Placés sous le signe de la reprise, les échanges extérieurs et plus particulièrement les exportations ne cessent de poursuivre leur montée, profitant notamment de l'initiative de la banque de projets industriels qui, grâce à son riche potentiel à l'export, vient contribuer à cette dynamisation des marchés marocains à l'international. Après un moment de répit, covid-19 oblige, la majorité des indicateurs du commerce extérieur ont sitôt repris leur élan et renoué avec leurs niveaux d'avant-crise. Les exportations ont même signé des plus hauts de 5 ans, confirmant encore une fois la résilience de certains secteurs exportateurs du Royaume face à la crise pandémique. Les récentes statistiques de l'Office des changes illustrent bel et bien la tendance haussière de la majorité des secteurs exportateurs qui ont su tirer leur épingle du jeu et ce, malgré le contexte international difficile dicté par la propagation du coronavirus et ses différents variants. De belles performances sectorielles ... l'automobile en vedette En hausse de 24% en glissement annuel, les exportations ont engrangé au cours du premier semestre de l'année 2021 près de 152,88 milliards de dirhams (MMDH), soit le plus haut niveau atteint durant la même période au cours des cinq dernières années. Dans ce sillage, les exportations du secteur automobile se sont élevées à 42,3 MMDH pour les six premiers mois de l'année, en net rebond d'environ 43%. Ces ventes dépassent en effet celles réalisées durant la même période des quatre années précédentes. De visu, l'export automobile est passé au cours des dernières années à la vitesse supérieure avec un chiffre d'affaires de 80 MMDH en 2019 et de 72 MMDH en 2020. Depuis au moins 7 années, ce secteur est de loin le premier exportateur du Maroc. Autre secteur phare dans le panier des exportations marocaines, le textile et cuir dont les exportations ont augmenté de près de 35% au titre du premier semestre de l'année 2021. Cette évolution est due à la hausse des ventes des vêtements confectionnés de 43,1% et celles des articles de bonneterie de 52,5%. Ce secteur a lui aussi fait preuve d'une grande résilience et agilité malgré la baisse de la demande aussi bien nationale qu'internationale. Avec 1.628 entreprises employant 189.000 personnes, soit 22% des emplois au niveau national, ce secteur permet de générer un chiffre d'affaires de 36,5 MMDH à l'export. Secteur vital pour l'économie nationale, l'agroalimentaire a, à son tour, su surmonter l'épreuve covid. Grâce à son contrat-programme 2017-2021, le secteur a réalisé de bonnes performances en termes d'investissement, mais aussi et surtout en matière d'exportation de produits marocains qui gagnent de plus en plus en compétitivité à l'international. En six années, les exportations du secteur agroalimentaire ont connu une croissance de plus de 40%, elles sont passées de 23,4 MMDH en 2014 à 32,8 MMDH en 2020. Pour l'année 2021, les exportations du secteur agriculture et agroalimentaire se sont améliorées de 6,5% au titre des six premiers mois. Les exportations des phosphates et dérivés ne sont pas en reste, elles ont augmenté de 23,8% atteignant 31,04 MMDH à fin juin 2021. Banques de projets: De nouvelles opportunités à saisir pour l'export La banque de projets, lancée l'année dernière, est une décision judicieuse eu égard à ses impacts considérables attendus sur la promotion de l'investissement industriel local. Outre son atout de substitution à l'importation, ce dispositif serait à même de créer une véritable synergie à l'export et par conséquent impacter positivement la balance commerciale. A la lumière du premier bilan d'étape de ladite banque, un total de 523 projets d'investissement industriel ont été validés jusqu'au début juin dernier, soit un potentiel de substitution de l'ordre de 35,5 MMDH d'importation et un potentiel à l'export de 50 MMDH. Selon des estimations, ces résultats auraient un impact global sur la balance commerciale de plus de 85 MMDH. Cette initiative vient ainsi s'ajouter aux différents efforts consentis par le Maroc en vue de promouvoir ses exportations. Grâce à une amélioration et une diversification, au fil des années, de son offre exportable, le Royaume a gagné considérablement en compétitivité et a intégré, à bon escient, les chaînes de valeur régionales et mondiales. Pour la prochaine ère, l'enjeu majeur demeure celui de la décarbonisation des entreprises exportatrices afin de s'aligner aux nouvelles exigences de durabilité à l'export. Des efforts de verdissement de l'offre exportable devront alors se poursuivre pour gagner le grand pari du renforcement de la compétitivité du Maroc à l'export.