Amine Sbihi: «Mettre en place un plan national pour la technologie éducative» Youssef El Azhari: «Garantir l'égalité des chances à tous les élèves» Boujama Mahtat: «La formation à distance requiert une évaluation externe» «Il ne serait pas objectif d'endosser toute la responsabilité des inégalités numériques au ministère de l'Education nationale, mais il aurait été possible de gagner le pari de l'enseignement à distance si le département de tutelle a su bien exploité les réformes initiées auparavant», a souligné Mohamed Amine Sbihi, membre du Comité central du Parti du progrès et du socialisme (PPS), lors de la conférence consacrée au thème de «L'état de l'urgence sanitaire et les défis de l'achèvement de l'année scolaire», diffusée mercredi 13 mai, via la page officielle du Parti du Livre sur Facebook et animée par le journaliste, Mohamed Hajjioui. Pour l'ancien ministre de la Culture, il serait malsain de dénigrer les efforts du ministère en matière de la production numérique en vue de réussir la continuité pédagogique de l'année scolaire, mais il faut souligner que l'enseignement à distance ne peut jamais remplacer l'apprentissage en présentiel. D'ailleurs, a-t-il expliqué, ce mode d'apprentissage soulève, outre les disparités numériques, des problèmes portant sur la disponibilité des logiciels et des équipements numériques et la maitrise de la technologie digitale par le corps enseignant. «La crise provoquée par la pandémie a montré la nécessité de placer la technologie éducative au cœur des priorités de la réforme», a-t-il souligné. Cela étant, l'amélioration de la qualité de l'opération d'apprentissage en présentiel passe par le renforcement des technologies de l'information dans l'espace scolaire, a-t-il insisté. Comme quoi, l'apprentissage à distance et la formation en présentiel sont deux processus complémentaires visant l'amélioration de l'opération éducative. D'où la nécessité de mettre en place un plan national de la technologie éducative, a-t-il plaidé. Pour ce faire, l'intervenant a souligné l'importance de réunir les efforts de tous les acteurs concernés afin d'élaborer un programme spécifique avec des contenus numériques adaptés à la stratégie nationale tout en visant la le développement des capacités des acteurs éducatifs, l'épine dorsale du système de l'enseignement. Egalité des chances De son côté, Youssef El Azhari, directeur du Centre national pour l'innovation éducative et l'expérimentation a mis en exergue les mesures prises par le ministère pour sauver l'année scolaire. Des mesures qui ont été prises dans le cadre d'un processus participatif avec l'ensemble des acteurs, soulignant dans ce sens que le département de Said Amzazi a entamé plus de sept mille communications téléphoniques avec les parents d'élèves afin de sonder leurs attentes. Et d'ajouter qu'il aurait été impossible de sacrifier une année scolaire dont 75% des cours ont été dispensés, c'est ce qui explique d'ailleurs le recours à l'enseignement à distance, en ayant comme référentiel le programme Génie, lancée en 2006. Ainsi, il a indiqué qu'environ 600 mille élèves ont bénéficié de l'opération de l'apprentissage à distance tout en faisant savoir que cette initiative continue de faire l'objet d'une évaluation pour en tirer les leçons qui s'imposent et corriger les défaillances. Pour l'heure environ 50 mille élèves et 20 enseignants ont procédé au remplissage de la fiche de l'évaluation. Abondant dans le même ordre d'idées, Youssef El Azhari a déclaré que les mesures prises par le ministère concernant le parachèvement de l'année scolaire, en se contenant seulement des notes des contrôles continus effectués avant l'état d'urgence sanitaire, à l'exception de la première et la deuxième année du baccalauréat, a pour objectif de garantir l'égalité des chances à tous les élèves. Pour une évaluation externe Par ailleurs Boujama Mahtat, coordinateur national du secteur de l'éducation et de la formation au PPS, a souligné de son côté que l'opération de l'apprentissage à distance doit être soumise à une évaluation externe. Pour le militant du PPS, la réussite de l'opération de l'enseignement à distance est tributaire de plusieurs facteurs de performance, à commencer par le la promotion de la formation continue en faveur des enseignants, la mobilisation de l'équipement nécessaire et l'appropriation des nouvelles technologies de l'information. En termes plus clairs, la stratégie de l'amélioration de l'enseignement doit se baser sur trois leviers principaux, à savoir l'apprentissage à vie, l'apprentissage à distance et l'autoformation.