Par Hajar Erraji Stabilité politique, prospérité économique, sécurité juridique et ressources diversifiées...Le profil attractif du Royaume fait des émules de par le monde. Dans son voisinage proche, l'offre Maroc aiguise de plus en plus l'appétit des Italiens, des clients de longue date liés au pays par des relations culturelles ancrées dans l'histoire. Récemment, le leader du transport maritime italien GNV (Grandi Navi Veloci) a célébré son 30ème anniversaire de création et son 15ème de présence au Maroc, son premier marché au niveau international. L'occasion de concevoir de nouveaux horizons de coopération et de revenir sur cette success story d'investissement en terre marocaine jetant des ponts au-delà de la Méditerranée. « Précédé seulement par l'Italie, le Maroc représente le deuxième marché le plus important de tous les temps pour GNV, » a affirmé le directeur général du groupe transalpin, Matteo Catani, cité par « Le Corriere Marittimo », notant que « le nombre de passagers, pendant l'été dernier ayant connu d'excellents résultats, a augmenté de 50% par rapport à 2021 et de 26% en comparaison à 2019. Courant 2023, GNV a ouvert des installations supplémentaires au Maroc, notamment à Tanger et Nador, a fait savoir le responsable, notant que le groupe est prêt à investir davantage. « Aujourd'hui est un jour spécial pour les relations entre l'Italie et le Maroc. Nous célébrons les 30 ans d'histoire de notre société et ses 15 ans d'opérations au Royaume. Une démonstration vertueuse de peuples qui s'unissent pacifiquement, d'économies qui prospèrent et de cultures qui s'enrichissent mutuellement », a affirmé l'ambassadeur d'Italie au Maroc, Armando Barucco, intervenant à cette célébration qui s'est déroulée au Palais des institutions italiennes. Le choix du "Palazzo Moulay Abdelhafid" n'a, d'ailleurs, pas été fortuit, selon la presse transalpine. Ce fleuron mauresque de la cité septentrionale, acheté par l'Italie en 1926, rappelle l'amitié qui prévalait depuis les temps entre les deux pays séculaires, rapprochant les peuples des deux rives, notamment au niveau économique. Au-delà du transport maritime, le secteur agroalimentaire demeure également l'un des points de convergence de premier plan entre les investisseurs marocains et italiens. "Le potentiel de coopération entre les investisseurs des deux pays dans le secteur agroalimentaire est très important", a affirmé à la MAP le président de la Fédération Italienne des Agriculteurs FAGRI, Gianfranco Grieci, insistant sur la nécessité de ''renforcer davantage ces liens pour servir nos intérêts mutuels, mais également pour contribuer à relever le défi de la sécurité alimentaire au niveau régional''. "Notre fédération accorde une attention particulière à la coopération avec les pays du bassin méditerranéen, particulièrement le Maroc, acteur actif et engagé dans la région, avec qui nous partageons des relations de culture, d'histoire, de traditions et de grande amitié", a poursuivi M.Grieci, revenant sur le succès de la foire « Mediterraneo food and travel", tenue il y a quelques mois à Naples, en présence d'hommes d'affaires, d'investisseurs et de leaders dans les secteurs de l'agriculture, de la distribution, de l'industrie alimentaire, de la logistique et du tourisme provenant du Maroc. Selon l'expert international en diplomatie économique et souveraineté, Amine Laghidi, membre de cette délégation, le "Royaume regorge d'énormes opportunités d'investissement dans divers domaines qui suscite l'intérêt des entreprises italiennes". Dans une déclaration à la MAP, M. Laghidi a expliqué que le climat favorable d'affaires dans le Royaume, "havre de stabilité et de paix'' et les importantes réformes politiques et économiques engagées ces dernières années, font de lui une plate-forme sollicitée par les investissements étrangers. "Sous le leadership éclairé de SM le Roi Mohammed VI, le Maroc se veut désormais une locomotive de développement en Afrique et dans la région, se hissant comme un véritable pôle économique plaçant la sécurité alimentaire et énergétique au centre de ses priorités", a indiqué M. Laghidi, soulignant le besoin d'une coopération accrue entre les différents acteurs, notamment privés, au niveau du bassin méditerranéen pour faire face aux défis économiques communs. Dans un contexte marqué par l'impact de la pandémie et du conflit en Ukraine, les pratiques de near-shoring sont, d'ailleurs, de plus en plus nécessaires, a-t il fait observer. D'après l'Institut italien pour les études de politique internationale, le Maroc, grâce à sa proximité géographique, sa stabilité politique et aux Hautes Instructions royales pour l'accélération du développement industriel, ainsi qu'à ses infrastructures avancées, « représente une réalité particulièrement prometteuse » dans ce sens. Au-delà de la dimension européenne, le potentiel stratégique du Royaume revêt, en outre, une importance considérable en tant que « porte d'entrée africaine » pour le commerce mondial, ou du moins pour ceux qui transitent par la Méditerranée, estime le think tank milanais.