Mohamed Nait Youssef À la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc de Rabat, le Prix international de poésie «Argana» a été remis, mercredi 22 novembre, dans une ambiance conviviale et chaleureuse à Giuseppe Conte, une des voix poétiques majeures de la scène culturelle italienne et mondiale. Ce prestigieux prix organisé par la Maison de la Poésie au Maroc et ses partenaires à savoir la CDG et le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, et qui a été décerné aux grandes signatures de l'écriture poétique, entre autres, Mohamed Serghini, Mahmoud Darwich, Mohammedin Khawad, Antonio Gamoneda, Charles Simic, Volker Braun, Mohammed Achaari, Nuno Júdice, a livré ses lettres de noblesse en donnant à la parole libre, humaine et sincère sa propre place. S'exprimant devant une salle comble, Giuseppe Conte a insisté sur l'importance du poème comme «pont spirituel entre l'Orient et l'Occident», et de la poésie pour faire entendre la voix des autres, ceux qui n'ont pas de voix. Ipso facto, cette poésie qui nous rappelle l'humanité de tout un chacun, dit-il, défend «les opprimés, les marginaux et les oubliés». Le poète a rappelé également « cette barbarie » visant à réduire l'essence humaine à une machine, à un « zombie », à un mort-vivant, mais qu'il faudrait battre et faire face. Giuseppe Conte a insisté sur les rôles primordiaux de la poésie pour battre en brèche cette montée en puissance de la culture de la marchandisation et de la consommation qui a régné dans la société occidentale ces dernières décennies, mais aussi de sortir des ténèbres à la lumière. Sans poésie le monde est désormais invivable, fade et sans âme. Le monde va de plus en plus mal. Et ce sont toujours la poésie, l'art et la culture qui poétisent la vie des humains. Aujourd'hui, dans ces temps actuels, où le monde a perdu la boussole, les poètes ont des rôles a joué, des grandes tâches à accomplir par le truchement de la parole libre et de la puissance du verbe. La poésie panse les plaies, dénonce les injustices, tisse des liens, apaise les esprits et nous rappelle les valeurs humaines partagées. Le monde a besoin, plus que jamais, de la poésie, de la voix de la sagesse et de la paix. Dire un poème, c'est résister contre la médiocrité et toute pensée visant à réduire l'Homme et toute son essence et sa singularité à un simple chiffre, et bien d'autres. La poésie, c'est peut être tout ce qui nous reste devant tous ces désastres et surtout cette laideur d'un monde fou et désorienté. Quand on a que la poésie...