Touria Essaoudi, professeur d'enseignement qualifiant au lycée Allal El Fassi à Rabat, est incontestablement l'exemple de la femme marocaine battante qui met doctement à contribution le théâtre scolaire et la ferveur pour la lecture au service de ses élèves. L'enseignante metteuse en scène, a démontré sa capacité culturelle et artistique transférable et a fait preuve de son dévouement académique et pédagogique. Son travail hors pair, dirigé vers la théâtralisation des œuvres de littérature marocaine et étrangère, au prix d'une dépense d'énergie et de temps importante, a fait écho à l'engagement de l'enseignant dans les activités parascolaires. Impliquant ses élèves dans le théâtre scolaire, cette quadragénaire battante et engagée fait son travail extra dans une convivialité étourdissante et bonne humeur tout en ayant un souffle de création ludique et artistique. Le théâtre scolaire permet l'étayage de l'apprentissage des langues et contribue à une meilleure intégration des élèves, a indiqué Mme Essaoudi dans un entretien à la MAP, mettant en avant le rôle majeur de cette discipline dans la prévention de l'échec scolaire. Cette enseignante amplement engagée, qui ne ménage ni temps ni effort en se mettant assidûment au service de ses élèves, vient d'être décorée par SM le Roi Mohammed VI du Ouissam Al Istihkak Al Watani de première classe lors de la cérémonie de présentation du bilan d'étape et du programme exécutif dans le domaine du soutien à la scolarité et de la mise en œuvre de la réforme de l'éducation et de la formation. Elle a exprimé son immense joie et sa grande fierté de cette décoration Royale qui représente pour elle, ainsi que pour sa famille, une «source de motivation» pour davantage d'efforts et à faire preuve de détermination et d'abnégation, relevant que cette distinction couronne fabuleusement son parcours. «La culture de la reconnaissance est omniprésente dans les sociétés développées qui préconisent amplement l'effort individuel», confie-t-elle, considérant cette distinction comme un encouragement pour poursuivre le travail qu'elle mène, au sein et en dehors de son établissement. Fanatique de littérature dans toutes ses formes, M. Essaoudi affirme que «ma passion pour le théâtre est née dans mon enfance grâce au dramaturge marocain Abdelkrim Berrechid, dont le nom est associé à plusieurs écritures ayant enrichi le répertoire théâtrale marocain et arabe, qui ma parrainé dans les activités artistiques et culturelles», a-elle-souligné, notant qu'elle faisait preuve de son talent et ses potentialités artistiques lors des festivités scolaires organisées à l'occasion de la fête du trône. Licenciée en histoire et civilisation à Rabat, cette native de Khemisset et originaire d'Errachidia a choisi de faire carrière en enseignement en 1998, sans pour autant penser à quitter les bancs de l'université. Armée d'une bonne dose d'ambition, de passion et de détermination, Mme Essaoudi a pu décroché un master en «histoire du temps présent», puis un diplôme universitaire à l'Université Bahçeşehir à Istanbul, pour finalement être honorée, en 2017, d'un doctorat en «Histoire du temps présent». Après des années de labeur et de persévérance intenses, les résultats sont prodigieusement satisfaisants. Les élèves se sont facilement impliqués dans les séances théâtrales, leur permettant de mieux assimiler les romans et œuvres étudiés. Résultat : «un taux de réussite élevé et de compétences notoires dans les différentes classes, tous niveaux confondus», s'enthousiasme Mme Essaoudi. «J'ai remarqué que les élèves se détournent de plus en plus de la lecture, j'ai leur donc proposé de lire des livres et des romans que je transforme, moi-même, en pièces théâtrales tout en décernant le rôle principal à l'élève concerné», a-elle-dit. Cependant, son amour pour la littérature et le théâtre ainsi que sa volonté de faire face à un nouveau défit ont amené Mme Essaoudi a mettre sur pied un club dédié intégralement au théâtre scolaire en vue de donner une réalité visuelle et palpable aux histoires racontées dans les livres, romans ou œuvres littéraires. De même, Mme Essaoudi a créé et supervisé plusieurs clubs dans nombreuses institutions scolaires notamment le club de l'éducation à la citoyenneté, le club de lecture et écriture, et le club des chansons et chorégraphies. Concernant ses projets futurs, elle a affirmé sa détermination inébranlable de promouvoir, en collaboration avec ses collègues, la culture des «clubs parascolaires» au sein des lycées en vue de nourrir la créativité chez les élèves et de les encourager davantage à s'impliquer dans différents domaines ainsi que de consolider leurs aspirations scolaires. «L'une des approches que l'on doit privilégier consiste pertinemment à soutenir le sentiment d'appartenance à l'établissement» a-elle-conclu.