L'exposition "La Méditerranée et l'art moderne", dont le vernissage a été présidé, mardi à Rabat, par SAR le Princesse LallaHasnaa, constitue un moment de partage et de rencontre merveilleux autour de la modernité, a déclaré l'ancien premier ministre français Dominique de Villepin. Cette exposition importante et inédite au Maroc, placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI et du Président de la République Française, Emmanuel Macron, représente des regards et des angles choisis autour de cette modernité à travers à la fois ce qui compose l'unité de l'art autour de la Méditerranée, mais en même temps la diversité, les apports, l'enrichissement, la participation et la culture de chacun, a déclaré M. De Villepin à la presse à cette occasion. Cet évènement, organisé par la Fondation nationale des musées du Maroc et le Centre George Pompidou jusqu'au 27 août, rassemble quatre-vingt œuvres merveilleuses autour de plusieurs sections, a-t-il ajouté, se disant "très heureux" de prendre part à ce vernissage. De son côté, Christian Briend, conservateur en chef du centre George Pompidou et commissaire de l'exposition, a souligné que cette événement de grande ampleur réunit les plus grands maitres du XXè siècle, relevant que l'exposition explore les relations entre l'univers méditerranéen et l'art moderne, la Méditerranée étant considérée comme un espace physique et comme un imaginaire. Se déclinant en 9 sections, l'exposition met l'accent entre autres sur le séjour prolongé sur la côte d'azur de 3 géants de la peinture du 20e siècle, en l'occurrence Pierre Bonnard, Henri Matisse et Pablo Picasso, qui représentent tous les trois leurs propres ateliers explorant le thème de la peinture dans la peinture, a ajouté M. Briend. Selon lui, l'originalité également de cette exposition tient du fait qu'elle fait bon accueil de la photographie avec deux salles dédiées, pendant l'entre-guerre et après 1945. Pour sa part, M. Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées du Maroc, a mis en avant l'importance de cet événement pour le Maroc et pour le continent africain, notant que c'est la première fois dans tout le continent et dans le monde arabe qu'une exposition réunit autant de grands noms de la peinture du 20è siècle, qui ont franchi la Méditerranée et se sont donné rendez-vous à Rabat. Il a, par la même occasion, insisté sur l'intérêt particulier que SM le Roi Mohammed VI ne cesse d'accorder aux arts et à la culture en général. C'est dans ce contexte que le centre George Pompidou, l'un des deux plus grands musées d'art moderne et contemporain au monde, s'est associé avec la Fondation nationale des musées et le MMVI pour présenter une telle exposition et partager sa collection avec les Marocains, a-t-il dit. M. Qotbi a relevé, en outre, que cette exposition donne encore plus d'éclat à la capitale dans le monde, aux côtés de grands événements tels Mawazine et Jidar. Cette manifestation, qui propose au visiteur de reconsidérer l'histoire de l'art du XXe siècle dans son rapport avec l'espace et l'imaginaire méditerranéen, rassemble, en neuf sections à la fois chronologiques et thématiques, pas moins de quatre-vingt peintures, sculptures et photographies. La première section intitulée "Naissance du paysage moderne (1900-1914)" met en lumière des chefs-d'œuvre de Georges Braque, André Derain et Albert Marquet, alors que les "Exotismes (1900-1930)" s'invitent dans la section suivante qui évoque les voyages de différents artistes, notamment ceux du peintre russe Vassily Kandinsky, qui a séjourné en Tunisie, ou d'Henri Matisse en Algérie. La troisième salle est, quant à elle, consacrée aux "Rivages photographiques (1930-1945)" avec des photographes comme Pierre Boucher, André Kertesz et André Steiner immortalisant au sein de cet univers méditerranéen à la lumière éclatante, la réalité économique et humaine de la région. Les trois peintres majeurs que sont Pierre Bonnard, Henri Matisse et Pablo Picasso sont à l'honneur dans la 4e salle placée sous le thème des "Ateliers du Midi (1920-1960)" tandis que la 5e section met en avant "Le Foyer catalan (1920-1970)" où les projecteurs sont braqués sur le milieu artistique de Barcelone regroupant des œuvres de Salvador Dalí, Joan Miró et Antoni Tàpies. L'exposition donne également l'occasion de redécouvrir "Le Festival de l'art d'Avant-garde de Marseille (1956)", et une seconde section dédiée à la photographie évoque cette fois-ci la période allant des années 1950 aux années 2000. La section "A propos de Nice (1960-1980)" dévoile dans la salle 8 des œuvres des Nouveaux réalistes comme Arman ou Martial Raysse. L'exposition s'achève avec des créations du groupe Supports-Surfaces, fondé notamment par Vincent Bioulès et Claude Viallat, dont les visiteurs pourront admirer les œuvres aux côtés de travaux de Pierre Buraglio et de Louis Cane qui remettent en cause, de manière radicale, la peinture traditionnelle, tout en réhabilitant la couleur pour elle-même dans une perspective toute matissienne.