L'innovation dans le domaine agricole constitue un moteur de croissance et un facteur clé de succès pour avancer vers une agriculture connectée et une alimentation accessible à tous, ont affirmé, mardi à Casablanca, les participants à une conférence sur « Afrique résiliente: l'innovation au service de la sécurité sanitaire et alimentaire ». Organisée par le groupe pharmaceutique international Bayer, cette conférence a été l'occasion pour les experts de mettre en avant le rôle considérable de la technologie et de l'innovation dans la transformation de l'agriculture de demain, notamment avec la croissance démographique et les crises financières et sanitaires que traversent les différents pays. Ainsi, le Directeur général de Bayer SA Maroc, Jean Baptiste Boulay, a indiqué que le continent africain sera le plus peuplé du monde à l'horizon 2050, d'où la nécessité de réfléchir à des solutions innovantes pour se préparer et développer le secteur agricole, de façon à produire suffisamment pour tout le monde, ajoutant que cette rencontre a pour objectif de permettre aux experts de discuter des défis énormes auxquels font face les parties prenantes du secteur. Le DG de Bayer a, en outre, relevé que le groupe innove énormément dans le domaine de l'agriculture et des produits sanitaires chimiques et biologiques, notant qu'après la pandémie, il faudra mettre l'accent sur le domaine de l'innovation, l'agriculture et la santé. Par ailleurs, le Directeur de l'ingénierie des projets à l'Agence de développement agricole (ADA) Rachid Laghrieb, a affirmé que l'Agriculture marocaine est un secteur « très dynamique » qui dispose d'atouts « indéniables » et de potentiels « intrinsèques », résultant de la diversité des ressources naturelles, du savoir-faire et des avantages comparatifs des filières de production, notamment à l'exportation. Durant la crise du Covid-19, a-t-il poursuivi, ce secteur s'est imposé comme un secteur stratégique et prioritaire pour démontrer sa résilience face aux changements climatiques, notant que le Maroc a pu assurer l'approvisionnement en produits alimentaires et honorer ses engagements en termes d'exportations de produits alimentaires. M. Laghrieb a aussi souligné qu'un tournant majeur a été opéré pour le secteur avec le Plan Maroc vert (PMV), laquelle stratégie a fait de l'Agriculture, qui est forte de son caractère moderne, compétitif et inclusif, un moteur de croissance économique et sociale. Pour ce qui est de l'innovation et la technologie dans le secteur agricole, il a précisé que le département de l'agriculture a mis en place plusieurs programmes de recours aux technologies modernes, dont le registre national agricole. Pour sa part, le Directeur de la stratégie du développement et de l'innovation des Domaines Agricoles, Mohammed Lotfi Belmahi, a passé en revue les enjeux subis par les agriculteurs, dont les exigences sociétales et des consommateurs, l'enjeu réglementaire au regard des barrières de plus en plus stricts pour les pays qui cherchent à être de plus en plus protectionnistes, en plus de l'enjeu de l'attractivité. M. Belmahi a également évoqué l'enjeu environnemental du changement climatique et la contrainte de la profitabilité, estimant que l'innovation devienne un impératif de survie et non pas un choix. De son côté, le Directeur Général des conserves de Meknès, Mhammed Messaoud, est revenu le rôle considérable de l'innovation qui peut apporter de l'information en temps réel, soulignant que le manager agricole a besoin d'être informé en temps réel pour pouvoir prendre la décision adéquate au moment voulu. Le cadre dirigeant de Driscoll's au Maroc Kamal Ouhmad, à quant à lui, relevé que les ressources humaines et la main d'oeuvre qualifiée représentent un grand challenge pour le secteur agricole au Maroc, préconisant l'investissement dans les équipes d'innovation pour préparer le futur de la production marocaine et faire face à l'évolution des changements de la consommation, en termes de qualité, de besoins et de spécifications. Le responsable innovation et veille à Crédit Agricole du Maroc, Zakaria Talbi, a fait savoir que la crise sanitaire a accéléré cette prise de conscience et ce changement de mode de consommation et d'habitudes. Par rapport à la rentabilité, a-t-il soutenu, les institutions bancaires cherchent à adapter leur offre vis à vis de la clientèle agricole, pour maximiser les rendements et aller vers plus de rentabilité, et rendre la technologie au service de l'agriculture.