Sauf mauvaise surprise de dernière minute en matière d'évolution de la situation épidémiologique en rapport avec Covid-19, l'on est en principe à une dizaine de jours de la date du déconfinement officiellement annoncé et de la levée de l'état d'urgence sanitaire en vigueur depuis 20 mars dernier au Maroc. Autrement dit et si tout va bien, l'on est à quelques jours seulement des retrouvailles, en nombres certainement réduits, dans les terrasses des cafés pour commander et siroter un café «expresso» SVP ! Car en fait, qu'est-ce que la vie sans cafés, sans restaurants, sans magasins, sans retrouvailles en café ou restaurant entre familles et amis. Le confinement l'a réduit en vie vidée de sa substance et de liberté. Bien que la décision ait été nécessaire pour endiguer la propagation de la pandémie meurtrière du Covid-19 et sauver des vies humaines. Une cause juste quoi. Pour ce faire, les préparatifs vont bon train depuis l'Aid El Fitr, profitant d'un certain assouplissement des directives du confinement. Nombre de cafés populaires et non populaires se sont lancé dans des opérations de propreté et de nettoyage de leurs locaux et terrasses en prévision de leur réouverture, encouragés en cela par l'autorisation accordée, dès le 28 mai aux cafés et restaurants pour reprendre leurs activités pour les services à emporter et livraisons à domicile. Réagissant à cette annonce, la Confédération marocaine des métiers de bouche (CMMB), en concertation avec l'ensemble des entreprises de toutes tailles du secteur, a appelé mercredi par voie de communiqué ses membres à se conformer aux directives sanitaires dès la reprise de l'activité après la levée du confinement. Tout en saluant cette mesure, la CMMB appelle les opérateurs du secteur à respecter scrupuleusement les mesures d'hygiène, de prévention et de distanciation pour la préservation de la qualité professionnelle de service, de production et de satisfaction du consommateur dans un cadre sanitaire approprié, conformément aux instructions du ministère de la Santé et de l'Office national de la sécurité sanitaire et alimentaire (ONSSA). Plusieurs autres mesures allant dans le même sens d'un déconfinement progressif et prudent, qui ne dit pas son nom, sont annoncées au fur et à mesure de l'évolution de la situation épidémiologique dans le pays. Ce qui est compréhensible, car le déconfinement va certainement s'étaler dans le temps pour déboucher sur une reprise maitrisée de la vie normale, tout en évitant le risque d'une recrudescence de la pandémie, contrairement au confinement mis en place en application de l'état d'urgence sanitaire pour faire face à la propagation du coronavirus. Dans cet ordre d'idées, l'ONCF a annoncé pour sa part la reprise progressive du trafic ferroviaire à partir du 1er juin. Et ce à la suite de la décision du ministère de l'intérieur, qui autorise les déplacements entre les villes sur présentation uniquement d'ordres de mission. Mais ce qui est excitant, c'est cette réouverture prochaine des terrasses des cafés, qui font partie intégrante du décor de la vie partout dans le pays. Et ce n'est pas pour rien que d'aucuns parlent de cafés-théâtres. D'autres en ont fait depuis une langue date un moyen d'exprimer aux invités leurs sentiments de générosité comme c'est le cas dans les pays arabes du Golfe et surtout en Ethiopie, où le café (arbuste et graines) aurait vu le jour pour la première fois. Le café, «Qahoua» en langue arabe, désigne à la fois la boisson et le lieu aménagé pour y prendre la boisson, décoctée aux graines d'arabica fortement présente dans les arts de la table des cultures du Moyen-Orient et discuter avec les autres : amis et non amis, connaissances et inconnus, etc…, jouer, se divertir, lire des journaux et s'informer. L'évolution a fait que le lieu accueille non seulement ceux qui désirent boire du café, mais également d'autres qui veulent échanger, prendre d'autres boissons, manger, fumer. On s'en sert aussi pour se fixer des rendez-vous, indiquer des adresses, orienter les gens perdus, jouer à toutes sortes de jeu allant du billard aux cartes et jeux de hasard. D'aucuns en ont fait leur lieu de travail, d'affaires, etc. «Arabica» serait l'une des marques les plus prisées au monde. Et pourtant, aucun pays arabe ne compte de plantations de café. On l'avait baptisé ainsi, selon une des versions les plus plausibles, car les anciens négociants du café de Habacha étaient d'origine yéménite. On raconte aussi que c'est un berger yéménite qui aurait remarqué pour la première fois que son troupeau de moutons et de chèvres semblait être plus agité et plus éveillé en mangeant et en recherchant frénétiquement des graines de café sur les arbustes ou par terre. Histoires à vérifier quoi, bien sûr!.