Une rencontre autour de l'œuvre de l'artiste peintre Hamid Douieb a eu lieu le mercredi 13 novembre à la villa des arts de Rabat. En effet, et après avoir passé une longue période en Belgique, le peintre est retourné dans sa ville natale, Casablanca, pour exposer pour la première fois la rétrospective de son œuvre. Par ailleurs, la rencontre animée par le critique d'art et écrivain, Youssef Wahboun était une occasion idoine pour le grand public. Elle lui a permis de découvrir la démarche et la vision artistique du peintre. «On ne voit que les mains dans certains tableaux de Hamid Douieb, organe qui est très difficile à peindre. Les mains permettent de raconter le temps», a souligné Wahboun dans son mot de présentation. Et d'ajouter : «Ce qui est fascinant dans le travail de Hamid, c'est cette patience, un peintre qui travaille d'une manière rigoureuse ». Pour Wahboun, l'artiste peintre prend beaucoup de temps à réaliser ses dessins dans différents formats. Autodidacte, modeste, discret, Hamid Douieb a développé une passion pour la peinture depuis son jeune âge. «Hamid est un artiste qui n'intellectualise pas son travail, par modestie ! Il a parlé de son expérience artistique après la traversée du désert et sa focalisation sur la main et sur le corps», a fait savoir Wahboun. Aussi, selon ce dernier, il y a une représentation dans le travail du peintre ; ce que nous appellerons dans le jargon artistique le méta-art. C'est-à-dire, l'art sur l'art (l'art qui montre l'art). Par ailleurs, les débuts de l'artiste remontent aux années 70. «Le premier tableau commence en 1976 avant l'arrivée d'autres tableaux. Surtout dans les années 80. Mais durant l'année 1985, la traversée du désert était entamée», explique l'artiste lors de cette rencontre. C'est à ce moment en effet que le peintre commençait à travailler sur le langage des mains. Loin de la conceptualisation et des discours intellectuels, l'artiste peintre opte pour la démocratisation de l'art, de son art. «Je veux que tout le monde puisse avoir accès à l'art, surtout à ma peinture», ajoute Douieb. Au-delà de la peinture et du langage pictural, l'artiste a des choses à dire et une existence à affirmer. «J'essaye désespérément de frôler la frontière indéfinissable où les mots n'existent plus, où même les images ne sont qu'un prétexte pour se donner l'illusion d'exister…», précise le peintre dans le beau-livre publié à l'occasion de la rétrospective de son œuvre dédicacé en marge de cette rencontre.