«On ne change son compagnon que par pire que lui !», dit l'adage populaire de chez nous. Ce dicton conviendrait, peut-être, au sort de la cité d'Agadir qui boitille, en ces moments, à propos de la gestion des affaires publiques. Lors du mandat précédent, on reprochait au maire de la ville qu'on surnommait de son gré «le capitaliste rouge» de verser dans l'entêtement voire l'arrogance, dans bien des cas. Mais, il brillait également, il faut bien le reconnaître, par son dynamisme, son audace et surtout son intégrité. Aujourd'hui, d'aucuns ont l'air de se mordre les doigts de mettre un terme au règne des «socialistes» de quatre décennies d'affilée. Conjoncture aidant, presque tout le pays s'est quasiment «islamisé», au regard des grandes villes, phagocytées par la bourrasque lampiste. Agadir n'y échappait pas non plus, à l'instar de presque la totalité des composantes de la région Souss Massa. Entre-temps, la première station balnéaire du royaume s'essoufflait et renâclait, à l'image de son tourisme, en perte de vitesse. On aspirait alors à un redressement qui relèverait la cité de sa nonchalance. Certes, les nouveaux détenteurs de l'hôtel de ville semblaient imprimer une approche rationnelle et méthodique, dès l'entame de sa mission. Toutefois, au fil du temps, on a l'impression que la ville pêchait par une certaine inertie languissante. On ne saurait, pour autant, blâmer le volontarisme ni la probité de leurs actions, encore la vertu de nombre de conseillers. Mais, il s'avère que toutes ces valeurs ne suffisent pas, face aux enjeux de la ville et des citoyens dont les attentes sont bien multiples et pressantes. D'autant plus que sa nature, universaliste et métropolitaine, est plutôt nécessiteuse davantage de maturité et de verve, en matière de gouvernance. On ne peut non plus réprimander un staff qui se montre attaché aux valeurs de déontologie et d'éthique, à cet égard. Mais, cela ne suffit pas non plus ! Cette équipe qui a joui, sans conteste, de la confiance des électeurs a fait montre de limite criarde en matière de novation dans les rouages des questions du développement pluridimensionnel. La ville a surtout besoin d'une locomotive qui tirerait les rênes vers le haut, tout en usant d'une large maitrise des attributions à même de mener la barque de l'expansion à bon port. Un charisme de cette trempe est de nature à fédérer toutes les énergies de la ville qui ne sont pas, à priori, au sein de l'équipe communale dont il dispose. Il va falloir les dénicher bien ailleurs, dans le monde de l'entrepreneuriat, du savoir, des affaires, de la science, de la culture… Des compétences sont toujours en hibernation et n'attendent que la sollicitude des décideurs ! Quand on est maire, on ne l'est plus uniquement pour son parti, mais pour toute la ville ! Un bon leader est celui qui sait se faire entourer des cadres connaisseurs en la matière loin de tout sectarisme !