimé la crainte que cette capacité ne soit utilisée à des fins militaires. L'Iran dément avoir des objectifs militaires en matière spatiale ou nucléaire, mais les Occidentaux soupçonnent Téhéran de chercher à se doter de l'arme atomique et de capacités balistiques à longue portée pour délivrer des têtes nucléaires. Les ambitions iraniennes inquiètent le monde Les débuts de l'Iran dans le domaine spatial sont potentiellement inquiétants pour les pays occidentaux. Tandis que l'attention mondiale se concentrait sur la clandestinité du programme d'armes nucléaires de l'Iran, les analystes affirment que les projets spatiaux iraniens seraient le début d'une nouvelle étape dans ses efforts croissants pour maîtriser un éventail de technologies sophistiquées, dont les fusées et les satellites. Les occidentaux s'inquiètent dès lors d'une possibilité que Téhéran pourrait un jour utiliser ces avancées à des fins atomiques. Jusque là, les hauts responsables américains disent n'avoir pas protesté contre le programme spatial de l'Iran. Les agences de renseignements ont réexaminé leurs informations sur le lancement du satellite en automne dernier mais ont conclu qu'il ne justifiait aucune action. Les Etats-Unis n'ont pas non plus demandé à la Russie, acteur clé dans les négociations actuelles avec l'Iran sur l'enrichissement de l'uranium, de stopper les lancements.