Forum Ecole-Entreprise, édition 2022(F2E'22) Propos recueillis par Romuald Djabioh « Le parcours grandes écoles face aux défis de transformation des métiers » est la thématique mise en évidence samedi dernier par l'ENCG de Tanger lors du Forum Ecole-Entreprise, édition 2022, regroupant un panel d'experts, de nombreux étudiants, ainsi que des opérateurs économiques. À ce propos, la rédaction Al Bayane a recueilli plusieurs déclarations, notamment avec Ahmed Maghni, directeur de l'école nationale de commerce et de gestion de Tanger; Mohamed Bachiri, directeur général du groupe Renault Maroc. « L'école nationale de commerce et de gestion de Tanger organise aujourd'hui, un Forum de rencontres d'idées et d'échanges qu'on appelle « F2E'22 ». L'objectif de cette initiative est de pouvoir permettre aux étudiants d'échanger avec des professionnels de haut niveau. Mais le plus important ici, ce sont les étudiants de l'école : ceux de la 5è année, les lauréats. À travers un débat de fond sur les transformations des métiers et les défis que les entreprises doivent relever, nous allons essayer d'apporter des recommandations et des propositions », a fait savoir Ahmed Maghni. Dans le même ordre d'idées, il a marqué l'accent sur les différents stands à visiter. « Nous allons par la suite visiter les stands où une trentaine d'entreprises y sont déjà installées. Après, nous aurons des ateliers parallèles sur des métiers, notamment de la finance, de la logistique, des ressources humaines etc. Il y aura également des ateliers sur la manière dont un CV doit être rédigé; comment passer un entretien d'embauche... » Le choix de la thématique a par ailleurs fait l'objet d'interrogations de la part de la presse nationale. À ce sujet, il a été on ne peut plus explicite. « Dans le monde entier, peu importe le territoire, les métiers connaissent des transformations. C'est-à-dire qu'il y a des métiers qui disparaissent et d'autres qui réapparaissent. Face à ce constat, je pense que les entreprises et les écoles doivent revoir leur façon de travailler, de telle sorte qu'il y ait un ajustement mutuel en permanence... » Dans la même perspective, Ahmed Maghni a enrichi ses propos. « Nous avons des entreprises qui vont très vite. C'est-à-dire qu'elles sont amenées à réagir rapidement pour survivre. De ce fait, je pense que le système mis en place doit changer, de manière à ce que l'on puisse intégrer davantage d'entreprises dans le système éducatif. Mais cela nécessite par exemple, qu'un certain nombre de textes de loi soient discutés, qu'un cadre institutionnel soit mis en place. Nous avons dans ce sens discuté de l'alternance. Cependant, cette idée pour un étudiant nécessite des prérequis; pour le protéger, pour l'encadrer au niveau de l'entreprise, pour financer ce système... » Nombre de conventions ont également été signées. Dans cette optique, notre interlocuteur a soutenu l'idée selon laquelle « il y a au niveau de l'établissement, une direction spécialisée. Un directeur adjoint chargé uniquement de la coopération s'en charge. Sans oublier le nombre de conventions déjà actives... » Cependant, concernant lesdites conventions signées, une remarque a été mise en exergue par ce dernier. « Mais il ne suffit pas seulement de signer des papiers, encore faut-il mettre en place des actions ? Ainsi, nous avons des conventions professionnelles non seulement avec des entreprises, mais aussi dans le domaine académique avec des établissements d'enseignement supérieur partout au Maroc… » Même son de cloche de la part de Mohamed Bachiri. Quels sont les enjeux derrière cela ? Pourquoi nous voulons développer ce genre d'initiatives? A ces interrogations parmi tant d'autres, le DG de Renault Maroc à été très explicite à l'endroit des étudiants. « Tanger est la ville automobile par excellence. Ces rencontres constituent le fer de lance de demain pour développer de nouveaux business, de nouvelles activités, de nouveaux emplois…En tant qu'étudiants, vous devez vous inscrire dans cette démarche. » Abondant dans le même sens, il a souligné que, « cette journée est organisée dans le but de mettre en valeur les produits fabriqués au Maroc, et qui répondent aux besoins de nombreux clients, avec un prix très intéressant permettant de générer davantage d'emplois… » « Je vois beaucoup de personnes très compétentes dans le cadre du management, de communication, de la gestion des équipes qui ont des problèmes. Qu'est-ce qui se passe? Les entreprises essaient de faire de leur mieux. Nous avons préparé les ingénieurs de telle sorte qu'ils puissent savoir comment gérer leurs équipes. Le rôle d'un patron est de pouvoir arriver à gérer son personnel... », a-t-il étayé. S'adressant toujours aux étudiants, aux futurs diplômés de l'ENCG de Tanger ; Mohamed Bachiri a indiqué que ces derniers sont considérés comme des ambassadeurs du Maroc. D'après ses propos, lorsqu'ils travailleront demain, ils seront amenés à promouvoir les produits marocains. « Il y a nombre de secteurs: automobile, industrie pharmaceutique, aéronautique…vous devez vous impliquer pleinement dans lesdits domaines… », a-t-il déclaré, tout en marquant l'accent sur les relations sociales. « Le dernier point qui est important pour moi, reste sans doute celui en rapport avec les relations sociales. L'école doit vous permettre de les préparer. Vous êtes appelés à travailler dans plusieurs entreprises. De fait, cet aspect est très important pour vous. Si vous n'êtes pas préparés par rapport à cela, sans le vouloir, cette situation pourrait vous porter préjudice plus tard au sein des entreprises dans lesquelles vous seriez amenés à travailler. .. », a-t-il conclu. Il est à rappeler que d'autres panélistes majeurs ont également pris part à l'événement : Sabik Salaheddine, président de la commission de développement du capital humain et formation de la CGEM TTA ; Omar Moro, président du CR de Tanger-Tétouan-Al Hoceima ; Assid Houbane, HR Director-North Africa, APTIV ; Bouchta El Moumni, président de l'Université Abdelmalek Essaâdi…