Désireux de mettre un terme à la dégradation continue de la situation en Libye après la chute puis la mort du Colonel Kaddhafi – dont la France n'était pas étrangère – le Président Emmanuel Macron a réuni ce mardi à l'Elysée les principaux acteurs du dossier libyen. L'objectif visé par le chef de l'Etat français est de parvenir à assurer la stabilité régionale et de contrecarrer la prolifération des groupes terroristes ainsi que le trafic d'armes et de migrants dans la région. Il entend, pour cela, mettre chacun devant ses responsabilités et obtenir l'accord des différents protagonistes du conflit libyen pour la tenue d'élections avant la fin de l'année. Ce sont donc 19 pays, quatre institutions internationales -ONU, Union Européenne, Union Africaine, Ligue Arabe – qui étaient représentés ce mardi à l'Elysée aux cotés des quatre principaux protagonistes du conflit libyen, réunis pour la première fois autour d'une même table, à savoir le maréchal Khalifa Haftar, le Premier ministre Fayez Al-Sarraj, le Président du Parlement Aguila Salah et le Président du Haut Conseil d'Etat Khaled Al-Mishri. Assistaient, également, à ces entretiens, les présidents Denis Sassou Nguesso du Congo-Brazaville, Mahamadou Issoufou du Niger et Idriss Déby du Tchad. Dans la feuille de route élaborée au cours de cette rencontre, les différentes parties ont convenu que «l'adoption d'une Constitution constituera une étape essentielle pour la souveraineté de la nation libyenne». Elles se sont engagées, également, à apporter leur «soutien au représentant spécial des Nations-Unies dans ses consultations auprès des autorités libyennes», à «adopter les lois nécessaires d'ici le 16 Septembre 2018» et, enfin, «à tenir les élections parlementaires et présidentielles le 10 Décembre 2018... dans les conditions arrêtées par le représentant spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies en concertation avec le gouvernement d'entente nationale, la Chambre des députés, le Haut Conseil d'Etat et la Haute Commission Electorale Nationale». A l'issue de ces travaux, la «déclaration politique» soutenue par l'ensemble de la communauté internationale et constituant «une étape-clé pour la réconciliation» a été lue et approuvée par les quatre représentants libyens. Mais si cette déclaration entend demander «des comptes» à toute personne ou institution qui viendrait à faire «obstruction» au processus engagé, force est de reconnaître, toutefois, que la sanction applicable à ces derniers n'est pas clairement définie. Quoiqu'il en soit, est-il permis d'avancer que nous assisterons, dans les semaines qui viennent à l'émergence d'une Libye réconciliée avec elle-même et avec ses enfants ? Est-il permis d'envisager le démantèlement prochain de ces fameuses milices de Misrata et de Zintan qui n'avaient contribué qu'à diviser le pays et de prévoir leur incorporation au sein d'une armée nationale ? La paix et la concorde seraient-elles vraiment au bout du tunnel ? Attendons pour voir...