Les différents départements ministériels viennent de recevoir la note de cadrage relative à la préparation du projet de loi de finances 2019. Ils sont tenus de soumettre leurs propositions au ministère de l'Economie et des finances avant le 31 aout, comme le stipule la loi organique des finances. Des propositions qui doivent être posées en droite ligne avec les grandes orientations fixées par le chef du gouvernement dans la note de cadrage, celle-là même qui est basée sur le dernier discours du trône. Pour 2019, la priorité est donnée au social. En effet, la note de cadrage érige la consolidation des politiques sociales en première priorité. Ce qui était également le cas dans la loi de finances de 2018, mais la volonté affichée à l'arrivée de Saâd Eddine El Othmani ne s'est pas concrétisée dans les faits. En tout cas, le débat sur le déficit en matière de protections sociale s'est enflammé au lendemain du discours royal. Le roi avait pointé l'incohérence des programmes sociaux auxquels des dizaines de milliards de dirhams sont affectés sans pour autant atteindre l'objectif escompté. Dans la note de cadrage, cette priorité sociale s'étend à l'enseignement, la santé, l'emploi, le pouvoir d'achat des ménages et au dialogue social. La réforme du Ramed lancée L'accès à des services de santé de qualité retient particulièrement l'attention. Il s'agit là de l'un des plus grands défis que le gouvernement est appelé à relever. Surtout que le secteur a absorbé d'importants fonds sans que la situation ne s'améliore. Aujourd'hui, le gouvernement mise sur le plan de santé 2025 pour pallier les dysfonctionnements identifiés. Cette feuille de route, dont les grandes lignes ont déjà été dévoilées par le ministre de tutelle, promet, entre-autres, un meilleur accès aux hôpitaux et aux médicaments et une répartition plus équitable des ressources humaines. Le département de Anass Doukkali aura donc du pain sur la planche. En effet, la tutelle doit reprendre le dossier du Ramed en main dès l'année prochaine. Objectif : corriger les défaillances auxquelles se heurte le processus de mise en œuvre du Ramed. Sachant aussi que la note de cadrage prévoit une refonte totale afin de mettre fin aux disparités en termes d'accès aux soins et à la mauvaise gestion qui a permis à une catégorie non éligible de bénéficier des services de ce régime. Cependant, la note de cadrage reste muette sur l'organisme de gestion du Ramed, dont la création a été annoncée il y a près de cinq ans. Les bénéficiaires des programmes sociaux mieux ciblés Pour 2019, le gouvernement promet encore de mieux cibler les bénéficiaires des politiques et programmes sociaux. Une promesse formulée à plusieurs reprises par le chef du gouvernement, notamment dans le budget de 2018. Cette fois-ci, l'ambition est encore de démarrer le processus de réformes globales et profondes de ces politiques et programmes publics. Ce chantier devrait aboutir à la finalisation du registre social unifié (RSU) qui vise à cibler les bénéficiaires de ces programmes. Saad Eddine El Othmani avait fait savoir que ce registre est en cours d'élaboration. Il s'agira d'une base de données regroupant les données économiques et sociales des ménages, ce qui formera une sorte de cartographie de la précarité des couches vulnérables. A la publication du RSU, s'ajoute le lancement de la 3e phase de l'INDH. L'action envers les jeunes et les couches en situation de précarité sera renforcée, d'après la note de cadrage. Parallèlement, cette note de cadrage engage les départements ministériels à assurer la durabilité des recettes du Fonds de cohésion sociale, tout en unifiant et simplifiant les procédures y afférentes. La liste des actions prévues dans le domaine social est encore longue. On note notamment la poursuite des actions destinées à améliorer l'accès de la classe moyenne et des ménages en situation de pauvreté à un logement décent. L'emploi au centre de toutes les politiques publiques Après la protection sociale, la note de cadrage fait la part belle à l'emploi. Là encore, le gouvernement s'imprègne largement du discours du trône, estimant que la lutte contre le chômage représente la seule issue permettant de réduire les disparités sociales et d'améliorer la protection sociale des citoyens. Le document insiste sur l'appui aux jeunes porteurs de projets.