La chancelière allemande a entamé, à partir de ce mardi, une tournée de trois jours au Burkina-Faso, au Mali et au Niger. Partie au Burkina-Faso pour assister au sommet extraordinaire du G5 Sahel regroupant outre le pays-hôte, la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Tchad, Angela Merkel a profité de ce déplacement pour rendre visite aux soldats allemands stationnés à Gao au Mali dans le cadre de la Minusma ainsi qu'à la mission européenne «Eurcap» comprenant l'Allemagne et onze autres pays européens dépêchée au Niger au titre de la formation des forces de sécurité locales. A son arrivée à Ouagadougou, première étape de sa tournée, la dirigeante allemande a rencontré le président burkinabé Roch Marc Christian Kabore ainsi que les autres dirigeants du G5 Sahel ; à savoir, les chefs d'Etat de la Mauritanie, du Mali, du Niger et du Tchad et ce, dans le cadre d'un sommet extraordinaire du G5 qui se tient dans un contexte difficile pour l'ensemble des pays de la région et principalement pour le pays-hôte victime, chaque semaine, d'attaques terroristes. La dernière en date a eu la semaine dernière quand une église a été attaquée et qu'un commissariat et une mairie furent incendiés. Considérant que les aspects économiques et les préoccupations sécuritaires vont de paire dans cette région du Sahel confrontée au terrorisme alors que le chômage des jeunes est la voie royale pour le recrutement des jihadistes, Angela Merkel compte réserver une enveloppe de 46 millions d'euros à la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso. Mais si, sur le plan commercial, l'Allemagne reste bien loin derrière les partenaires économiques traditionnels du Burkina Faso, Berlin ambitionne, tout de même, d'augmenter le volume de sa coopération avec Ouagadougou conformément au souhait émis par le président burkinabé lors de sa visite à Berlin en Février dernier. Ainsi, Christoph Kannengieber, directeur d'Afrika-Verein, une plate-forme regroupant entrepreneurs africains et allemands considère que «le voyage de la chancelière est un signal fort du soutien aux pays du G5 Sahel. Et c'est quelque chose que les chefs d'Etat apprécieront beaucoup. L'Allemagne s'engage, depuis des années, avec des moyens financiers et matériels dans la région. Mais je suis convaincu que les engagements à court terme ne suffisent pas mais plutôt des actions dans la durée». Soulignant, par ailleurs, l'importance du dossier «sécurité» et rappelant que, depuis sa mise en place, la force conjointe du G5 Sahel n'est toujours pas véritablement opérationnelle puisqu'elle se contente de mener, de temps à autre, des actions sporadiques sur le terrain, la chancelière allemande a appelé les membres du G5 Sahel à davantage d'unité. Pour rappel, Mamane Sambo Sidikou, le Secrétaire permanent du groupe avait déjà signalé, en Février dernier, que la force conjointe du G5 Sahel, dont les besoins sont estimés à 2,4 milliards d'euros, n'a obtenu, pour le moment, que des promesses de la part de certains pays européens, des Etats-Unis, de la Russie et de la Chine. Mais, outre l'aspect strictement militaire, ce sommet a abordé, également, la problématique du développement dans les pays de la région pour faire du Sahel un espace intégré où verront le jour plus de 600 projets nécessitant une enveloppe globale de neuf milliards d'euros. Les pays du G5 Sahel vont-ils parvenir, avec l'aide de l'Allemagne, à éradiquer le terrorisme dans la région ? Attendons pour voir…