«DIE PEST IN FLORENZ», scénario écrit par Fritz Lang, en 1919 Mohamed Nait Youssef Quand on aime la vie, on va au cinéma, on regarde des films pour le plaisir des yeux mais aussi pour le bonheur des âmes. Certes, au fil des années, le 7e art a offert aux cinéphiles et aux mordus de l'image des perles et des merveilles à couper les souffles. «La peste à Florence» en fait partie. Ce film est en effet l'un des petits bijoux du cinéma expressionniste allemand réalisé par Otto Rippert. «DIE PEST IN FLORENZ » est le titre originel de ce film dramatique écrit soigneusement par le scénariste Fritz Lang, et sorti en 1919. Cette année est très importante dans le calendrier mondial, et qui a été marquée par « la négociation des traités de paix mettant fin à la Première Guerre mondiale ». Par ailleurs, le scénario de ce chef d'œuvre cinématographique, peu connu par le grand public, est inspiré de la nouvelle fantastique «Le Masque de la Mort rouge » du poète, romancier et nouvelliste américain, Edgar Allan Poe. L'histoire du film se déroule à l'époque de la renaissance, plus précisément à la ville de Florence qui était dirigée par le conseil d'anciens présidé par Cesare qui fait régner une austère discipline et d'inspiration religieuse. A ce moment donné de l'histoire, c'était l'église qui imposait ses lois et sa vision. Un film muet certes, mais les images sont parlantes et les scènes sont fascinantes. Au début, Florence menait une vie paisible alors que les choses commenceront à changer avec l'arrivée d'une jolie courtisane venue de Venise. Au fil du temps, la ville change de visage en tombant la débauche. Ainsi, Cesare, l'homme puissant du pouvoir, et son fils sont tombés amoureux de la belle femme. Les événements prendront un nouveau tournant surtout en mettant le pouvoir de l'église en risque parce que bien entendu cette mystérieuse incite la population à jouir des plaisirs de la vie. Et pour mettre fin à cette situation, ils doivent l'arrêter. Chose qui a été faite mais elle a provoqué des protestations. Par la suite, la ville verra son déclin avec la peste qui débarquait sur les lieux et hantait les ruelles. C'était le début d'une fin… A vrai dire, le film nous présente les deux facettes de Florence à savoir sa grandeur mais aussi et surtout sa décadence. C'est aussi un clin d'œil symbolisant la chute de l'Empire allemand rongé par l'inflation, à l'aube de la première guerre mondiale. Le film sorti en 1919, c'est-à-dire la première guerre mondiale, est déjà dans son contexte sociopolitique. Une beauté de l'image, des scènes filmées… L'un des points forts de «La peste à Florence» : ses scènes. Au début, l'œil est accroché par la grandeur et la beauté des scènes de foule. Le réalisateur a opté dans sa démarche cinématographique sur une mise en scène de grande qualité mettant en valeur les personnages, les costumes, les décors et les espaces. De belles scènes ont été montrées avec beaucoup de finesse et de talents dans le film à savoir l'étant fleuve des morts, l‘apparition de la peste et bien d'autres belles images. Il est à rappeler que ce film (muet) restauré et numérisé 2k par la fondation Murnau a réuni une belle brochette d'acteurs dont Marga Von Kierska, Anders Wikman, Theodor Becker. Florence et la peste… 1348. La grande peste, ou la Peste noire, venue d'Orient a frappé farouchement la ville de Florence. Elle semait la panique et la peur dans tout le territoire. Dans ce cadre, l'auteur italien Boccace a décrit la cité florentine touchée par l'épidémie dans son célèbre ouvrage intitulé «Décaméron». Florence a enregistré à elle seule plus de 100.000 morts sur un total de 25 millions de la population européenne. La mort hantait les esprits et récoltait des âmes innocentes… En outre, c'est à travers les yeux Boccace qui est également auteur dans le texte) et qui a échappé à cette épidémie et ses personnages que nous découvrons de près l'image de la ville à cette époque cruciale de l'Histoire de l'humanité. Il ne faut pas oublier aussi que cette peste a été illustrée également dans le livre de Machiavelli intitulé «La description de la peste de Florence». Un dernier récit écrit sous sa plume pour montrer les dégâts immenses de ce fléau qui a ravagé la ville en 1348, en 1358 et puis en 1478.