Ouardirhi Abdelaziz Quand la maladie nous rattrape, on se sent parfois désarmé, ne sachant plus quoi faire, ou vers quel médecin aller pour être correctement soigné. Il y a un sentiment de peur, de crainte. Surtout quand on ne connait pas les fondements sur lesquels doit reposer la relation médecin-patient, et quels sont les droits du patient. La relation médecin-malade est la rencontre d'une confiance et d'une conscience (Louis PORTES – 1950). La confiance a toute sa place dans ces nouvelles relations entre praticiens et patients, mais il ne s'agit plus d'une confiance aveugle. Dans les années 70 et 80, la relation de soins prédominante consistait pour le patient à demander de l'aide à un médecin, et à suivre silencieusement ses décisions. Dans ce modèle paternaliste, le médecin utilise ses compétences pour prendre les décisions nécessaires à l'amélioration de la santé du patient. De nos jours, ces relations ont changé, procurant aux patients davantage l'autonomie de participation éclairée dans la prise de décision, ce qui naturellement entraine une diminution de l'autorité médicale. On peut en conclure qu'il y a une participation mutuelle et équilibrée entre le médecin et son patient. Juridiquement, on estime que consulter un médecin revient, pour le patient, à lui donner un mandat, celui d'être soigné. De son côté, le médecin s'engage alors à fournir les soins adéquats en fonction de l'état de santé de son patient. Mais, le malade a aussi des droits dont l'importance est essentielle à la pratique d'une médecine humaine. Parmi ces droits, on peut citer : le libre choix du médecin traitant , la communication , le droit à l'information, le secret médical...... Le libre choix du médecin C'est une question que beaucoup se posent, qui suscite parfois des débats, les avis sont partagés, contradictoires, conflictuels.... Mais dans la logique des choses, c'est oui. C'est évident qu'en cas de maladie, chacun de nous peut s'adresser au médecin de son choix. Il n'en demeure pas moins vrai que dans la réalité des choses, il en va souvent autrement. Surtout quand le malade est hospitalisé dans un établissement hospitalier public, où ce choix n'est pas toujours possible eu égard aux contraintes internes, à la pénurie de professionnels de santé, ce qui limite ce choix. Le respect du secret médical......... Importance de la communication Dans la pratique médicale, quel que soit le secteur d'activité du praticien public ou privé, aucun acte, aucune prestation, examen, auscultation, ne peut revêtir une importance, ou avoir une signification pour le patient, si le médecin ne communique pas avec son malade. Dans le domaine médical, la qualité des premiers contacts, les informations que le patient inquiet attend sur sa maladie, son traitement, son avenir, la confiance qu'il porte à son médecin ne dépendent que de la qualité de la communication entre soignant – soigné. De nos jours, les moyens de communication ont révolutionné le monde, on peut avoir accès au savoir, à tout avec un seul clic. Les patients sont devenus mieux informés, ils savent beaucoup de choses sur leur maladie avant de consulter un médecin. Ce qu'ils attendent du praticien, c'est plus de clarté, plus de précision, une meilleure connaissance de leur état de santé. Dans ce cas de figure, le médecin contribue à mieux sensibiliser ses patients, à les rendre plus responsables, mieux outillés pour devenir des acteurs actifs dans le processus de prévention de plusieurs maladies. On comprend dès lors mieux l'importance de la communication dans l'art de la pratique médicale. Il est clair que la communication représente un levier de réforme du système de santé visant l'amélioration de la qualité de la prise en charge, de l'accompagnement et de la sécurité des usagers et des patients, et partant c'est un devoir déontologique pour tout médecin. Le droit à l'information L'information est un élément central de la relation de confiance entre le médecin et le patient, et contribue à la participation active de ce dernier aux soins. De ce fait, tout médecin doit à la personne qu' 'il examine, qu'il soigne ou qu'il conseille une information loyale, claire et appropriée à son état. Les investigations et les soins qu' il lui propose. En d'autres termes l'information doit prendre en compte la situation propre du patient selon : son état de santé et l'évolution possible ; les examens envisagés et leurs déroulements, les soins, les thérapeutiques et éventuellement les interventions. Les objectifs de ces investigations et traitements doivent être annoncés, et les bénéfices escomptés expliqués. Les conséquences et inconvénients ; les complications et risques. Au Maroc, aucune indication claire et précise sur le devoir des médecins à l'information n'a été mentionnée au code de déontologie médical. Cependant, il y a bien des cas où le médecin est tenu de s'abstenir d'informer le malade lorsque le traitement en question comporte des risques exceptionnels. C'est ainsi que l'article 31 du code de déontologie marocain affirme qu' : «un pronostic grave peut légitimement être dissimulé au malade.» Respect de la vie prive des patients Tout ce qui se rapporte à la maladie du patient, la nature du mal dont il souffre, à ses conditions et capacités physiques, psychiques doit rester confidentiel. C'est le secret médical qui fait partie des traditions médicales les plus anciennes, comme en témoigne le serment d' Hippocrate. Au Maroc, cette obligation du secret trouve son fondement juridique à la fois dans le code pénal et dans le code de déontologie médicale. L'article 4 de ce dernier dispose : « Le médecin doit à son malade le secret absolu en tout ce qui lui a été confié ou qu'il aura pu connaître en raison de confiance qui lui a été accordée. ». Il s'agit donc d'un aspect fondamental de la pratique médicale, et d'un droit essentiel pour tout patient. Le médecin devra respecter les droits des patients, et préservera les confidences de son patient. Le médecin devra préserver le secret absolu sur tout ce qu'il sait de son patient, et ce même après la mort de ce dernier.