Le ministre de l'Industrie, de l'Investissement, du Commerce et de l'Economie Numérique, Moulay Hafid Elalamy, s'est fendu la semaine dernière de propos à l'emporte-pièce à l'endroit des professionnels du secteur de la rechange auto. Prenant part à une conférence de presse pour la présentation de «Salamatouna», système de labellisation visant à mettre de l'ordre dans le circuit de distribution des pièces détachées automobiles, à optimiser la lutte contre les produits contrefaits et à faire respecter les normes de sécurité,le ministre n'a pas du tout apprécié les interventions de certains importateurs et distributeurs. Et il le leur a fait savoir vertement. En effet, il a dézingué ceux qui se sont plaint des contrôles excessifs auxquels leur département de tutelle les soumet et à leurs pairs qui se sont insurgé contre le fait que le ministre privilégie le business des industriels au détriment du leur. Un nostalgique du marxisme applaudirait cette attaque en règle contre la «bourgeoisie compradore». Après avoir reconnu qu'il avait plus de sympathie pour les équipementiers qui produisent localement, «parce qu'ils créent des emplois», Elalamy a reproché sèchement à ces intervenants de ne pas jouer le jeu, de ne pas adhérer aux réformes mises en place. «Les opérateurs doivent se constituer en une force de délation afin de combattre les importateurs véreux. Il faut que nous travaillions main dans la main. Et si vous ne coopérez pas, je m'organiserai sans vous», a-t-il martelé, ajoutant qu'il ferait preuve d'une extrême sévérité face aux professionnels qui font courir des «risques inouïs aux consommateurs en commercialisant des pièces non conformes». Grâce au label «Salamatouna», mis en place par l'Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC), et pour lequel la pièce de rechange automobile d'occasion (réutilisée ou recyclée) est également éligible, le consommateur sera désormais en mesure d'identifier les entreprises qui commercialisent des pièces de rechange authentiques. La guerre est déclarée Pour les servir, l'OMPIC a mis en place le site www.salamatouna.ma, qui leur permet de bénéficier d'un service de géolocalisation des professionnels labellisés à travers tout le Royaume et qui offre également la possibilité aux entreprises souhaitant l'être de déposer une demande. Cette plateforme offre, en outre, la possibilité de dénoncer des acteurs du secteur qui commercialisent des pièces contrefaites. La guerre contre les fraudeurs est bel et bien déclarée! Rappelons que le marché domestique de la pièce de rechange, estimé à plus de 10 milliards de dirhams, est le deuxième secteur le plus touché par la contrefaçon après celui du textile. L'impact de la contrefaçon dans le secteur s'y chiffrerait à 700 millions de DH, d'après une étude réalisée par le Comité national pour la propriété industrielle et anti-contrefaçon.
9aom l'auto... Plan d'autonomie avancé... Déjà qu'avec ces histoires de services de VTC transnationaux et locaux qui lorgnent leur bifteck, les chauffeurs de taxi de notre bled ne sont pas loin de péter un câble, un peu à la manière de Travis Bickle/Robert de Niro dans le cultissime «Taxi Driver» de Martin Scorsese, on n'ose imaginer ce qu'il adviendrait d'eux s'ils avaient vent de ce qui se trame présentement à Paris. Navya, une startup lyonnaise spécialisée dans le secteur des nouvelles mobilités, vient en effet de dévoiler un taxi 100% autonome (et électrique), qui sera testé prochainement dans les rues de la ville Lumière. Baptisé Autonom CAB, le taxi en question affiche une dégaine de van futuriste qui ne déparerait pas le moins du monde dans le second opus de Blade Runner et (affiche) l'ambition de remplacer les taxis tels que nous les connaissons dans un avenir pas si lointain que ça. Ce «fossoyeur» du métier des chauffeurs de taxi peut accueillir jusqu'à six personnes. A bord, les occupants peuvent bénéficier d'une visite interactive de la ville, commander des places de musée, de théâtre ou de cinéma, choisir et faire jouer une playlist musicale... La commercialisation d'Autonom CAB interviendra dans la foulée si les tests parisiens s'avèrent concluants, mais surtout si les autorités compétentes aménagent la législation en conséquence. Pour le moment, la loi française, comme celle de la plupart des pays du globe, interdit la circulation de véhicules autonomes sur route ouverte. Navya, qui n'en est pas à son coup d'essai en matière de mobilité autonome, a bien procédé à des expérimentations d'un prototype de navette sans chauffeur à Lyon, mais il s'agissait d'essais sur route fermée. La firme a aussi conduit des essais dans quelques villes américaines, notamment à Las Vegas, où la législation, autrement laxiste, autorise sous certaines conditions la circulation, sur route ouverte, de véhicules sans chauffeur, et où, dès le premier jour de test, une navette Navya a été impliquée dans un accrochage léger. La responsabilité de l'intelligence artificielle (IA) ne serait pas engagée, à en croire les concepteurs de la navette. Les chauffeurs de taxi d'ici comme d'ailleurs doivent prier le ciel que d'autres accrocs de ce type aient lieu… Espérons que cette mésaventure ne donne pas des idées aux taxi-drivers américains qui se sentent une âme de Travis Bickle...