La violence dans les stades au Maroc continue. Les affrontements entre supporteurs sont récurrents. La semaine dernière, c'était le tour du Stade d'Honneur d'Oujda qui venait pourtant de rouvrir ses portes après une fermeture qui n'a que trop duré en raison de sa réfection… C'était à l'occasion du Derby de l'Oriental remporté par le Mouloudia d'Oujda face à la Renaissance de Berkane (1-0) pour le compte de la 18e journée de la Botola. Les incidents ont été de taille et l'infrastructure du stade a été gravement endommagée. Ce qui a poussé la Commission centrale de discipline et du fair-play relevant de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) à infliger 7 rencontres sans public contre les deux équipes. 5 matches à huis clos contre le MCO qui devra payer une lourde amende de 85.000 dhs. La RSB, elle, a écopé seulement de 2 matches à huis clos et une petite amende de 10.000 dhs. Ces jugements de la Fédération sont sévères notamment pour le Mouloudia appelé «urgemment» à s'acquitter de la part du Lion des frais des dommages causés au Stade d'Honneur, après évaluation et détermination de la direction du Stade. Mais ça reste une discrimination ou du moins des sanctions non équitables entre les deux clubs qui méritent d'être punis sur le même pied d'égalité. Car ce sont les supporters des 2 protagonistes qui ont été à l'origine de ces actes de vandalisme déplorables ayant entaché le derby de l'Oriental. La Fédération qui a impliqué beaucoup plus le MCO puisqu'il est recevant dans son stade ne l'a d'ailleurs pas fait dans d'autres rencontres entachées par le hooliganisme comme c'était le cas pour l'OC Safi qui avait écopé de 4 matches à huis clos alors qu'il évoluait devant le KACM au Grand stade de Marrakech. La Fédé a donc 2 poids et 2 mesures envers ses clubs préférés et d'autres qui restent indésirables s'ils ne sont pas à combattre tels le Raja qui ne passe pas la moindre saison sans être victime des mêmes sanctions. Et puis, ce n'est guère avec la politique du huis clos qu'on va pouvoir combattre le hooliganisme et la violence dans nos stades. Le recours aux traditionnelles sanctions de jouer devant des gradins vides n'a rien donné. Au lieu d'attaquer les malfaiteurs et faire comme en Europe où les stades sont bien équipés avec notamment des caméras pouvant détecter les hooligans là où ils se cachent dans les gradins (Cas de Dino Baggio blessé à la tête par un couteau à cran d'arrêt lancé au cours d'un match la Coupe de l'UEFA en 1998), notre fédé continue d'homologuer des stades au Maroc qui sont loin d'être à la hauteur d'une compétition dite professionnelle. Cela fait donc plus de 20 ans que l'Europe a trouvé les moyens nécessaires de combattre le hooliganisme dans les stades. Pour notre Fédé, au lieu d'agir d'une manière professionnelle, elle continue de punir les clubs qui n'y sont pour rien. Notre Fédé qui a toujours agi de la sorte en cherchant la solution la plus facile, devra en contrepartie diagnostiquer le mal là où il est afin de l'enraciner une fois pour toute. Si non, les responsables du football marocain doivent rendre le tablier puisqu'ils n'arrivent toujours pas à maîtriser cette situation chaotique de notre Botola. Autrement dit, les décideurs du football marocain ne sont pas du tout capables de s'inspirer de leurs homologues européens qui appliquent strictement la loi pour nettoyer leurs stades où, du moins, il n'y a pas quelque chose relevant du huis clos de la même intensité que chez nous…