Le 26 septembre, la communauté internationale a célébré la Journée mondiale de la contraception. Une initiative soutenue par de nombreuses organisations non-gouvernementales dans différents pays dont celles du Maroc, pour réduire le nombre de grossesses non désirées dans le monde. A l'instar des autres pays de la planète, le Maroc célèbre lui aussi cette journée depuis plusieurs années. Conscients de l'importance de décider d'avoir ou non un enfant, tous les intervenants et acteurs qui militent et agissent pour promouvoir la contraception dans notre pays saisissent cette occasion pour sensibiliser le public en âge de procréer. Sachant que les grossesses non désirées réduisent au drame des vies complètes. Selon de récentes statistiques, chaque année, le monde enregistre 80 millions de grossesses non désirées, ce qui induit 20 millions de tentatives d'avortement et près de 70.000 décès suite à ces tentatives. Au Maroc, le problème des grossesses non désirées et leur corollaire les avortements clandestins, est un sujet qui fait couler beaucoup d'encre. Selon l'association marocaine de lutte contre l'avortement clandestin (AMLAC), l'avortement non sécurisé est responsable d'environ 4,2% des cas de décès maternels et de 5,5 % de décès suite aux complications directes post-accouchement. Qu'est ce que la contraception ? La contraception désigne l'emploi de moyens visant à empêcher qu'un rapport sexuel entraîne une grossesse Elle est définie par l'organisation mondiale de la santé (OMS) comme étant « l'utilisation d'agents, de dispositifs, de méthodes ou de procédures pour diminuer la probabilité de conception ou l'éviter ». Une transition rapide La contraception au Maroc est intimement liée à la planification familiale. C'est en 1965 que le programme de planification familiale a été mis au point pour être lancé en 1966 à travers toutes les structures du ministère de la santé. Intégrés dans les soins de santé de base, les services de la planification familiale ont été rendus accessibles à la quasi totalité de la population marocaine. L'utilisation par les femmes des méthodes contraceptives mises à leur disposition au niveau des structures de soins de santé de base (ESSB) du ministère de la santé gratuitement ont contribué à espacer les naissances, tout comme elles ont permis aux couples d'avoir le nombre d'enfants désirés au moment voulu. Aujourd'hui, la fécondité au Maroc connaît une transition rapide. C'est le constat fait par le Haut-commissariat au plan (HCP), dans une note publiée à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la population. Selon l'organisme public, le nombre moyen d'enfants par femme a chuté à près de 2,21 enfants en 2014. Il aurait même baissé en dessous du niveau de remplacement des générations dans les villes (2,01 en milieu urbain contre 2,55 en milieu rural en 2014). Cette transition rapide s'explique principalement par le changement dans le calendrier de la nuptialité, et dans une grande mesure, par le recours de plus en plus massif à la contraception. La contraception au Maroc Après 50 ans de planification familiale, les Marocains ont de plus en plus recours aux méthodes contraceptives modernes avec un taux qui s'élève à 56,7%. Le recours à la pilule reste dominant par rapport aux autres moyens de contraception. Il faut souligner que le taux de prévalence contraceptive chez les femmes mariées de 15 à 49 ans a atteint les 67,4% (2014) alors que ce taux ne dépassait pas les 19% en 1980. Les moyens contraceptifs les plus utilisés au Maroc sont les contraceptifs hormonaux. Ils se déclinent sous de nombreuses formes d'administration (pilule bien entendu, mais également patch, implant, anneau…). Ils agissent sur les systèmes hormonaux féminins en bloquant l'ovulation ou le cycle menstruel. Il existe plusieurs molécules capables d'avoir de tels effets. Une consultation préalable avec votre médecin ou votre gynécologue sera nécessaire pour évaluer celle qui vous conviendra le mieux, et quelle forme d'administration correspond à votre mode de vie. Le contraceptif le plus utilisé aujourd'hui est la pilule. Elle est très efficace si la prise est quotidienne et à heure fixe. Le stérilet (ou dispositif intra- utérin), petit objet en plastique placé par le médecin dans l'utérus, est une méthode fiable car il n'y a pas de risques d'oubli. L'implant contraceptif est un petit bâtonnet en plastique inséré sous la peau du bras sous anesthésie locale et qui est efficace trois années d'affilée. Il a les mêmes avantages que la pilule et libère du souci quotidien de l'oubli du comprimé. Le patch contraceptif est un patch à coller soi-même sur la peau une fois par semaine pendant 3 semaines chaque mois. C'est un moyen de contraception facile à utiliser et efficace pour celles qui ont tendance à oublier la pilule. L'anneau vaginal est un anneau souple à placer soi-même dans le vagin, simplement comme un tampon. On le laisse en place pendant 3 semaines. C'est un moyen de contraception hormonale efficace qui permet d'éviter les oublis.