Par Abdelghani Aouifia (MAP) Depuis la fin de la pandémie du Covid-19, qui a ébranlé le monde en général et l'Asie de l'Est en particulier, le Maroc est passé, dès l'entame de l'année 2023, à la vitesse supérieure pour renforcer les liens avec cette partie du monde abritant des économies qui se comptent parmi les plus puissantes au monde. Fort d'une stratégie fondée sur la diversification de ses partenariats, le Royaume est parti à la conquête de l'extrême orient sur la base d'un principe fondateur de sa politique étrangère : celui de la coopération gagnant-gagnant. De New Delhi à Tokyo, en passant par Beijing et Séoul, la volonté est la même : positionner les relations économiques avec les pays de la région sur une trajectoire durable en particulier dans les domaines qui font la force de l'économie moderne, dont l'industrie automobile à énergie nouvelle, les énergies renouvelables ou encore les nouvelles technologies. En s'inscrivant dans cette dynamique, le Maroc et les partenaires asiatiques partent d'un socle solide, fait de relations politiques et diplomatiques nourries par une amitié séculaire qui ne s'est jamais démentie. Dans toutes les capitales et centres économiques de cette région, visités par des délégations marocaines de haut niveau, le Maroc est perçu comme un partenaire fiable, offrant tous les ingrédients d'une coopération mutuellement bénéfique : résultat d'une politique novatrice de réformes mises en œuvre avec clairvoyance et anticipation sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Porte d'entrée par excellence en Afrique, le Maroc s'impose de droit dans tous les schémas de coopération triangulaire avec le continent, une vocation que le Royaume a pu renforcer et conforter à la faveur d'efforts inlassables de développement qui forcent respect et admiration à travers le monde. En Inde, deuxième économie asiatique et cinquième au niveau mondial, une visite effectuée en mars dernier par Mohcine Jazouli, ministre délégué chargé de l'Investissement, de la convergence et de l'évaluation des politiques, a été l'occasion non seulement de faire le point sur une relation qui ne cesse de se consolider, mais également d'identifier les meilleures voies pour approfondir le partenariat stratégique, scellé entre les deux pays à l'occasion de la visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans le sous-continent en 2015. Depuis lors, plus de 40 accords ont été signés entre les deux pays dans des domaines aussi diversifiés que la lutte contre le terrorisme, la cybersécurité, l'agriculture, les investissements et la formation professionnelle, soulignant l'importance du partenariat entre deux pôles majeurs de croissance. De nombreuses entreprises indiennes sont à présent implantées au Maroc, bénéficiant des avantages que le Royaume offre aux investisseurs étrangers. Mme Vijay Thakur Singh, directrice générale du Conseil indien des affaires mondiales (ICWA), constate, dans ce contexte, que dans leur quête de renforcer leur coopération, l'Inde et le Maroc se fondent sur un capital important d'entente et de convergence de vues. Cette ancienne diplomate estime que les deux pays sont appelés à exploiter au mieux ce capitale pour avancer vers davantage de coopération et à tirer profit de leurs vastes potentialités dans des domaines notamment pharmaceutique, informatique, fintech et innovation. Avec la Chine, deuxième puissance économie mondiale, la même volonté d'avancer vers un partenariat encore plus solide est affichée dans les deux capitales. La question de l'élargissement du partenariat maroco-chinois a été au cœur des entretiens ayant marqué la visite effectuée en mai dernier au Maroc par le président du Comité Permanent de l'Assemblée populaire Nationale de la République de Chine, Zhao Leji. Il s'agit d'un déplacement marquant qui traduit la volonté du Royaume et de la Chine d'aller de l'avant dans le renforcement de la diversité de leurs relations et partenariat stratégique, toujours sur la base du principe immuable de la coopération gagnant-gagnant. En juin dernier, les deux pays ont franchi un nouveau palier dans leur coopération avec la signature d'un Mémorandum d'entente entre le gouvernement marocain et le groupe sino-européen "GOTION High-Tech" pour la mise en place d'un écosystème industriel de production de batteries pour véhicules électriques et de systèmes de stockage d'énergie au Maroc. A travers ce partenariat, le Royaume envisage de s'associer à un acteur clé du secteur des énergies renouvelables et de la mobilité électrique. Peu avant la visite du plus haut législateur chinois au Maroc, une importante délégation marocaine, conduite par M. Jazouli, s'est rendue à Shanghai, l'un des premiers centres économiques et financiers de la Chine et de l'Asie, pour présenter les potentialités du Maroc et les opportunités d'investissement offertes par le Royaume. Un fort engouement a été constaté pour le Maroc en tant que hub économique lors de ce déplacement, qui a coïncidé avec la tenue du salon de l'automobile de Shanghai, événement mondial phare de cette industrie sans cesse innovante. Au Japon, pays du Soleil Levant, ou en Corée du Sud, pays du Matin Calme, le même élan est maintenu pour pousser les liens de partenariat tissés par le Royaume vers des horizons prometteurs. Avec le Japon, le Maroc poursuit les efforts pour rehausser la coopération déjà au beau fixe avec ce pays, qui dispose d'environ 70 entreprises implantées dans le Royaume, et qui demeurent les premiers employeurs étrangers avec un total de 40.000 salariés actifs, surtout dans le secteur de l'automobile. Pour Séoul et Tokyo, l'ambition est la même : saisir le vaste potentiel du Maroc, un pays stratégique qui représente une porte d'entrée en Afrique et vers un marché de plus d'un milliard de consommateurs, garanti par le réseau étoffé d'accords de libre-échange que le Royaume a conclus avec plusieurs pays et régions durant les deux dernières décennies.