Octuple tenant du titre, le Paris SG a laissé échapper le Trophée des champions contre Lille (1-0), dimanche à Tel-Aviv, une défaite qui fait tache au vu de ses immenses ambitions. Vainqueur du Championnat en mai dernier, le LOSC maintient sa belle dynamique, avec cette coupe qu'il remporte pour la première fois de son histoire. Le Portugais Xeka, d'une sublime frappe de 20 mètres avant la mi-temps (45e), a scellé le succès logique des Lillois, contre des Parisiens trop diminués pour emballer la rencontre. Mais les absences de Neymar, Kylian Mbappé, Angel Di Maria, Sergio Ramos ou Marquinhos ne doivent pas être « une excuse » pour le PSG, insistait avant le match l'entraîneur Mauricio Pochettino, qui a perdu Idrissa Gueye (Covid-19) quelques heures avant le coup d'envoi. Le technicien argentin, obnubilé par la gagne, voulait démarrer par un trophée un exercice 2021/22 placé sous le signe de la revanche, après la décevante 2e place de Ligue 1 de la saison dernière. « Je pense que globalement, on a été meilleur ». « On méritait sur l'ensemble du match malgré tous les joueurs qui n'étaient pas là », a néanmoins estimé Pochettino après la rencontre. Malgré le mercato XXL, qui s'est vu à Tel-Aviv avec Achraf Hakimi (titulaire) et Georginio Wijnaldum (entré à la 70e), le retour au sommet du pays ne s'annonce pas aussi facile que prévu. Il lui faudra attendre le déplacement chez le promu Troyes, samedi pour la 1re journée de Ligue 1, pour peut-être atteindre l'altitude souhaitée. Paris a encore besoin d'intégrer ses stars, dont Neymar qui retrouve la semaine prochaine l'entraînement, et de se créer une identité. Tout le contraire de Lille, qui a su saisir sa chance, avec une méthode similaire à celle qui a fait sa force en 2020/21, avec Christophe Galtier. « C'est aussi un peu son titre, a reconnu au micro de Prime Video son successeur Jocelyn Gourvennec. Il y a une force collective dans cette équipe, du talent aussi. On a retrouvé ça ce soir. » Solides en défense, chirurgicaux en contre, les « Dogues » ont joué sur leurs atouts, avec à la baguette le buteur turc Burak Yilmaz, pas loin d'ouvrir le score à trois reprises (6e, 7e, 40e). C'est finalement Xeka qui a récompensé les efforts des Lillois, d'un tir soudain qui a réveillé une partie jusque-là plutôt équilibrée. L'été du milieu portugais est un exemple de résilience: mi-juillet, il a été impliqué dans une bagarre avec… son coéquipier Tiago Djalo, à la mi-temps d'un match amical. Le voilà héros de la soirée, avec la statuette d'homme du match ! En face, Paris a reposé sur les percées de Hakimi pour déstabiliser le bloc nordiste, dans le couloir droit, où la recrue a fait parler ses qualités de vitesse. Mais à l'image de son équipe en difficulté, le Marocain a connu une soirée compliquée, perturbée par les sifflets du public de Tel-Aviv à chacune de ses prises de balle. Le joueur a notamment pris position pour la Palestine au printemps dernier, au cœur d'une nouvelle crise israélo-palestinienne. Dans cette drôle d'ambiance, le PSG a tenté de se sortir du marasme, renforcé par la chaleur (29 degrés au coup d'envoi), par deux frappes de loin (28e, 39e) que le gardien Leo Jardim a repoussées. La seconde période a été du même acabit pour des Parisiens sans idées face à des Lillois repliés façon « tortue romaine ». De la tête, Abdou Diallo (56e) a eu la meilleure occasion, sur corner, mais le défenseur a raté le cadre. Même maladresse pour Julian Draxler (75e). L'entrée de Wijnaldum, qui a eu sa chance (90e+1), a redonné du souffle aux Parisiens en fin de match, mais Lille était infranchissable. Jardim a bien loupé son dégagement (90e+2), en tirant directement sur Mauro Icardi, mais le buteur argentin n'a pas pu profiter de son erreur. « On était la meilleure équipe en seconde période. C'est dur d'accepter » la défaite, a lancé Draxler. Paris reste sans but. Son dernier « zéro » sur le plan national remontait à la défaite contre Lille en Championnat (1-0), début avril, un revers qui a coûté très cher dans la course au titre. Reste aujourd'hui à écrire une autre fin pour les Parisiens.