Le directeur de publication du quotidien arabophone Akhbar Al Yaoum a comparu, ce jeudi 8 mars 2018, devant la Chambre criminelle près de la Cour d'appel de Casablanca.Le démarrage du «procès du siècle» comme l'a qualifié l'avocat du journaliste, Me Abdessamad El Idrissi, s'est décalé de plus de 30 minutes à cause d'un retard dans le transfert de l'accusé que les forces de l'ordre n'ont pas ramené à l'heure depuis la prison locale de Ain Borja. L'audience tenue dans une atmosphère très tendue a été interrompue suite à des altercations entre l'avocat de l'accusé Me Mohammed Ziane et celui des plaignantes, Me Jaouad Touimi Benjeloun. La requête de Me Mohammed Ziane adressée au président de l'audience demandant d'entendre les «questions préjudicielles avant l'appel des plaignantes à la barre», n'a pas été du goût des avocats des plaignantes. Ce qui a donné lieu à un nouvel accrochage entre les deux parties. Dans ce sillage, le bâtonnier Abdellatif Bouaâchrine, cité par Al Yaoum24, a affirmé que la défense a dressé une liste de 6 témoins pour comparaitre devant le juge tandis que ce dernier a considéré que l'assignation des témoins devrait intervenir après la comparution de l'accusé. La première audience de ce procès a été très tendue. Une tension qui a augmenté encore plus après que les avocats de la défense ont présenté «un recours pour faux contre le procureur général du Roi de la même Cour». Selon la défense de Bouachrine, ce recours a été déposé mercredi 7 mars devant la Cour de cassation. L'avocat a demandé de surseoir ou remettre à plus tard l'audience et de ne pas statuer jusqu'à ce que la Cour de cassation se prononce sur la plainte pour faux. Bien que le juge ait relevé que la plainte déposée mercredi n'a été signée qu'aujourd'hui (jeudi 8 mars) par l'accusé en pleine audience (ce qu'a confirmé l'accusé) et que le procureur général a considéré cette démarche comme «illégale», Me Ziane a tenu à souligner qu'une copie du document a été soumise bien qu'elle ne contiennne pas de signature car elle n'en a pas besoin». A noter que la défense de Bouachrine est composée de plusieurs bâtonniers, notamment, Abdellatif Bouachrine du barreau de Casablanca, le bâtonnier Mohamed Ziane du barreau de Rabat, Abderrahim Jamaii et Abdellatif Ouaamou du barreau d'Agadir tandis que la défense des plaignantes est composée, notamment de Me Lahbib Hajji et Me Jaouad Touimi Benjeloun. Par ailleurs, la tenue de l'audience a connu la présence d'un dispositif sécuritaire important, une forte présence des médias nationaux et internationaux, ainsi que la présence de personnalités politiques et droit-de-l'hommistes. A l'heure où nous mettions sous presse, l'audience se poursuivait dans la salle 7 de la Cour d'appel de Casablanca.