De nos jours, la pilule comme moyen de contraception est la méthode la plus utilisée par un grand nombre de femmes bien qu'elle suscite de nombreuses interrogations. Prise de poids, oublis …Si vous avez oublié de prendre votre pilule, surtout pas de panique. Sachez que même les utilisatrices les plus assidues peuvent y être confrontées un jour ou l'autre et puis, il n'y pas de problème sans solution. Toujours est-il que le plus sage est de contacter votre médecin. La pilule est une méthode contraceptive réversible qui consiste à prendre chaque jour un comprimé d'hormones pour empêcher la fécondation ou la grossesse. La pilule œstroprogestative est constituée d'un mélange d'œstrogène et de progestérone. Le même mélange hormonal existe aussi sous forme de dispositif transdermique (patch) et d'anneau vaginal. Habituellement, la combinaison œstroprogestative est prise pendant 21 ou 24 jours, puis il y a un arrêt de pilule (ou la prise d'un comprimé inactif) pendant 4 ou 7 jours. Il existe aussi des contraceptifs qui ne reposent que sur le progestatif. La pilule est basée sur l'association d'un œstrogène et d'un progestatif de synthèse qui crée un «verrou contraceptif» par trois mécanismes : - empêcher l'ovulation - bloquer l'entrée des spermatozoïdes dans l'utérus en modifiant le mucus cervical - modifier l'endomètre pour empêcher la nidation (implantation de l'œuf dans l'utérus). L'œstrogène utilisé en contraception est l'éthinylestradiol (EE), à des doses variables, mais il existe plusieurs types de progestatifs. L'EE agit fortement sur le foie, ce qui peut entraîner des effets secondaires. Ceux-ci sont réduits depuis que l'on utilise certains progestatifs dès le début de la plaquette. Les effets indésirables varient aussi avec le type de progestatif utilisé. L'efficacité de la pilule œstro progestative est estimée par l'indice de Pearl (nombre de grossesses susceptibles de se produire pour 100 femmes l'utilisant pendant un an) compris entre 0 et 0,77 lorsqu'on l'utilise parfaitement. Que faire en cas d'oubli de pilule contraceptive ? Peu de femmes connaissent la marche à suivre. Un collectif de gynécologues donne des conseils simples. Toutes les femmes qui utilisent la pilule comme moyen contraceptif se sont un jour trouvées face à un casse-tête : que faire en cas d'oubli d'un comprimé ? Bien souvent, les recommandations ne sont pas claires. A telle enseigne qu'en cas d'oubli, un tiers des femmes ne prennent aucune mesure de rattrapage. Une question d'autant plus importante que chaque année, les oublis de pilule sont responsables d'un quart des interruptions volontaires de grossesse. L'incidence de l'oubli de pilule sur le risque de grossesse dépend beaucoup de la pilule oubliée. De manière générale, les oublis de pilule les plus risqués sont ceux qui excèdent 12 heures. Si vous êtes victime de vomissements ou d'autres troubles digestifs dans les 4 heures qui suivent la prise de la pilule, cette dernière n'est plus efficace. Dans ce cas et de manière générale en cas de doute, reportez-vous à la notice de votre pilule (tous les cas de figure y sont normalement notés) ou en cas de doute sérieux, contactez votre médecin. Si l'oubli est inférieur à 12 heures : il faut prendre la pilule oubliée le plus rapidement possible et continuer la plaquette. Il n'y a pas de risque de grossesse. Si l'oubli est supérieur à 12 heures : première chose à faire, prendre le comprimé oublié. Ensuite, il faut bien sûr continuer sa plaquette normalement, à l'heure habituelle. Comme l'ovulation n'est pas forcément endormie correctement, utiliser des préservatifs dans les 7 jours qui suivent l'oubli. En cas de rapport sexuel non protégé dans les 72 heures précédant l'oubli, contactez votre médecin pour un recours éventuel à la contraception d'urgence. Toujours concernant l'oubli de la pilule, dans la revue gynécologie obstétrique et fertilité du mois d'octobre dernier, un collectif de gynécologues réunis au sein d'un groupe de réflexion intitulé «oubli de pilule» fait le point en prodiguant des messages simples et clairs à destination des femmes. Tout d'abord, il faut savoir que le risque de grossesse est le plus élevé lors de la première semaine de prise d'un contraceptif oral. En deuxième et troisième semaine, le risque diminue. Ensuite, en l'absence de rapport sexuel dans les cinq jours qui précèdent l'oubli de pilule dans la première semaine du cycle, il convient de reprendre la contraception (en laissant de côté le comprimé oublié) et de mettre en place parallèlement un préservatif lors de tous les prochains rapports sexuels du cycle. Le même comportement doit être observé en cas d'oubli de plusieurs comprimés et ce, quelle que soit la période du cycle. S'il y a eu un rapport sexuel dans les cinq jours qui ont précédé un oubli de pilule dans la première semaine du cycle, il faut prévoir un contraceptif d'urgence. Et reprendre la contraception tout en mettant un préservatif lors des rapports sexuels suivants, pendant une durée de sept jours au moins. Enfin, si l'oubli a lieu hors de la première semaine, il faut juste reprendre sa contraception normalement. Une solution : la Pilule du lendemain Que ce soit par inadvertance, malchance ou traumatisme, personne n'est à l'abri de rapports non protégés. Pour éviter une grossesse non désirée, la contraception d'urgence ou pilule du lendemain est d'un grand secours La contraception d'urgence est plus connue sous le nom de pilule du lendemain. Elle peut être utilisée jusque 72 heures après le rapport à risque. Le principe : bloquer l'ovulation ou la retarder suffisamment pour que les spermatozoïdes soient inactifs. Ce comprimé, distribué sous le nom de Norlevo® contient une dose unique de lévonorgestel, puissant progestatif. Et pour cela, rien de plus simple, il suffit de prendre un seul et unique comprimé le plus rapidement possible après le rapport à risque. En effet, l'efficacité du contraceptif d'urgence diminue avec le temps : En cas d'utilisation dans les 24h, son efficacité est de 95%. En cas d'utilisation entre 24h et 48h, son efficacité est de 85%. En cas d'utilisation entre 49h et 72h, son efficacité est de 57%. Y a-t-il un danger à l'utiliser plusieurs fois ? On peut parfois entendre dire qu'il est mauvais d'utiliser plusieurs fois la pilule du lendemain et qu'il ne vaut mieux pas en abuser. Il n'y a pas de danger à l'utiliser plusieurs fois mais elle doit rester une solution de rattrapage. Le seul risque, c'est que l'efficacité diminue et qu'ainsi les chances de grossesse augmentent. Y a-t-il des inconvénients ? La prise de lévonorgestel peut provoquer des saignements dans les 5 à 10 jours suivants plus ou moins gênants chez certaines femmes. Plus rarement, des vomissements, des nausées, une fatigue, des maux de ventre et de maux de tête peuvent suivre la prise de Norlevo®. Quels sont les effets secondaires de la pilule ? La pilule normodosée, c'est-à-dire contenant 50 microgrammes d'EE, était surtout utilisée dans les années 1970. Elle n'est plus guère utilisée que dans certaines indications particulières. Les pilules minidosées, contenant 30 ou 40 microgrammes d'EE, peuvent être monophasiques (pas de variation du dosage hormonal délivré au cours du cycle), biphasiques (deux doses différentes) ou triphasiques (trois doses différentes). De plus, on distingue, dans les combinaisons œstroprogestatives, des progestatifs de première, deuxième et troisième générations. Les pilules monophasiques contiennent un progestatif de troisième génération et une dose d'EE réduite à 15 ou 20 microgrammes. Quelle est la meilleure contraception ? Quitte à utiliser une contraception, on aimerait qu'elle soit le plus efficace possible. Il n'existe pas de contraception idéale. Il existe plutôt différents moyens de contraception, adaptés à différents modes de vie. C'est à chaque couple de trouver la méthode qui lui convient et lui semble la plus appropriée. Il est donc très utile avant de choisir la méthode contraceptive, de consulter votre médecin traitant qui vous donnera toutes les informations utiles et qui pourra vous aider à bien choisir la méthode contraceptive qui vous convient le plus. Bon à savoir : La planification des naissances au Maroc Depuis 1965, le Maroc s'est engagé à réduire sa natalité et des programmes de planification familiale ont été établis dès lors en 1966. Ces programmes ont touché en premier lieu le milieu urbain puis se sont étendus progressivement en milieu rural. Vers le début des années quatre-vingt, ils ont connu un véritable essor par le lancement de la stratégie des visites à domicile de motivation systématique dite VDMS qui consiste, entre autres, en une distribution régulière, gratuite et à domicile de contraceptifs oraux. L'indice de fécondité qui était de 7 enfants par femmes dans les années 60 est aujourd'hui de 204. Cette baisse spectaculaire est due en grande partie à deux éléments : 1 - L'utilisation des méthodes contraceptives par un grand nombre de femmes 2 - Le recul de l'âge du mariage Comme l'a reconnu le commissariat au plan dans son dernier rapport, la fécondité ne cesse de diminuer au Maroc. La politique de maîtrise de la démographie, adoptée depuis les années 60 y est pour beaucoup dans ce fléchissement des naissances. Mais cette baisse s'explique également par d'autres facteurs. Il s'agit principalement de l'accroissement de l'âge au premier mariage, du pouvoir d'achat, du chômage qui touche les jeunes, de la complexité de pouvoir acheter un logement ou encore de l'utilisation massive des méthodes contraceptives par les jeunes très précocement.