La chambre des représentants adopte à la majorité la première partie du PLF 2025    Commémoration du 69e anniversaire du retour de feu SM Mohammed V d'exil    Absentéisme au Parlement : Les noms des députés manquants lus publiquement    Inondations : Sánchez remercie le Maroc pour son soutien aux efforts de secours à Valence    COP29 : Le Maroc et l'AIE renforcent leur coopération pour 2024-2026    Hicham Bennani : "Il y aura de belles surprises dès 2025"    M Tower. Le nouveau projet de Mfadel Group et Red Med    Pays-Bas : après une séance ministérielle houleuse, une secrétaire d'Etat d'origine marocaine démissionne    OCDE : nouveaux records des flux migratoires et de l'emploi des immigrés en 2023    Energie : la croissance de la demande de pétrole marque "un ralentissement important" pour 2024 et 2025    Paris condamne la démolition d'un centre financé à Jérusalem-Est    Gabon-Maroc: Harkas confirmé, Diaz et Bounou de retour    CAN Maroc 24: 16 nations qualifiées !    Lions de l'Atlas: la FRMF lance sa boutique en ligne officielle [Vidéo]    Pluies et neige attendues sur les sommets de l'Atlas    Covid-19: trois nouveau cas au Maroc    SPE Capital injects 450 million MAD into Dislog Group    Lausanne : Aquatis célèbre la coopération avec le Maroc pour la réintroduction du crocodile sacré en milieu naturel    Moroccan man expelled from Italy after violent outburst in Bolzano    Moroccan-born Dutch Minister Nora Achahbar quits cabinet over «colleagues' racist remarks»    Hommage : Quincy Jones et le Maroc    Arts plastiques : pluie de jeunes talents à la Villa des Arts    « Camping Jogger » : une journée d'activités autour du Dacia Jogger à Casablanca    Rabat : Première Fashion Week au Mall du Carrousel    La Fondation Al Mada lance l'Académie des Arts Régionale en partenariat avec le Ministère de l'Education Nationale du Préscolaire et des Sports    Trump désigne Doug Burgum ministre de l'Intérieur    Crédit du Maroc: Holmarcom annonce le succès de l'offre de vente au public    L'ex SG adjoint de l'ONU, Julian Harston à propos du Sahara marocain : «La souveraineté du Maroc est légitime et incontestable»    Le diabète, une urgence sanitaire et économique au Maroc    OCP Nutricrops et QatarEnergy signent un partenariat d'approvisionnement en soufre    Le Sénégal renforce ses infrastructures sportives    L'Office des Changes et la CGEM s'allient pour la mise en place d'un cadre formalisé d'échange et de coopération    Liquidité bancaire : le déficit se creuse de 6,63% du 7 au 13 novembre    Inondations en Espagne : Le Maroc mobilise un dispositif logistique significatif    Le festival Visa For Music revient pour une 11ème édition à Rabat    Oscars 2025 : "Everybody Loves Touda" de Nabil Ayouch éligible à toutes les catégories    Rabat-Salé-Kénitra : Le CRI commande une étude sur les chaines de valeur de cinq secteurs    La visite d'un responsable iranien au Maroc : Est-ce un pas vers l'ouverture des négociations pour la réconciliation des relations entre les deux pays ?    644 cyberattaques signalées au Maroc en 2024, déclare Abdellatif Loudiyi    Le Franco-marocain Abdelatif Benazzi rate de justesse la présidence de World Rugby    Football. Gabon-Maroc / Jour de match : Horaire ? Chaîne ?    Gabon-Maroc : à quelle heure et sur quelle chaîne suivre le match ?    Mike Tyson vs Jake Paul : à quelle heure et sur quelle chaîne voir le combat en direct ?    FIFM : Tim Burton, Sean Penn... casting de choc pour les 'Conversations'    Le Conseil de gouvernement adopte un projet de loi relatif au code du médicament et de la pharmacie    Le Polisario a commémoré, en catimini, sa «guerre» contre les FAR    Russie : Une île de l'Arctique rayée de la carte à cause du changement climatique    Morocco : Tax breaks for military industry development    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le social dans tous ses états
Publié dans Albayane le 23 - 02 - 2022

Alors que les membres du gouvernement sont occupés par leurs affaires, les conséquences socioéconomiques de la sécheresse et la flambée des prix font remuer le champ politique national.
La commémoration du 20 février s'est renforcée par la conjoncture. Les femmes, gestionnaires des ménages ; les jeunes, dans la tourmente du présent et soucieux de leur avenir ; des hommes, en perdition de leur foyer ou pire de leur équilibre mental, s'expriment à travers les réseaux sociaux.
Ils dénoncent la précarité dans laquelle ils s'enfoncent, l'inanité de l'action gouvernementale et le gouffre visible des inégalités sociales qui s'approfondit. Les médias officiels ne reflètent aucunement ce qui se passe dans la rue et se contentent des informations officielles et de leur étalage, répétant ce que tout le monde sait déjà, sans remporter la conviction.
La confiance se perd encore plus, car le discours se transforme en monologue épuisant, au lieu du débat et des propositions concrètes pour comprendre et répondre convenablement à la situation vécue.
Le mouvement social au royaume reste comme « une marmite de terre qui se met à bouillir ». Il se fait tort à lui-même suite à des comportements qui ne relèvent pas de la personnalité marocaine et dont les effets sont négatifs sur le cours méandriforme du processus démocratique.
Un voleur restera toujours un voleur, devant la population et devant la loi ; et son discours sur la hausse des prix, la vie des riches et les difficultés des masses populaires à joindre les deux bouts n'aura aucun écho, ni au souk vandalisé ni, et encore moins, dans les organisations institutionnelles de la société.
Ce qui s'est passé aux environs de Kénitra montre aussi la situation délabrée dans laquelle se trouvent ces « grandes surfaces » rurales que constituent les souks hebdomadaires. La coloration verte n'a pas touché ces structures du monde rural, fréquentées beaucoup plus par les paysans que par les nouvellement enrichis du Maroc Vert. On est encore loin d'une « classe moyenne rurale » !
Le mouvement social national est fort par le nombre et la nature de ses expressions. Manifestation revendicative importante, il reste toutefois affaibli car « éclaté, fragmenté, dispersé, discontinu, localisé, rarement de portée nationale et étalé sur le temps ».
Sa disjonction avec les partis politiques et les syndicats, dont la responsabilité est partagée, rend son encadrement incertain. Sa médiatisation à travers le numérique lui donne une ampleur réelle, alors que son influence sur les politiques publiques est discutable.
Il constitue encore « l'informel » du champ politique national et ses impacts sont similaires à ceux de « l'économie informelle » dans le champ des activités socioéconomiques. Il contribue, en l'état, beaucoup plus à l'aspect méandriforme du processus démocratique qu'à sa consolidation.
Dans le cadre de l'action gouvernementale néolibérale, les perspectives du développement du mouvement social sont en relation autant avec les éléments conduisant à la mobilisation qu'avec « le degré de fermeture » de nos gouvernants et leurs incapacités à répondre positivement aux revendications légitimes et aux aspirations de notre peuple à la vie digne et à la justice sociale.
Quoiqu'il en soit, son rôle reste essentiel dans l'évacuation des conflits et l'apaisement de la société dans sa recherche de l'application des droits de la personne humaine reconnus par la constitution, de son émancipation et de sa modernité.
Dans l'attente de la politique sociale promise, la conjoncture impose la tenue du « dialogue social ». Le Chef de gouvernement se retrouve avec les patrons de la CGEM et les syndicats représentatifs pour discuter, dans une première réunion, de « la paix sociale, d'une manière qui garantisse la justice sociale et la dignité humaine ».
Au fait, ce premier round (comme dans un pugilat) dans ce dialogue social « beldi » sera consacré à « s'échauffer et se tâter » sur l'ordre du jour (sans aucune décision sur l'augmentation des salaires ou leur indexation sur les prix ?) ; et, objectif essentiel pour le gouvernement, in fine diffuser les images de la rencontre et les déclarations d'usage.
Cela montre que cette rencontre tripartite n'a pas été préparée convenablement pour aboutir ; et aussi que ce concept de « dialogue social », tel qu'il est, n'est pas utilisé actuellement à bon escient pour « assurer la solidarité (et) faire face aux transformations de la société marocaine ».
Dans un avis du Conseil Economique Social et Environnemental (Auto saisine N° 50/2020), on retrouve l'historique de ce genre de réunion depuis sa genèse, les principaux résultats acquis, ses points forts et ses points de faiblesse. Le CESE conclut sur la nécessité de changer cette approche devenue obsolète, et avance 19 propositions pour institutionaliser un système intégré de dialogue social, dans une version « new » qui gère l'établissement de relations sociales nécessaires au développement durable et à l'émergence du pays.
C'est à l'aune de la mise en œuvre de cette nouvelle approche que sera évalué le dialogue social convoqué pour ce jour.
Notre beau pays où existe encore le bonheur, la joie et le plaisir de la vie est appelé à apaiser les relations sociales au sein de la population et entre celle-ci et l'Etat. Par cela, nos envieux seront nombreux ; ils passeront leur temps à être des contempteurs alors que le Royaume du Maroc avance vers la réalisation du développement humain, la consolidation de la démocratie et l'établissement de la justice sociale.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.