Les mouvements spontanés du peuple attendent écoute et réaction positives Marrakech: Saoudi El Amalki Après avoir tenu une séance interne pour élire les instances régionales, les militantes et militants du PPS ont organisé, en fin d'après midi, dans un grand palace de la cité ocre, une rencontre publique avec le Secrétaire Général du parti, Mohamed Nabil Benabdallah. Devant une salle archi-comble, le leader du parti s'est adressé à cette dense assistance, comme de coutume, par un discours fort, franc et fringant. De prime abord, il a consacré le premier volet de son allocution par mettre l'accent sur le potentiel des différentes provinces qui regroupent la région de Marrakech-Safi, aux plans industriel, agricole, touristique, en louant les atouts complémentaires de ces composantes. Mais, il n'a pas manqué, non plus, de passer en revue les faiblesses et les difficultés dont elles souffrent en matière de mise en avant de ces potentialités et surtout des effets écologiques qui affectent aussi bien les sites naturels que les citoyens. Renforcer l'outil partisan D'autre part, l'intervenant n'eut pas de complexe de reconnaître que le parti s'est un peu éloigné des problèmes divers qui touchent la vie des populations, du fait de ses missions gouvernementales. Il est bien vrai, dit-il, que tout au long de sa présence au sein de l'Exécutif, ses ministres se sont montrés actifs et réactifs quant aux attentes de ces régions, en particulier dans les secteurs dont ils étaient en charge. A présent, il devient impératif de poursuivre ces actions, à travers les multiples structures du parti. C'est pourquoi, on s'attelle aujourd'hui à renforcer de plus belle notre outil partisan, à tous les niveaux pour pouvoir assister et encadrer les citoyens dans leur vie quotidienne. Certes, notre pays a réalisé des acquis considérables, depuis particulièrement l'avènement de l'Alternance auquel notre parti avait pris part, mais les carences d'ordre social persistent toujours. Mais, la nation a besoin d'urgence d'un nouveau souffle démocratique qui pourrait recouvrer la confiance perdue et chasser la désaffection débordante. «C'est anormal et insensé que les populations endurent aujourd'hui des problématiques contraignantes qui relèvent des périodes de la préhistoire, alors qu'on est bel et bien en 2019 !», déplore le SG du parti. Dans ce sens, il a soulevé les divers mouvements des citoyens, surtout des jeunes dans les rues, mais également dans les stades de football. Ce sont des expressions légitimes qui taraudent les manifestants d'une manière spontanée. On ne peut alors blâmer ni maudire ces mouvements qui sont, pour la plupart, justifiés, du fait que les privations sont pressantes. La réponse à toutes ces réactions ne réside guère dans la répression ni la sanction et encore moins par l'indifférence, mais dans l'écoute et la résorption de ces manifestations dans la racine. Il faudrait avant tout encadrer et organiser ces réactions, au lieu de les laisser sombrer dans leur caractère machinal qui pourrait avoir des répercussions fâcheuses. Des initiatives concrètes et convaincantes devraient être proposées, fondées sur l'écoute et le dialogue, pour endiguer tout dérapage. Gouvernement : un manque de charge politique et de cohérence «Nous avons constamment tenu ce discours envers les citoyens, même quand nous avons été dans le gouvernement, il y a plus de 21 ans, sans nous dérober de notre identité ni référence en tant que parti des couches déshéritées», enchaîne le leader du parti du livre, tout en rappelant que le parti avait tout le temps respecté ses engagement tant avec les différents gouvernements que les intérêts des populations. Aujourd'hui, l'inquiétude et la préoccupation gagnent presque toutes les souches sociales, notamment les démunis, les paysans, les étudiants, mais aussi les intellectuels qui semblent, dans leur majorité, en dehors de cette crise collective qui atteint même les entrepreneurs au point que le climat des affaires paraît maussade. L'actuel gouvernement, absorbé par des conflits et des différends entre ses piliers, n'est en mesure de donner des réponses à ces questionnements de plus en plus exaspérants. Car, il manque affreusement de charge politique et de cohérence nécessaire mais surtout de communication avec le peuple. Dans le même ordre d'idées, le SG du parti appelle à lever la main sur les partis pour qu'ils puissent librement s'allier avec qui ils désirent et quant ils l'entendent. On ne prétendra pas assainir le champ politique national en continuant à le priver de son autonomie et de sa liberté d'action. L'Etat est amené à se focaliser sur la situation chaotique des populations, laissées pour compte, dynamiser le tissu économique afin qu'il soit en mesure de produire et de créer des pistes d'emplois aux jeunes désemparés, désamorcer les tensions en assainissant les climats politiques… Et de rappeler que, dans son discours du trône, le Souverain avait déjà évoqué ces ratages et appelé à atténuer les disparités sociales et spatiales, tout en prônant un remaniement ministériel, avec un sang nouveau et de nouvelles compétences, susceptibles de relever ces paris. Mais, il semble bien que l'actuel gouvernement conflictuel en plein dissonance et pratiquement tourné vers les prochaines élections de 2021, n'est pas prédisposé à s'occuper des problèmes du peuple. On citera, à titre d'exemple, le report répétitif au parlement de la loi qui prohibe la richesse illicite !!! Garder espoir et se munir d'optimisme Enfin, Nabil Benabdallah appelle à garder espoir, à se munir d'optimisme et s'éloigne du nihilisme qui ne peut apporter aucune valeur ajoutée aux problématiques dans lesquelles se débat notre pays. Il nous est nécessaire de nous mettre aux côtés des masses populaires pour les orienter et encadrer leurs luttes. Il importe d'aller les côtoyer dans les coopératives, les associations…, s'ouvrir sur les aptitudes humaines de la société qui regorge de compétences et auxquelles nous n'avions pas encore cru et qu'il faudra aborder. Il convient également de créer un mouvement social et citoyen, capable de s'assumer et s'investir. Toutes les constituantes du parti, ici et ailleurs, se doivent de porter cette initiative, car c'est la seule issue pour sortir de ce marasme. C'est ce que nous avons appelé «impulser une nouveau souffle démocratique» dans la nation. Après le discours percutant du SG et la lecture du communiqué du congrès régional prononcé par Mohamed Kanouni, membre du comité central, Mustapha Addichane, membre du bureau politique et chargé du suivi de la région Marrakech-Safi a présenté au public les membres du bureau régional, avec Ahmed Mansouri, en tant que secrétaire régional.