Les efforts entrepris par le Maroc pour préserver l'environnement sont réels et louables, même si les actions paraissent comme une épée dans l'eau, face aux grands déficits constatés dans la lutte contre les gros pollueurs. Le choix de la ville de Rabat comme capitale mondiale de l'environnement est une opportunité pour enfoncer un peu plus le clou dans la plaie qui fait souffrir les Marocains. Certes, une législation avant-gardiste existe et des mesures progressives sont préconisées pour améliorer l'environnement marocain et faire prévaloir le développement durable. A côté de l'inculcation d'une culture « verte », aux écoles comme aux adultes, les zones noires de la pollution doivent disparaître à court terme. Aussi, si des efforts ont été consentis par certains pollueurs en certifiant leurs démarches environnementales et des projets de nouvelles décharges publiques, le gros morceau consiste en la lutte contre les eaux usées qui représentent le plus éminent des dangers. L'axe côtier atlantique est connu pour être hautement pollué, de Tanger à Agadir, en passant par le Gharb, Casablanca, El Jadida et Safi. Bien des usines continuent à déverser des produits toxiques (déchets organiques) dans nos eaux. Cela concerne l'industrie agro-alimentaire, l'industrie chimique et l'industrie textile et du cuir, principaux pollueurs. Certaines entreprises font l'effort de s'aligner sur les normes internationales ou du moins à diminuer leur contribution à la pollution générale. Mais de nombreuses unités continuent à ignorer les lois en vigueur et à poursuivre, sans état d'âme, leurs forfaits, sous le prétexte fallacieux du coût élevé de l'engagement sain en faveur de l'amélioration de la qualité de la vie. La pollution atmosphérique, concentrée dans nos grandes villes, est visible à l'œil nu et cause de grandes nuisances. Et si le gasoil propre a permis de réduire drastiquement les émanations de gaz carbonique et le taux de soufre dans l'atmosphère, il reste, cependant, que l'état du parc des véhicules laisse beaucoup à désirer. Les vieux camions, bus et voitures continuent à polluer la vie des citoyens dans les grandes villes, surtout à Casablanca. A ce niveau, il faudra aussi sévir. Parallèlement, l'implantation des arbres, surtout dans les axes urbains qui souffrent par les embouteillages, est une action qui ne demande pas de grandes enveloppes financières mais tout simplement une implication directe dans la lutte pour un cadre de vie propre.