Benabdallah : Réhabiliter les partis politiques et les institutions constitutionnelles A Martil, dont les affaires locales sont gérées par une équipe du Parti du progrès et du socialisme, présidée par le militant du parti Hicham Bouânane, les habitants ont été au rendez-vous, samedi 17 novembre au Cinéma Rif, avec le Secrétaire général du parti, qui y a présidé une rencontre de communication et livré à l'opinion publique ses positions et analyses des développements que connait le pays en général et la région en particulier. Cette rencontre, initiée par l'Instance régionale du parti dans le cadre des préparatifs des congrès régionaux du parti, a été ouverte par la présentation de plusieurs tableaux artistiques animés par de jeunes filles de la Jeunesse socialiste du parti (JS) et l'organisation des pionniers enfants du Maroc (OPEM) ainsi que par l'artiste Said Al Maghribi, qui a fait vibrer la salle par ses chants patriotiques. La modération de cette rencontre a été assurée par Karim Tej, membre du Bureau politique, qui en a souligné la signification, précisant qu'elle se tient dans le cadre de l'agenda du parti et conformément aux résolutions de la dernière session du Comité central en prévision des Congrès régionaux du parti. La manifestation s'est déroulée sous la présidence collective des responsables du parti dans la région : Hicham Bouânane, président du Conseil communal de la ville de Martil, Larbi Ahnyen, parlementaire, El Haj Ahmed, Othmane Khodar, Ghizlane El Maâmouri, membre du BP chargée du suivi de la région, et Abdelkhalek Benaboud. Dans une allocution d'ouverture et de bienvenue, Hicham Bouânane, membre du Comité central et président du Conseil communal de Martil, s'est félicité de l'organisation de cette rencontre de communication avec les habitants et les militants du parti pour les informer de l'action que le PPS mène sur tous les fronts, estimant que cette manifestation va sans doute contribuer au renforcement de l'instance partisane dans la région en général et à Martil en particulier. Ce meeting offre aussi l'occasion d'informer les citoyens sur les développements de la situation et de l'analyse que le PPS en fait pour définir la voie à suivre pour atteindre ses objectifs visant la réalisation de la justice sociale et spatiale et la lutte contre la pauvreté, la précarité et l'exclusion. Il a rappelé que cette rencontre se tient dans le sillage de la mise en œuvre des résolutions du dernier congrès national du PPS qui avait souligné la nécessité d'insuffler, au processus en cours dans le pays, un souffle démocratique nouveau pour permettre à toutes les institutions politiques de jouer pleinement leur rôle dont en premier lieu les partis politiques marocains, de plus en plus boudés par les citoyens. En agissant de la sorte, le PPS confirme ainsi sa singularité d'être toujours à l'écoute de la population dont il faut saisir les revendications et œuvrer à leur satisfaction, a-t-il relevé. Lui succédant, Othmane Khodare intervenant au nom du secrétariat provincial du parti, a rappelé que cette rencontre se tient dans le cadre des préparatifs du congrès régional du parti. Elle a été précédée par d'autres réunions du Bureau provincial et une action de restructuration de l'instance régionale. Elle est organisée aussi au lendemain des manifestations organisées en protestation contre la décision de maintien de l'heure d'été (GMT+1) et des journées d'études sur le nouveau modèle de développement à mettre en place, a-t-il noté. Prenant la parole, le Secrétaire général du PPS, Mohamed Nabil Benabdallah, a souligné d'emblée l'attachement du PPS aux symboles de la nation et à son hymne national, remerciant l'artiste Said Maghribi d'avoir agrémenté cette soirée par ses chants patriotiques et rendant hommage aux jeunes filles de la Jeunesse socialiste (JS) et de l'Organisation des pionniers enfants du Maroc (OPEM) pour leur prestation. Après avoir mis en exergue l'action menée par le président du Conseil communal Hicham Bouânane et les autres membres du Conseil ainsi que par le député Ali Mniouel dans l'intérêt des habitants, il a expliqué que les militants du PPS se distinguent par le fait qu'ils sont disposés à rendre compte à tout moment de leurs engagements envers la communauté. C'est pourquoi, l'on organise cette rencontre de communication avec les habitants, a-t-il dit, soulignant que les attentes des habitants sont énormes, en dépit des progrès et des réalisations accomplis dans le pays au cours des deux dernières décennies et en particulier depuis l'accession de SM le Roi Mohammed VI au Trône des Ses glorieux ancêtres. Des progrès et des déficits… Personne ne peut nier que la situation a changé des suites des chantiers et travaux réalisés, mais cela ne signifie pas pour autant que plus rien ne manque, a-t-il noté, expliquant qu'une série de besoins doivent encore être satisfaits. Le Maroc est le premier pays arabe et africain à avoir inauguré une ligne de TGV, mais il est en même temps l'un des pays où les besoins sont énormes. Le Maroc est toujours le pays des contrastes et des paradoxes. L'on doit évidemment être fier de ce qui a été fait et de ce qui se fait, mais cela ne signifie pas que l'on doit fermer l'œil sur les déficits qu'accusent de nombreux secteurs. Les responsables politiques et les dirigeants assument la responsabilité d'attirer l'attention sur les manques dont pâtit la société et œuvrer pour leur satisfaction, a-t-il affirmé. La ville de Martil est une cité touristique qui a connu et connait de nombreux projets de développement visant à l'amélioration du cadre de vie et des conditions d'existence des habitants. Elle est devenue une ville universitaire comme elle connait une extension de son espace urbanistique avec l'aménagement de nouveaux lotissements et la réalisation de grandes artères et voies d'accès, a-t-il dit, notant que l'aménagement des rives de l'Oued Martil tarde à se réaliser. C'est dire que la cité a connu un développement considérable comme c'est le cas de toutes les régions du pays, mais cela ne signifie pas qu'il n'y plus de problèmes à régler, a-t-il souligné. Il est en effet paradoxal de constater qu'en dépit de tout cet essor, le Maroc a perdu récemment la jeune Hayat, une étudiante qui voulait aller chercher ailleurs un meilleur cadre de vie où elle aurait de meilleures perspectives. Des dizaines voir des centaines d'autres jeunes qui lui ressemblent vivent le même problème sans perspective d'améliorer leurs conditions de vie au Maroc. Ce qui les oblige à émigrer ailleurs. Ils sont issus de toutes les régions, ignorant les problèmes qu'affrontent les immigrés dans les pays d'accueil, en particulier ceux en situation irrégulière. En dépit des progrès enregistrés, le Maroc est en effet toujours confronté au chômage qui touche de nombreuses couches de la population dont en premier les jeunes, diplômés ou non, et qui se trouvent de ce fait exclus de la société. Heureusement que les trois derniers discours de SM le Roi Mohammed VI (du Trône, du 20 aout, et d'inauguration de l'actuelle session parlementaire) sont venus confirmer la haute sollicitude et l'intérêt particulier que le Souverain porte à la situation des jeunes et de l'ensemble des composantes du peuple marocain, a affirmé Benabdallah. Partant de ses analyses, le PPS recommande avec force de donner un souffle démocratique nouveau à tout le processus en cours, sachant que plusieurs autres milieux sociaux expriment un besoin similaire. C'est le cas des étudiants, des jeunes en général, des hommes d'affaires, des universitaires. Pire encore, des pratiques inadmissibles sont constatées au sein de certains milieux aisés qui font sortir du pays leurs capitaux pour aller s'installer ailleurs. Quant aux couches moyennes, elles sont confrontées à des problèmes, qui les étouffent et qui sont relatifs à la scolarisation de leurs enfants dans des établissements d'enseignement privé, sans oublier le loyer et les traites. S'agissant des pauvres, ils ne savent plus comment s'en sortir. Arrêter le processus de dévalorisation de la démocratie C'est pourquoi, le PPS propose, depuis son dernier congrès national, d'insuffler un souffle démocratique nouveau à tout le processus issu de la Constitution de 2011, porteuse d'un idéal avancé de la démocratie, mais qui a malheureusement subi une action de dévalorisation fort nuisible. C'est pourquoi, il est indispensable de procéder à une réhabilitation de l'action politique, des partis politiques et de toutes les institutions constitutionnelles pour arrêter le processus de dévalorisation de la démocratie, selon le SG du PPS. La multiplication des manifestations et des mouvements protestataires dans différentes régions du pays comme ici dans le Nord ou à Jerada et ailleurs pour réclamer la satisfaction de droits sociaux (santé, l'enseignement) et le respect de la dignité, la sortie des élèves dans la rue pour protester contre le maintien de l'heure d'été GMT+1 sont autant de questions qui requièrent pour leur encadrement des partis politiques responsables, crédibles, capables et indépendants et des institutions démocratiques crédibles et performantes. Il est nécessaire d'aller jusqu'au bout de la démocratie pour que tout le monde et en particulier les jeunes croient en la crédibilité du système en place et des institutions, a-t-il dit. Pourquoi empêche-t-on les élus locaux de jouer pleinement leur rôle en matière notamment d'urbanisme ?, s'est-il par ailleurs interrogé, déplorant la reprise du phénomène de l'habitat anarchique comme c'est le cas partout dans de grandes villes (Marrakech, Casablanca, Tanger, etc.) C'est dans ce sens, qu'il importe de saluer la teneur hautement positive des derniers discours de SM le Roi, dans lesquels le Souverain a traité notamment de la réhabilitation de l'action politique des institutions et des partis politiques pour qu'ils assument leurs responsabilités en tant que canaux de communication et d'encadrement des citoyens, a-t-il souligné, émettant l'espoir que l'appel du Souverain soit écouté. Et c'est ainsi que la démocratie se construit et progresse, à travers des élections crédibles et correctement contrôlées, a-t-il expliqué. Même si beaucoup de choses ont été réalisées, de nombreuses couches sociales n'ont pas bénéficié des fruits et des bienfaits de la justice sociale et spatiale escomptée, a-t-il rappelé. Quant à la jeunesse marocaine, elle est malheureusement toujours exclue, a-t-il affirmé, rappelant que ce sont ces raisons qui ont poussé le PPS à appeler à un souffle démocratique nouveau pour redresser la situation. Et c'est ainsi que le PPS, qui connait des hauts et des bas, poursuit depuis 75 ans le combat pour le bien du pays et du peuple, a-t-il dit, estimant indispensable de donner à ce dernier la parole et de l'écouter à travers un dialogue ouvert et serein avec les décideurs politiques et les responsables. Le gouvernement, dont fait partie le PPS, est appelé plus que jamais à faire preuve de présence politique sur la scène politique et sociale et à prendre des initiatives pour débloquer la situation. Il est tenu aussi d'éclairer l'opinion publique sur la signification et la portée des mesures et actions sociales prévues notamment dans le projet de loi de finances 2018 et agir dans l'objectif d'assainir la vie politique du pays, a-t-il dit, invitant les partis politiques de la Majorité à cesser leurs polémique et guéguerre pour se consacrer, ensemble, à la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre du programme gouvernemental. Le temps n'est plus à la confusion ou à l'hésitation comme ce fut le cas lors de l'adoption de la décision portant reconduction de l'heure d'été GMT+1, mais plutôt à la mise en œuvre saine et sans équivoque des dispositions de la Constitution de 2011, a-t-il dit, appelant à la création d'un climat de réconciliation et d'apaisement pour se donner les moyens d'un nouveau départ. Cette cérémonie a été marquée aussi par la distribution de plusieurs certificats de reconnaissance à plusieurs acteurs de la société civile à Martil, dont les conseillers communaux sont à l'œuvre pour mettre à la disposition de l'équipe locale de football, «la Renaissance de Martil», un terrain de jeu à la hauteur de leurs ambitions.