La 17ème édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL), qui se tient du 11 au 20 février à Casablanca, honore les enfants en leur dédiant leur propre espace "création et récréation", avec un programme aussi riche que diversifié et n'auront, de ce fait, que l'embarras du choix. En effet, plusieurs ateliers sont mis gracieusement à la disposition des enfants, qui viennent non seulement de Casablanca, mais de toutes les régions du Royaume à travers des voyages organisés par leurs écoles respectives. L'intérêt à la lecture et au livre commence dès l'âge de l'enfance, un âge déterminant pour l'avenir, l'objectif étant de préparer l'enfant à prendre l'initiative, à s'investir dans la création et à ne pas se contenter de la simple consommation, comme l'a confié à la MAP, Mme Fatima Lasri, responsable de la programmation et du suivi de l'espace enfant. Calligraphie, arts plastiques, contes, théâtre, Break Dance et graffiti sont quelques-uns des ateliers proposés aux enfants et encadrés par des professionnels, prévoyant des prix pour certains d'entre eux, a-elle ajouté. Quelques ateliers sont organisés pour la première fois au SIEL, dont celui du théâtre et de l'apprentissage de ses techniques, visant à permettre aux enfants une participation effective, tout comme le Tifinagh, avec l'objectif de les initier à l'écriture amazighe. Les ateliers de "Break Dance" et de graffiti, qui sont aussi des arts faisant partie de la culture moderne, ont été de même programmés pour suivre le rythme du développement, sortir un peu du classique et répondre aux attentes des jeunes, tout en leur offrant une grande liberté de choix, a expliqué Mme Lasri. Evoquant le taux de fréquentation de l'espace création et récréation, elle s'est réjouie de la participation active et massive des enfants à cette édition, qui a accueilli au premier jour quelque 500 élèves. Mais, sous la pression des demandes qui deviennent de plus en plus croissantes au fil des jours, les organisateurs ont été contraints de porter le nombre d'enfants participant aux ateliers à plus de 30 par groupe pendant la matinée et autant l'après-midi, au lieu de 15 enfants initialement. Pour Wahid Chakib, formateur et enseignant de théâtre à Bordeaux, les enfants qui fréquentent cet espace deviennent des créateurs, adhèrent aux pratiques artistiques et font preuve d'une forte implication, grâce à la mobilisation de la part des enseignants. En vue d'initier les jeunes, par exemple, au conte, dont la formule envoûtante Kan Ya Ma Kan (il était une fois) a cette magie de rassembler les enfants autour du conteur, mais aussi parce que ce dernier puise dans la littérature orale marocaine la majorité des histoires racontées, en arabe et en français, c'est eux qui en deviennent les créateurs. Ils sont donc invités à travailler avec lui, en commençant par l'écriture pour passer ensuite à l'illustration. Les contes réalisés seront contenus dans un livre qui sortira à la fin et mettra en valeur tout le travail accompli par eux. Ainsi, les enfants deviennent créateurs et spectateurs à la fois, selon ce lauréat de l'Institut supérieur d'art dramatique et d'animation culturelle (ISADAC), répondant au fait à l'objectif fixé cette année par le ministère de la culture, celui de favoriser la création. En atelier de théâtre, les enfants s'exercent à l'improvisation et à la lecture à haute voix des textes d'auteurs et de poètes dans le but d'avoir la possibilité et les moyens artistiques et éducatifs pour mieux s'impliquer dans une démarche artistique et citoyenne à travers le jeu, l'expression corporelle et les techniques d'interprétation. Ces jeunes font alors l'apprentissage d'eux-mêmes comme acteurs, en se confrontant et se mesurant au monde autour d'eux. Réceptifs, ouverts, sensibles, ils prennent contact avec les exigences de la parole, du corps, du texte, du personnage, de la situation, en un mot: du jeu théâtral. Parmi les thèmes programmés par les initiateurs et travaillés par les jeunes apprentis, figurent le rôle de l'éducation théâtrale dans le développement personnel et social des jeunes, la valorisation de la lecture à haute voix et de l'expression orale, le développement de la qualité d'écoute, de jeu, de concentration et d'observation, ainsi que le travail sur le corps et sur les techniques de l'interprétation. Le jeune public, en particulier les élèves d'établissements scolaires, ont également droit à des ateliers animés par le Conseil consultatif des droits de l'homme (CCDH), dans le cadre de sa mission de promotion de la culture des droits humains, avec pour objectifs de les sensibiliser à la Déclaration universelle des droits de l'Homme, de vulgariser les instruments de ces droits et de les informer sur la Convention internationale des droits de l'enfant. Au Salon international de l'édition et du livre, organisé sous le thème "Pilier de la société et du savoir est le livre", l'enfant se taille la part du lion, car c'est lui l'homme de demain et l'avenir du pays.