Le Secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken a salué vendredi «l'approfondissement des relations diplomatiques» entre le Maroc, le Bahreïn, les Emirats Arabes Unis et Israël un an après la signature des Accords d'Abraham aux «bénéfices qui ne cessent de croître». «Aujourd'hui, un an après la signature des accords d'Abraham, leurs bénéfices ne cessent de croître. Nous assistons à l'approfondissement des relations diplomatiques. C'est une année de premières», s'est félicité M. Blinken à l'occasion d'une réunion virtuelle avec ses homologues de ces pays, dont le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita. Le chef de la diplomatie américaine a cité, à cet égard, la visite du ministre israélien des Affaires étrangères, Yair Lapid, le mois dernier au Maroc, la première visite d'un ministre israélien au Royaume depuis 2003, notant que les deux pays ont récemment ouvert des bureaux de liaison. Les relations diplomatiques ont rendu possible le lancement de vols entre Israël et le Maroc, entre Israël et le Bahreïn, et entre Israël et les Emirats arabes unis, a-t-il ajouté. «Nombreux sont ceux qui cherchent à raviver les relations de longue date qui ont été coupées jusqu'à présent», a-t-il relevé lors de cet évènement, rappelant que plus d'un million d'Israéliens sont d'origine marocaine, dont cinq ministres du gouvernement actuel d'Israël. «Nous constatons que les liens entre les peuples se renforcent, malgré les graves problèmes posés par la pandémie de Covid-19», a souligné le chef de la diplomatie américaine, faisant observer que de nombreuses opportunités économiques, d'innovation et de collaboration ont vu le jour en l'espace d'une année. «Ces opportunités seraient formidables à tout moment, mais elles sont particulièrement importantes aujourd'hui, alors que nous nous efforçons de mieux nous relever de l'impact économique dévastateur de la pandémie», a-t-il soutenu, appelant «davantage de pays à suivre la voie des Emirats, de Bahreïn et du Maroc». Pour M. Blinken, «l'approfondissement des relations diplomatiques fournit également les bases nécessaires pour relever les défis qui exigent une coopération entre les nations, comme la réduction des tensions régionales, la lutte contre le terrorisme et l'atténuation de l'impact de la crise climatique». «La normalisation conduit à une plus grande stabilité, à une coopération accrue, à un progrès mutuel, autant de choses dont la région et le monde ont cruellement besoin en ce moment», a-t-il poursuivi. Evoquant le conflit au Proche-Orient, M. Blinken a soutenu qu'il faut s'appuyer sur «ces relations croissantes et cette normalisation grandissante» pour apporter des améliorations «tangibles» à la vie des Palestiniens, et pour progresser vers l'objectif de longue date de faire avancer la paix. «Palestiniens et Israéliens méritent des mesures égales de liberté, de sécurité, d'opportunités et de dignité», a-t-il dit. De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères a indiqué que «l'un de nos objectifs communs est de faire en sorte que d'autres pays suivent notre exemple et nous rejoignent dans ces accords et dans cette nouvelle ère de coopération et d'amitié». L'année dernière, des ambassadeurs ont été nommés, des ambassades ont été construites, nous avons lancé des vols directs, nous avons eu des visites réciproques et nous avons signé des dizaines d'accords durant le mois écoulé, a-t-il fait savoir, ajoutant que «d'autres encore suivront». «Nous allons consacrer les prochaines années à des projets stratégiques d'infrastructures (Eau, énergie, sécurité, alimentation, connectivité) à un niveau régional», a précisé M. Lapid. Le ministre israélien a ainsi plaidé en faveur de l'élargissement de cette coopération «au service de la paix dans la région». Pour le chef de la diplomatie du Bahreïn, Abdullatif bin Rashid Al Zayani, «cette célébration est l'occasion de commémorer non seulement ce qui a été réalisé mais aussi d'aller en avant pour voir comment mettre à profit ces accords historiques pour faire avancer la paix, la stabilité et la prospérité de l'ensemble du Proche-Orient et de ses populations». «L'an dernier a montré qu'en dépit des défis, le changement est possible pour notre région sur la voie de la sécurité et la paix pour nous tous», a souligné le ministre. Abondant dans ce sens, le représentant des Emirats Arabes Unis, Anwar Gargash, a affirmé que «nous pouvons tous être plus constructifs en édifiant un espace de confiance qui nous permettra d'écarter une grande partie des craintes du passé et de les remplacer par des espoirs pour l'avenir». Il a mis l'accent, à cet égard, sur les «immenses opportunités de paix et de coopération» offertes par les Accords d'Abraham, en particulier pour les jeunes générations.