Les secouristes tentaient d'atteindre dimanche les milliers de sinistrés piégés par des inondations «sans précédent» dans le nord-ouest du Pakistan, qui ont fait environ 900 morts, a annoncé le gouvernement. Selon les Nations unies, les crues ont touché un million de personnes et de nombreuses localités restaient coupées du monde à la suite des crues exceptionnelles provoquées par les pluies saisonnières de mousson. «Nous n'avons toujours pas d'image globale de la situation à cause de la rupture des communications, nous avons toujours du mal à entrer en contact avec nos bureaux dans les districts de Nowshera, Swat et Charsada», a déclaré Manuel Bessler, du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha). Des centaines de personnes ont péri dans la province la plus touchée de Khyber Pakhtunkhwa, l'ancienne Province de la frontière du nord-ouest (NWFP), qui borde les zones tribales situées le long de la frontière afghane. «Il s'agit de la pire inondation dans la province de Khyber Pakhtunkhwa dans l'histoire du pays», a déclaré samedi le ministre de l'Information de la province, Mian Iftikhar Hussain. Dans cette seule province, en plus des 900 morts déjà recensés, plus de 150 personnes sont portées disparues, selon le ministre. La capitale régionale, Peshawar, forte de 3 millions d'habitants, était coupée de l'extérieur et les voies de communication submergées, selon la même source. Les services pakistanais de météorologie ont fait état de précipitations «sans précédent», avec quelque 312 millimètres d'eau tombés en 36 heures dans le nord-ouest. La Commission européenne a annoncé samedi le déblocage de 30 millions d'euros d'aide humanitaire pour le Pakistan. L'Afghanistan voisin n'a pas été épargné: inondations et glissements de terrain dans l'est du pays ont fait au moins 65 morts et affecté plusieurs milliers de personnes ces derniers jours, selon le chef de l'agence afghane de gestion des catastrophes naturelles. Une semaine maudite pour le Pakistan Meurtri dès lundi par un cruel attentat, le Pakistan a vécu une semaine aux allures de descente aux enfers, plombée par un crash aérien, de terribles inondations et une nouvelle vague de condamnations internationales dénonçant ses complicités avec le terrorisme. La semaine précédente s'était achevée sous des auspices favorables, au rythme des déclarations positives des Etats-Unis et de l'Otan sur le «rôle important» du Pakistan dans la stabilité régionale, notamment en Afghanistan. Par ailleurs, lundi, un attentat suicide tue au moins huit personnes devant la maison d'un ministre provincial du nord-ouest, qui y pleurait avec sa famille la mort de son unique fils, tué quelques jours plus tôt par des inconnus à motos. Possibles épidémie en vue D'un autre coté, l'inquiétude au Pakistan grandissait lundi concernant les risques d'épidémie parmi les quelque 1,5 million de sinistrés après ces inondations meurtrières. Les autorités ont mis en garde contre la propagation du choléra et de gastroentérites en raison d'un manque d'eau potable, précisant que des évacuations médicales de sinistrés étaient en cours dans le district de Swat, théâtre l'été dernier d'une vaste offensive militaire contre les talibans. «Nous estimons qu'environ 100.000 personnes, des enfants pour la plupart, ont été touchées par le choléra et des maladies gastriques», a déclaré Syed Zahir Ali Shah, ministre de la Santé de la province de Khyber Pakhtunkhwa, dans le nord-ouest du pays.