Notre pays caracole au firmament du progrès pluriel. Ce n'est nullement une présomption farfelue, mais une réalité plausible! Il s'est fait une Constitution parmi les plus étoffées au monde, du moins dans la cour de l'émergence. Il se bat pour se faire sienne une nation de paix, de justice et de démocratie. Il force le respect et l'estime de son entourage par son approche résolument tournée vers l'ouverture et la tolérance, en dépit de la perception «conservatrice» qu'il dégage de par sa non-laïcité accablante. En parallèle, la notion de l'Etat avec tout ce qu'il pourrait s'opérer en matière de structures de médiation, de régulation et de contrôle, se fortifie en progression soutenue. La monarchie par le biais de laquelle il maintient son unité séculaire et sa stabilité substantielle, symbolise la symbiose et la pérennité sur une patrie intégrative. Elle tire son Pouvoir du rite historique, dicté par l'allégeance et la «sacralité» ancestrales, mais aussi de la contemporanéité de la loi suprême. C'est une royauté vivante, agissante et visionnaire qui se met constamment à l'écoute de son peuple, exemple de l'anticipation salutaire du 9 mars qui eut ouvert la voie des réformes, en pleine turbulence du fameux printemps arabe déclenché en 2011. Qui entrave alors l'évolution de ce pays qui renferme ces fondamentaux de taille? Le Maroc des paradoxes, dirait l'autre, à voir tous ces déficits qui le tirent vers le bas, malgré son énorme potentiel. Un Maroc qui ne parvient guère à combler ses inégalités béates, puisqu'il regorge à craquer des oligarques rentiers et richissimes aux dépens des larges franges délaissées de la société. Un Maroc pillé impunément jusqu'au cou par une minorité qui spolie au grand jour, ses richesses en terre et eau par le soudoiement et la connivence flagrants...Face à cette gabegie qui ne cesse de proliférer, l'intelligentsia, pour la plupart issue de la petite bourgeoise, se la coule douce. Elle «soigne» son statut social et bronze idiot sur les côtes du littoral, sans se soucier du reste. Elle pêche par le manque de citoyenneté au point de se désengager, pour une bonne partie, de tout devoir civique. Et si elle s'y met, c'est toujours pour relever son registre davantage, en se faisant «louer la joue» à la solde des commanditaires ignares. Les intellects dont avait parlé Antonio Gramsci, le théoricien marxiste italien, sont «absorbés» par les manies ambiantes de l'opportunisme. Le concept de l'appartenance patriotique s'effrite dans le rang des intellects, depuis qu'il s'était éteint dans une large partie du mouvement national, du camp de la gauche, des l'université de l'Union Nationale des Etudiants du Maroc (UNEM)...Pour substituer à toutes ces flammes étincelantes dont la lumière aurait éclairé sans doute, les chemins de l'expansion, le régime avait opté pour la «procréation» d'autres partis politiques fantoches et pour la «prolifération» du péril obscurantiste pour contrecarrer la montée du courant progressiste et démocratique. Antonio Gramsci, l'intellectuel organique, tel qu'il se réclame, disait un jour : «Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur, surgissent les monstres !». Au Maroc, le nouveau monde qui peut sauver le pays des contrastes dans lesquels il s'ébat, n'est autre que celui des intellectuels. Il devrait enfin sortir de son hibernation, se démarquer des «miettes» de l'hégémonisme humiliant, jouir de la satisfaction morale auprès des démunis et se racheter de leur lâche dérobade à l'égard de la Nation! La libération du Maroc ne peut être que celle de ses intellectuels et l'implication de ses cadres dans cet édifice de la construction nationale ! Et ce n'est pas pour rien que Mao Tsé Toung, le grand manitou de l'empire chinois, avait instauré «la révolution culturelle», dès l'aube de son ébauche phénoménale!