Le ministre de la santé, Khalid Ait Taleb aurait-il revenu sur sa décision, celle de l'annulation des congés du corps médial ? Pour le moment, rien n'est officiel. Cependant, selon des sources, le chef du département de tutelle aurait donné ses instructions aux directeurs régionaux de la santé pour faciliter les congés annuels. Une décision prise apparemment sous la pression exercée par les organisations syndicales. En fait, la grogne monte d'un cran chez le corps médical. En fait, les actes de protestations qui ont eu lieu ces derniers jours et ce suite à l'appel de la Fédération nationale de la santé, relevant de la Centrale syndicale l'UMT, nous renseignent amplement sur le climat tendu régnant au sein du secteur de la Santé. Rien que pour la journée de mardi 11 août, environ 51 sit-ins ont été organisées devant l'ensemble des structures hospitalières avec la participation des centaines de femmes et d'hommes représentant le personnel de la santé, affirment nos sources. Il faut dire que cette action contestataire survient après que le syndicat a boycotté le dialogue social qui s'est déroulé le 4 août courant et initié par le ministère de la Santé. Les motifs qui ont poussé les responsables syndicaux à prendre une telle décision, consiste à ce que le chef de département de tutelle aurait vouloir absorber la colère du personnel de la santé, en voulant en réalité imposer un dialogue dont les outputs ont été déjà fixés au préalable. «On ne peut point parler d'un dialogue sérieux alors que le ministre veut dicter sa vision des choses», souligne à Al Bayane, Rahal El Housseini, Vice-secrétaire général de la Fédération nationale de la Santé. Gestion optimale de l'effectif D'ailleurs, a-t-il ajouté, «le ministre actuel depuis son installation en octobre 2019 a préféré se recroqueviller sur lui-même au lieu d'inscrire son action dans une démarche participative. Il a fallu attendre que les contestations se multiplient pour qu'il nous convoque à un dialogue». Abondant dans le même ordre d'idées, le responsable syndical déclare que son organisation déplore les primes dérisoires que le ministre voulait octroyer aux infirmiers et médecins qui travaillent directement dans les unités de soin de la Covid-19. Et de préciser que «l'un des points légitimes contenu dans le dossier revendicatif porte sur la généralisation de la prime exceptionnelle à toutes les catégories professionnelles qui sont tous au front de la bataille et ce sans exception», «étant donné que l'acte médical est un processus collectif», a-t-il martelé. Argument à l'appui, Rahal El Housseini fait savoir que depuis le déclenchement de la crise pandémique 400 personnes du corps de la santé été contaminées par la Covid-19 dont 200 sont actuellement sous traitement médical comprenant des personnes qui ne travaillent pas directement dans les structures de traitement de la Covid-19. Autre point souligné par Rahal El Housseini, «celui de l'annulation du congé de tout le personnel», sachant, a-t-il expliqué que parmi les recommandations des deuxièmes assises nationales de la santé qui se sont déroulées en 2013, figure la nécessité de reconnaitre la spécificité du secteur. Comme quoi, la gestion de la crise sanitaire requiert la mise en place d'une gestion intelligente des ressources humaines en vue de les épargner du risque de la contamination et préserver le moral de tous. Cela étant, une décision en bonne et due forme devrait en principe obliger le congé à une partie du personnel afin de permettre une gestion optimale de l'ensemble de l'effectif, a-t-il conclu. Khalid Darfaf