La conjoncture actuelle marquée par la propagation de la pandémie du covid-19 a donné naissance à d'initiatives virtuelles dictées par la période du confinement ayant obligé les citoyens à s'abstenir de pratiquer leurs activités habituelles et de fréquenter leurs lieux de prédilection. La mise en quarantaine était une occasion d'envisager des initiatives pour briser la routine du quotidien, en particulier pour ceux qui trouvaient dans les cafés un lieu de détente et ceux habitués à assister à différentes rencontres et manifestations. Des jeunes du monde numérique ont trouvé leur compte à travers l'ouverture d'un café virtuel baptisé «Café finkom» pour profiter du temps dans le cadre d'une initiative qui se résume: «buvons du café à la maison et discutons d'évènements de la journée». Les sujets débattus par le café depuis son lancement le 20 mars dernier sont liés à la pandémie du nouveau coronavirus, notamment la violence domestique et ses répercussions sociales, la situation et les problèmes des migrants au Maroc, les besoins des personnes en situation de handicap, la journée mondiale de la santé, et les politiques à adopter pour faire face à cette crise sanitaire. Le café, qui diffuse les interventions en direct, deux heures durant, fait l'objet d'intérêt de milliers de membres du réseau social facebook. Dans ce contexte, Younes Naji, du forum Alternatives Maroc, souligne que l'idée de création de ce café a été imposée par l'état d'urgence sanitaire, l'adoption du télétravail, et l'impossibilité de fréquenter les cafés en cette période. Il a ajouté, dans une déclaration à la MAP, que le «télétravail a renforcé le contact entre un ami et moi, à travers le recours aux moyens de communication disponibles, ce qui nous a poussés à réfléchir à la création d'un large espace de débat pour sortir d'un cadre privé à un autre public impliquant un grand nombre de personnes, lors de rencontres dans un café virtuel comme alternative à un vrai café». Le café finkom reste ouvert au monde et aux personnes qui ne se connaissent pas, à la différence du café habituel où se rencontrent des gens qui se connaissent déjà, mais sans prêter attention aux autres présents, a-t-il expliqué. Les sujets débattus sont liés à la conjoncture de la pandémie où les participants posent des questions et présentent des propositions qui sont prises en compte par les responsables du café. Pour le lancement de ce café, on a contacté des amis au début de Jordanie, de Palestine et de France, a fait savoir M. Younes, ajoutant que cette expérience, qui a eu un écho favorable auprès de plusieurs personnes, a été élargie, à travers des séances de débat, sur sa page facebook. Pour lui, le café finkom, cet espace culturel virtuel, a pour objectif de consolider les liens d'amitié entre ses membres pour le partage d'idées et de propositions, et de tisser de nouvelles relations avec des experts et cadres spécialisés, entre autres, ayant été à l'origine d'initiatives citoyennes. Plusieurs journalistes, hors du Maroc, et des membres de la communauté marocaine à l'étranger, notamment en Europe, ont interagi avec cet espace, alors que d'autres ont proposé une ouverture étendue au monde arabe, notamment de l'Irak, de la Jordanie et de la Syrie, afin de débattre de thèmes qui intéressent la région. M. Younes a conclu qu'à la fin de la pandémie son groupe continuera à développer ce projet, via les nouveaux moyens de communication, à travers l'implication de personnes exerçant diverses activités dans différentes régions de la planète, pour l'organisation de séances-débats à distance. Cette initiative vise principalement la consolidation de la cohésion et la solidarité sociale, selon lui, notant que «nous voulons un café pour tous qui accepte la diversité et les divergences d'opinions, un espace qui accueille tout le monde sans exception».