Pour faire face à la crise alimentaire qui affecte le monde entier, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres a appelé, lundi, la communauté internationale à agir ensemble et à débloquer des ressources de toute urgence. « Cela signifie de réintégrer immédiatement aux marchés mondiaux la production alimentaire de l'Ukraine, ainsi que les denrées alimentaires et les engrais de la Russie, et maintenir le commerce mondial ouvert », a souligné M. Guterres, dans un message vidéo diffusé lors d'une réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies consacrée à la crise alimentaire mondiale. Le chef de l'ONU a appelé à s'attaquer à la crise financière dans le monde en développement et à débloquer de toute urgence « toutes les ressources possibles » pour renforcer la protection sociale ainsi qu'à aider les petits exploitants et les petits agriculteurs à accroître leur productivité et leur autonomie. Il a aussi appelé à transformer les systèmes alimentaires à tous les niveaux, « afin de mettre à la portée de tous, partout, des régimes alimentaires abordables, sains et durables ». « La faim et la malnutrition sont en augmentation, avec près d'un milliard de personnes souffrant de la faim en 2021 », a prévenu, de son côté, le président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Abdulla Shahid, avant de citer une statistique de la Banque mondiale selon laquelle le conflit en Ukraine plongerait cette année 95 millions de personnes supplémentaires dans l'extrême pauvreté, et 50 millions dans la faim sévère. « Honnêtement, avant 2020, nous étions déjà loin d'atteindre nos objectifs en matière de sécurité alimentaire », a commenté le responsable onusien, notant que la situation est « désormais vraiment critique. Les chocs des multiples crises mondiales ont affaibli nos institutions et nos économies, et mis à mal notre capacité à réagir efficacement ». Citant le dernier rapport sur l'état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, il a précisé qu'au 30 juin 2022, l'indice mondial des prix agricoles devrait être supérieur de 34% à celui de janvier 2021, ajoutant que les prix du maïs ont augmenté de 47% et ceux du blé de 42% par rapport à janvier 2021.