La pandémie du coronavirus qui fait rage aux quatre coins du monde devra rythmer l'agenda de la session parlementaire du printemps, à l'heure où l'état d'urgence sanitaire favorise une mobilisation tout aussi exceptionnelle de l'institution législative. Cette conjoncture très particulière ne devra certes pas empêcher la continuité du fonctionnement des institutions constitutionnelles, au rang desquelles figure le parlement dont les composantes s'engagent à assumer leurs rôles d'accompagnement et de contrôle au plus fort de la crise liée au Covid-19. Les parlementaires ont en effet réitéré leur détermination à «remplir pleinement leurs fonctions de questionnement, de contrôle, de proposition de solutions et d'alternatives à en ces circonstances où doit prévaloir la solidarité nationale». «La situation que nous vivons ne devrait en aucun cas impliquer une cessation pure et simple de nos activités ou un coup d'arrêt du cycle normal de la vie législative, tout autant importante que l'école et les activités de production et de commerce», avait souligné dernièrement la Chambre des représentants à l'issue d'une réunion dédiée aux groupes parlementaires. Face à ce constat, l'Hémicycle s'organise au mieux en vue d'assurer le fonctionnement normal des travaux de la session qui s'ouvre vendredi, le tout dans le souci de canaliser les efforts des uns et des autres vers la gestion de la crise et le suivi de la mise en œuvre des mesures de lutte contre l'épidémie et ses incidences. Selon le chef du groupe socialiste à la première Chambre, Amam Chokrane, il a été décidé de tenir la session printanière conformément aux dispositions légales en vigueur, dans le plein respect des directives se rapportant à l'état d'urgence sanitaire et à la situation exceptionnelle qui en découle dans le Royaume. Les députés ont fait en sorte de surmonter tout obstacle au bon déroulement des activités de l'action législative, en particulier la question de présence lors de la séance d'ouverture de la session du printemps, a-t-il déclaré à la MAP, soulignant que dans un souci d'efficacité, seuls le président et deux membres de chaque groupe y prendront part. Toutes les mesures d'hygiène et de prévention seront scrupuleusement observées, y compris la désinfection de la salle des séances et le respect de la distanciation physique, a-t-il relevé. Ces mêmes dispositions, a noté M. Chokrane, seront prises au cours de la séance des questions de politique générale auxquelles répondra le chef du gouvernement, sous le thème «les conséquences sanitaires, économiques et sociales de la propagation du coronavirus et les mesures de lutte contre la pandémie». En tout cas, c'est la logique de l'urgence qui devra sous-tendre toute la programmation des deux Chambres du parlement dans les mois à venir : l'accent sera mis essentiellement sur les dossiers en lien direct avec la gestion de la crise du Covid-19. Sur le registre du contrôle de l'action gouvernementale, un programme de travail provisoire a été déjà mis en place pour les mois d'avril et de mai, lequel sera focalisé sur les secteurs de la santé, l'éducation, l'intérieur, l'agriculture, la pêche maritime, l'Economie, les finances et la réforme de l'administration, l'Industrie et le commerce. Et à titre exceptionnel, a-t-il fait observer, toute séance sera marquée par des débats autour d'une question centrale en lien direct avec la mobilisation face à l'épidémie et ses retombées dans les domaines prioritaires. Dans le même esprit d'efficacité, les séances des questions orales seront plutôt courtes tout en accordant les mêmes plages horaires à tous les groupes parlementaires pour débattre des divers sujets traités. Les ministres auront suffisamment de temps pour mettre l'opinion publique au courant de l'évolution de la situation. S'agissant du déroulement des séances consacrées à la législation, la priorité sera donnée aux textes relatifs à la riposte nationale aux contraintes nées de la pandémie et aux moyens de les surmonter. Une série de textes ont été d'ores et déjà soumis aux commissions spécialisées de la Chambre des représentants, portant sur les domaines de l'environnement, la lutte contre le blanchiment d'argent, l'habitat, la sécurité sociale, l'état civil, les Fondations des œuvres sociales des fonctionnaires du ministère de la Justice, de la Sûreté nationale, de la Santé, des anciens militaires et combattants, entre autres. Pour les commissions permanentes, M. Chokrane a expliqué qu'elles tiendront leur réunion chaque fois qu'il est nécessaire compte tenu des consignes de prévention et des règles de représentativité des groupes, comme ce fut le cas à l'occasion des récentes réunions des commissions des finances et de l'intérieur. Autant dire que la session printanière du parlement aura comme mot d'ordre d'accompagner l'effort national pour «sortir de l'actuelle épidémie mondiale avec le minimum de pertes», a estimé le député, en affirmant que la santé et la sécurité des citoyens demeurent le premier souci des parlementaires, aux côtés de l'immunisation de l'économie nationale.