A l'arrêt depuis plus d'un an, le programme de renouvellement des véhicules de transport routier de marchandises pourrait être réactivé dès l'année prochaine. C'est ce qui ressort en tout cas de la réponse du ministre en charge de ce dossier, Abdelkader Amara, à une question orale du groupe de la CGEM à la Chambre des conseillers. Concrètement, le ministre de l'Equipement, du transport et de la logistique s'est engagé à introduire des amendements dans le projet de loi de finances 2018, actuellement en cours d'examen à la deuxième Chambre. Les conseillers du patronat ont en fait dépeint un tableau sombre de la vétusté du parc routier. Selon les statistiques citées, pas moins de 16.000 véhicules de plus de 40 ans circuleraient toujours au Maroc. Il faut dire que le projet de décret interdisant la circulation des véhicules de plus de 20 ans est toujours bloqué au SGG. Or, le nombre de véhicules de plus de 20 ans s'élève à plus de 65.000, selon les statistiques de la CGEM. En face, à peine 1.659 véhicules ont été renouvelés depuis le lancement de ce programme, mobilisant ainsi une enveloppe de 255 millions de DH. Abdelkader Amara reconnait en tout cas que les réalisations restent insuffisantes eu regard à l'état critique du parc routier. Une situation qu'il explique par la faiblesse de l'enveloppe budgétaire consacrée à cette prime à la casse. Pour le ministre, les professionnels du secteur devraient aussi contribuer au financement de ce projet. Amara courtise ces mêmes opérateurs qui avaient critiqué le programme, en estimant que le montant de la subvention octroyée pour changer le véhicule n'était pas assez attractif. Au-delà de l'insuffisance des ressources financières allouées à ce projet, l'entrée en ligne du ministère de l'Industrie serait aussi à l'origine du retard enregistré. Le département de l'Industrie voulait s'allier au Transport pour promouvoir la production locale et ainsi, atteindre les objectifs fixés, notamment le renouvellement de 55.000 camions. Mais le projet n'a pas abouti, selon Amara. En attendant, le département du Transport a lancé un appel d'offres pour sélectionner des démolisseurs des véhicules concernés par le renouvellement du parc de transport routier. Dix sites, répartis dans neuf régions, seront consacrés à ces opérations.Mais c'est surtout la réactivation du programme de renouvellement qui est fortement attendue. Le groupe de la CGEM estime qu'il est nécessaire de rajeunir la flotte de véhicules routiers pour réduire les accidents qui coûtent 2 points de PIB. Sur ce point, le ministre a fait savoir que la nouvelle stratégie routière, qui s'étale sur la période 2017-2026, vise à réduire à 2.000 le nombre des morts sur la route contre 4.000 actuellement. Il compte y parvenir à travers plus de contrôle sur les routes et l'investissement dans les programmes de sensibilisation.